Face à la «crise de l’autorité», Macron préconise une «rééducation» sur ce qu’est «l’autorité légitime»

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SOURCE : Libération

Emmanuel Macron en visite sur le site du groupe Seqens à Villeneuve-la-Garenne vendredi.

Evoquant ce vendredi devant l’association de la presse présidentielle une «banalisation de la violence», le chef de l’Etat s’exprimera publiquement sur ce thème vendredi 4 septembre lors de la célébration de l’anniversaire de la proclamation de la République par Gambetta.

S’il s’abstient de reprendre à son compte le mot «ensauvagement»,Emmanuel Macron partage apparemment sans réserve le diagnostic alarmant de son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. «Je ne vais pas faire de commentaire lexical. Moi, je parlerais d’une banalisation de la violence» a-t-il expliqué vendredi soir, devant plusieurs dizaines de journalistes de l’Association de la presse présidentielle réunis pour la circonstance dans un restaurant parisien. Le chef de l’Etat est revenu avec insistance tout au long de cet entretien de près de deux heures, sur la nécessaire restauration de «l’ordre républicain». Il se défend d’avoir découvert le sujet ces dernières semaines sous la pression des oppositions de droite et d’extrême droite qui dénoncent un bilan jugé catastrophique. Ce vendredi encore, le président LR du Sénat Gérard Larcher parlait sur LCI d’un «sentiment d’impuissance» et d’un «recul de l’Etat de droit».

Macron revendique d’avoir identifié le sujet dès le début de son quinquennat, ce qui l’a conduit à «réinvestir dans des moyens humains»pour la police et la gendarmerie (environ 10 000 embauches policières et gendarmes depuis le début de son quinquennat). Il y ajoute, en cette rentrée, des moyens pour la Justice avec des embauches de juges et de greffiers «partout où c’est nécessaire»«Quand un délinquant est appelé devant le juge six ou huit mois (après les faits qui lui sont reprochés), et qu’il purge sa peine douze ou dix-huit mois après, ça n’a aucune vertu et, pour la victime, c’est insupportable», a-t-il constaté. Le chef de l’Etat s’étonne que ceux qui dénoncent ses insuffisances «sont ceux qui ont réduit les moyens de la police et de la gendarmerie», visant implicitement les baisses d’effectifs pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

«Cocktail de problèmes»

Emmanuel Macron dit toutefois constater, lui aussi, que la situation s’est «durcie», que «quelque chose se passe dans notre société qui sans doute s’est accélérée à la sortie du confinement». Outre un «cocktail de problèmes» d’éducation et d’intégration, il pointe un «changement anthropologique» qui trouverait son origine dans la banalisation de la violence sur les réseaux sociaux. Reprenant une analyse qu’il a souvent formulée au plus fort de la révolte des gilets jaunes, il dénonce l’avènement d’une «société du commentaire permanent». Il décrit un phénomène «d’horizontalisation» fait de paroles qui «s’entrechoquent» et qui sont toutes placées au même niveau, conduisant à «une délégitimation des autorités légitimes».

Convoquant, comme souvent, son «cher» Paul Ricœur, Macron estime que l’on est face à une «crise de l’autorité» à laquelle il conviendrait de répondre par une «rééducation» sur ce qu’est «l’autorité légitime, celle qui, en démocratie, procède de l’élection». Le défi de cette rentrée ne serait donc pas seulement de surmonter les crises sanitaires et économiques. Au plan de relance qui sera présenté jeudi prochain, le chef de l’Etat prétend associer un plan de restauration du pacte républicain. Il a annoncé qu’il s’exprimerait publiquement sur le sujet vendredi prochain, à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de la République (la IIIe) par Gambetta, le 4 septembre 1870.


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