Appel: Déconfinons le socialisme

AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.

SOURCE : Militant

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APPEL

L’épidémie de coronavirus a mis en évidence aux yeux du plus grand nombre l’incurie de Macron et son équipe, alliant mensonges et incompétence : mensonges sur la gravité de la pandémie, mensonge sur le degré de préparation du pays, mensonges ayant conduit à l’organisation d’élections municipales alors qu’elle était déjà là, mensonges sur les masques, mensonges sur le matériel médical… Et bien entendu complaisance vis à vis des multinationales de l’industrie pharmaceutique. Au lieu d’une distribution massive de masques, de dépistages systématiques et de confinement des malades, nous avons eu une mise à l’arrêt total du pays pendant deux mois et demie. Avec à la clef un lockout de la classe travailleuse et un coup fatal aux PME et au petit commerce.

Ce scandale a totalement discrédité le pouvoir auprès de larges couches de la population et fait émerger de puissantes aspirations à la défense du service public, hospitalier en premier lieu et à la relocalisation d’une économie rendue folle par la « mondialisation » capitaliste. Ces aspirations et revendications sont justes :

– oui, il faut redonner au pays les capacités industrielles qui lui font défaut pour produire médicaments, masques, blouses et tout ce qui est indispensable à la santé.
– oui, il faut créer un pôle public du médicament
– oui, il faut garantir aux médecins la liberté de prescrire.
– oui, il faut augmenter les salaires de tout le secteur pour le rendre à nouveau attractif – oui, il faut stopper le démantèlement du secteur hospitalier public et ré-investir massivement !

Et l’arrêt du pays a également permis de mettre en évidence le rôle essentiel dans son fonctionnement d’un grand nombre de travailleurs jusqu’ici ignorés et méprisés : éboueurs, agents des transports publics, livreurs, caissières et manutentionnaires, etc. Eux aussi, ont droit à une revalorisation financière et statutaires de leurs emplois, à commencer par une prime immédiate.

Et maintenant la crise est là

Après une gestion calamiteuse de l’épidémie du coronavirus par nos gouvernants, la mise au chômage forcé du salariat et des petits commerçants au bord de la ruine, la crise économique est là. On annonce une récession de 11 à 14 % selon les estimations et le gouvernement lui-même anticipe 800 000 chômeurs supplémentaires dans les mois à venir.

Car ne nous y trompons pas : la classe dominante, appelons-la par son nom, la grande bourgeoisie détentrice du capital, va tout faire pour se rétablir aux dépends du peuple : salariés du secteur privé en premier lieu, mais aussi fonctionnaires, artisans et commerçants, petits agriculteurs.

Vers l’affrontement

Après une gestion calamiteuse de l’épidémie du coronavirus par nos gouvernants, la mise au chômage forcé du salariat et des petits commerçants au bord de la ruine, la crise économique est là. La situation va empirer avec la fermeture d’entreprises, la hausse du chômage, la fragilisation des TPE et PME mais aussi la remise en cause du temps de travail, des congés…

Durs avec les petites gens, les fondés de pouvoir des multinationales qui nous gouvernent n’ont qu’une seule politique : privatiser les profits et socialiser les pertes. Pour la bourgeoise, les choses sont claires : les salariés-contribuables vont devoir mettre la main à la poche pour renflouer les grandes entreprises.

Hors de question de laisser les mêmes profiter de l’argent public pour se refaire une santé. Les contreparties minimales à toute aide doivent être :

– la garantie de l’emploi
– l’entrée de l’Etat dans le capital des entreprises en difficulté
– le contrôle des salariés sur la marche des entreprises

Partout, dans les usines, les bureaux et les quartiers, il faut construire des organes de lutte qui puissent s’ériger en contre-pouvoirs : puissantes organisations syndicales, comités élus, assemblées populaires.

Les libertés publiques sont elles-mêmes attaquées. Pour nous défendre, il faut pouvoir se rassembler, il faut exiger l’annulation de toutes les mesures de restriction des libertés démocratiques (droit de réunion, de rassemblement et d’expression sur les réseaux sociaux). Les organisations populaires et le mouvement ouvrier doivent également prendre des mesures d’autodéfense pour être capables de faire respecter leur droit de manifestation et de grève face aux provocations policières.

Dans tout le pays monte sous des formes diverses et complexes une volonté de réappropriation de la démocratie, de restauration de la souveraineté populaire et de mise au pas du capital financier. Il s’est manifesté hier par le soulèvement des « Gilets jaunes » et perdure aujourd’hui dans les luttes des hospitaliers. Demain il gagnera les entreprises.

Il s’exprime aussi, de manière confuse, sur le plan politique. Mais rien n’est joué. On voit bien comment les forces du libéralisme autoritaire n’entendent pas passer la main. On voit aussi comment s’organisent des diversions qui n’ont pour objet que de créer la division. Dans ce contexte, il y a urgence à arracher de larges couches à l’influence délétère de la droite nationaliste, ce face à face avec le pouvoir macronien ne profitant qu’aux dominants. Plus que jamais il est vital de contribuer à l’émergence d’un bloc ouvrier et populaire qui fédère contre l’oligarchie et vise le pouvoir.

Le monde d’après ? Le socialisme

Pour que le monde de demain soit souriant à nos enfants, il faut bien sûr rompre d’urgence avec le libéralisme mais on ne saurait se contenter d’un replâtrage du système capitaliste dans une version protectionniste, ni d’une prétendue « transition » vers un capitalisme vert. Pour en finir avec l’exploitation, la misère et la guerre, il n’y a qu’une solution : exproprier les expropriateurs !

Pour ce faire, les producteurs doivent s’emparer du pouvoir d’Etat et établir un régime socialiste autogestionnaire, où le pouvoir serait enfin entre les mains du peuple. Ce nouveau pouvoir rétablira la primauté du droit national sur le droit européen et établira des relations égalitaires et de coopération avec tous les peuples et tous les pays. Il prendra les mesures nécessaires à la mise au pas des trusts et convoquera une assemblée constituante pour définir de nouvelles institutions. Il entamera la transition vers la disparition des classes sociales et de l’Etat. Il n’y aura pas d’égalité tant qu’existeront les classes sociales, par elles-mêmes source d’inégalités. Car si la défense des conditions d’existence immédiates de tous est bien la tâche immédiate, l’avenir que nous voulons est l’abolition de l’esclavage salarial.

Telle est la voie que nous proposons et la perspective autour de laquelle nous appelons dès aujourd’hui à se rassembler et construire une force. Pour que demain, elle soit majoritaire.

Liste des premiers signataires :

Badia Benjelloun (75)
Sylvie Bonnin​ (03)
Jean-Paul Chardon (75)
Marie-Pascale Chevance Bertin (75)
Benoit Delannoy (14)
Erick Dorizon (ex-maire adjoint de Livaie, 
61)
Marc Duccio (14)
Patrice Dupé (61)
Paul Edom (44)

Axel Félicité (91)
François Ferrette (61)
Jean-Pierre Garnier (75)
Salima Jamili (75)
Eric Lester (14)
Raymond Maillard (75)
Bernard Munin (76)
Gustav Pépère

Claire Votat (75)
Thomas Wilde (75)


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