AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
SOURCE : Groupe marxiste internationaliste
La nouvelle crise capitaliste mondiale a été précipitée en 2020 par la pandémie et porte en elle des conséquences destructrices. Les crises capitalistes apportent avec elles des mesures protectionnistes et la pression militaire. L’influence des États-Unis recule à l’échelle mondiale et au Proche-Orient. Cela permet aux impérialismes russe et chinois de tenter de combler ce vide, à l’impérialisme français de tenter de reprendre pied au Proche-Orient, aux puissances régionales et aux impérialismes de rang inférieur (Israël, Iran, Turquie, Arabie…) de jouer un rôle plus important. Les États-Unis ne peuvent renoncer pacifiquement à leur influence. Les alliances sont instables.
Les capitalistes se partagent le monde et ils le partagent proportionnellement aux capitaux, selon les forces de chacun… Or, les forces changent avec le développement économique et politique. (Lénine, L’Impérialisme, 1916, ch. 5)
Une grande concurrence se fait jour pour piller les ressources énergétiques de la Méditerranée orientale. Cette rivalité peut causer une guerre en Méditerranée orientale et au Proche-Orient. Israël commence à exploiter les gisements de gaz au large de la Palestine, ce qui l’oppose au Liban. La Turquie, qui s’est retrouvé coincée en Syrie et en Libye face à la Russie, se tourne vers la mer Égée pour de nouvelles ressources énergétiques. Le système capitaliste au stade impérialiste engendre des crises économiques, le militarisme, des guerres. C’est pourquoi on ne peut réduire les tensions entre la Turquie, la Grèce, la République de Chypre et la France à une simple crise diplomatique. Les manoeuvres militaires actuelles sont en fait le signal d’alarme d’une guerre qui vient. La probabilité d’un affrontement militaire de la Turquie avec la France et la Grèce augmente, alors que les trois États sont membres de l’OTAN constituée historiquement sous hégémonie américaine.
Les guerres impérialistes sont absolument inévitables, aussi longtemps qu’existera la propriété des moyens de production. (Lénine, L’Impérialisme, préface de 1920)
Les navires de guerre turcs et français se défient sur la côte libyenne. Erdoğan envoie la marine turque protéger des navires d’exploration pétrolière et gazière dans les eaux territoriales grecques mais à proximité du rivage turc, tandis que Macron envoie la marine française manoeuvrer avec celle de Mitsotákis, le premier ministre grec, dans la même zone.
Cette rivalité n’est pas celle des travailleurs de Turquie, de Chypre, de Grèce ou de France. Car les travailleurs n’ont aucun intérêt à une guerre. Elle concerne des fractions de la classe bourgeoise mondiale.
La classe ouvrière grecque s’est trouvée condamnée au chômage et à la paupérisation pendant dix années d’une profonde dépression économique. La classe ouvrière turque, quant à elle, peine à respirer sous les effets d’une crise économique qui dure depuis deux ans et d’une lourde répression de l’État. Avec la guerre, la répression de l’État se ferait partout plus dure encore et les travailleurs des deux pays seraient envoyés dans le but de tuer et de se faire tuer afin de protéger les intérêts de « leur » bourgeoisie. La guerre de la bourgeoisie pour s’accaparer les ressources énergétiques équivaudrait pour les travailleurs des deux pays à la pauvreté, à la misère, à la mort et à la destruction. Au moyen du nationalisme et du chauvinisme, les peuples de Turquie et de Grèce sont déclarés ennemis l’un de l’autre.
L’ennemi principal des classes ouvrières de Turquie, de Grèce et de France est leur propre bourgeoisie. Elle les condamne à l’exploitation, à la pauvreté, à la guerre et aux destructions. La seule force en mesure de changer ce destin est la classe ouvrière de ces trois pays. Pour cela, il est obligatoire que les classes ouvrières de Turquie, de Grèce et de France s’organisent à l’échelle internationale sur l’axe « guerre de classe contre la guerre ».
Non à la guerre entre les peuples et à la paix entre les classes !
Guerre de classe contre la guerre ! Ton principal ennemi est ton État bourgeois, retourne ta colère et les armes contre celui-ci !
Vive le drapeau rouge de l’internationalisme contre le nationalisme (au croissant ou à la croix) et le social-patriotisme !
Sortie de la Grèce et de la Turquie de l’OTAN ! Toutes les forces d’occupation (Turquie, Grèce, OTAN), hors de Chypre ! Que vive une Chypre unie !
Remplacement des armées hypertrophiées par l’armement du peuple ! Gouvernement des travailleurs à Athènes, à Ankara et à Paris ! Fédération socialiste de la Méditerranée !