Initiative interprofessionnelle contre la répression

AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.

SOURCE : Blog de mediapart

Nous relayons ici le communiqué d’une coordination de sanctionné·es de l’état d’urgence sanitaire.

 

Défendre l’intérêt général, c’est risquer de faire face à la violence patronale et gouvernementale : notre unité, notre solidarité, c’est le moyen de combattre cette répression !

Depuis le déconfinement et encore plus à la faveur de l’été, c’est à une véritable vague de répression que nous assistons dans les entreprises et les services publics : inspection du travail, RATP, SNCF, Éducation, Pôle Emploi, La Poste, universités, lycées… jusque dans les hôpitaux et EHPAD en pleine crise sanitaire !

Répression pour son activité syndicale, répression pour s’être mobilisé·e notamment lors de la grève historique de cet hiver, répression pour avoir lancé l’alerte, ou même simplement pour avoir fait son travail… Cette violence patronale et gouvernementale s’abat contre celles et ceux qui relèvent la tête, avec des niveaux de sanctions inédits : exclusions de 3 mois, suspensions de 8 mois, jusqu’au licenciement ou la révocation dans plusieurs cas !

  • Face à cette vague, des travailleurs et travailleuses réprimé·e·s de différents secteurs ont décidé de s’unir afin de refuser ensemble la généralisation de ce management par la peur et ses conséquences dramatiques sur le monde du travail !
  • Si vous avez signé notre pétition de soutien, alors nous vous invitons à signer et faire signer aussi les pétitions de nos camarades ci-dessous, et à abonder et diffuser les caisses de soutien pour les frais de justice.

Merci pour votre solidarité interprofessionnelle. Ensemble, faisons front face à la violence patronale et gouvernementale.

ALEXANDRE EL GAMAL – RATP

Conducteur de bus à Vitry-sur-Seine (94), dirigeant de la CGT RATP et secrétaire de CSE du réseau Bus : l’entreprise a demandé lors de son conseil de discipline du 22 juillet la révocation pure et simple, pour punir son rôle dans la grève contre la réforme des retraites et pour avoir tenu une permanence syndicale après le déconfinement. La RATP doit prononcer sa sanction d’ici le 22 août.

 

ANTHONY SMITH – INSPECTION DU TRAVAIL

Inspecteur du travail dans la Marne, dirigeant de la CGT-TEFP, représentant du personnel au Ministère du Travail : suspendu en pleine crise sanitaire par Muriel Pénicaud pour avoir fait son travail de protection des salarié·e·s d’une association d’aide à domicile, le Ministère du Travail l’a sanctionné ce 14 août par un déplacement d’office en Seine-et-Marne, à 200 km de chez lui.

 

ÉRIC BEZOU – SNCF

Cheminot à Mantes-la-Jolie (78), syndiqué SUD Rail, harcelé disciplinairement par la SNCF pour s’être mis à genoux en 2019 devant son supérieur lui refusant son avancement : malgré le refus de l’inspection du travail de valider son licenciement demandé par la SNCF, le ministère du travail est passé outre, et Éric a été licencié par la SNCF le 21 juillet.

 

LES « 3 DE MELLE » – ÉDUCATION

Aladin, Cécile et Sylvie, trois enseignant·e·s du lycée Desfontaines de Melle (académie de Poitiers), syndiqué·e·s SUD Éducation, suspendu·e·s pour 8 mois pour s’être mobilisé·e·s contre les E3C du nouveau Bac Blanquer : leur suspension inédite et illégale au-delà du maximum de 4 mois laisse craindre de lourdes sanctions lors de leurs conseils de discipline à la rentrée.

 

LES INFIRMIERS DU ROUVRAY – HÔPITAL

Deux infirmiers de l’hôpital psychiatrique du Rouvray (76), l’un syndiqué SUD Santé Sociaux, l’autre militant des « Blouses noires » : parmi les 9 soignant·e·s du Rouvray inquiété·e·s pour avoir lancé l’alerte en avril concernant la gestion des masques par leur direction et son refus d’équiper les patients, ils ont été mis à pied en juillet pour 10 et 15 jours.

 

ANISSA AMINI – EHPAD

Aide-soignante en EHPAD à Livry-Gargan (93), élue SUD Santé Sociaux au CHSCT de son EHPAD : convoquée en entretien préalable pour avoir alerté, du CHSCT à la presse, sur le manque de protections de ses collègues en pleine crise sanitaire, elle risque de lourdes sanctions.

 

YANN GAUDIN – PÔLE EMPLOI

 Conseiller Pôle Emploi à Rennes, il a été licencié le 3 juillet pour avoir lancé l’alerte sur des pratiques frauduleuses de Pôle Emploi et pour avoir expliqué aux chômeurs et chômeuses comment faire appliquer leurs droits.

 

VINCENT FOURNIER – LA POSTE

Postier dans les Yvelines, délégué départemental CGT FAPT 78, déjà 5 entretiens préalables au licenciement et 4 commissions disciplinaires en 5 ans : expulsé d’un bureau de poste par la police alors qu’il informait des postier·e·s sur le droit de retrait lors du confinement, il passera en commission disciplinaire le 31 août sur la base de faux témoignages et risque 3 mois de mise à pied.

 

ROGA ET VICTOR – UNIVERSITÉ

Deux militants de l’université de Nanterre, l’un militant associatif, l’autre représentant UNEF à la CFVU de l’université : déjà condamnés à respectivement 6 mois ferme et 4 mois avec sursis suite à la dispersion violente par la police d’une AG contre la sélection à la fac en 2018, leur procès en appel se tiendra le 13 octobre suite à plusieurs reports, dont un lors de la grève des avocat·e·s.

 

GAËL QUIRANTE – LA POSTE

Postier licencié en 2018 sur autorisation de Muriel Pénicaud, secrétaire de SUD Poste 92, ayant subi 2 mises en examen dont une toujours en cours, et 7 procès dont l’un a débouché sur 3 mois de prison avec sursis sur simple accusation sans preuves de la part de cadres de La Poste : sa procédure d’appel est en cours, et il doit passer en procès pour « violences » alors que c’est lui qui a été interpellé brutalement par la police.

 

Dernière version avec les rendez-vous à jour : https://frama.link/message-interpro-repression


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