🎬 Services Publics – Et si on allait plutôt chercher l’argent directement à la source ?

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SOURCE : La clé des ondes

Alors que le gouvernement entend faire payer aux patients leur passage aux urgences, et qu’une partie de la gauche appelle souvent au financement des services publics par la dette, Rémi Grumel propose une autre voie : les cotisation sociales !

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Généraliser la cotisation sociale et planifier l’économie pour affronter la crise sanitaire

J’étais hier matin sur le piquet de grève des logisticien-ne-s de l’hôpital Pellegrin qui ont obtenu, après 7 jours de grève reconduite, entre autres le recrutement de 6 agent-e-s supplémentaires malgré la répression de la direction du CHU qui leur a envoyé les huissiers de justice à domicile pour en assigner certain-e-s au travail. C’est une première victoire, mais au-delà, c’est un plan d’ensemble d’investissement en personnel et en matériel qu’il faudrait pour l’hôpital, dans tous les services, pour se préparer au pic de la deuxième vague du Covid-19.

L’Institut Pasteur prévoit que par exemple pour la région parisienne, les capacités maximales des services de réanimation seraient dépassées dès le 11 novembre. Alors que Macron aurait peut-être voulu fêter l’armistice de la Première Guerre mondiale, les hospitaliers seront à nouveau envoyés au front sanitaire avec des munitions insuffisantes.

Souvent à gauche, on entend qu’il faudrait que les milliards déboursés pour sauver les capitalistes de la crise servent à l’investissement dans la santé : mais ces milliards viennent d’emprunts que l’État fait en partie sur les marchés financiers, et l’État fera payer tôt ou tard – à nous les jeunes, les chômeurs et les salariés – les intérêts qu’il paye sur cette dette, par exemple par des augmentations d’impôts, de la TVA, de taxes sur le gazole, etc. !

Augmenter les cotisations sociales plutôt que la dette

Et si on allait plutôt chercher l’argent directement à la source de la valeur ? C’est-à-dire directement dans l’appareil productif. L’hôpital est aujourd’hui en grande partie financé par les caisses de l’Assurance maladie (77% des recettes des hôpitaux de France en viennent) qui remboursent soit partiellement, soit totalement, les soins prodigués aux patient-e-s. Les caisses de l’Assurance maladie sont elles-mêmes remplies par les cotisations sociales payées par le patronat, que macron et sa clique appellent des « charges ».

Depuis le début de la crise, le gouvernement multiplie les exonérations de cotisations sociales pour aider le grand patronat français à affronter la crise économique et la concurrence internationale : en effet les cotisations sociales sont un prélèvement sur le profit des capitalistes, profit qu’il leur est indispensable de rehausser pour affronter la crise.

On voit alors le lien avec le fait que le gouvernement veuille mettre en place, à compter du 1er janvier 2021, un “forfait urgence” qui fasse payer aux patients dont la visite aux urgences ne débouche pas sur une hospitalisation, y compris les femmes enceintes et les patient-e-s atteint-e-s de maladie chronique : cela lui permettra de nous faire payer les exonérations de cotisation qu’il a faite pour les capitalistes !

Répartir la valeur produite

Nous devons donc en finir avec ce système capitaliste à l’agonie qui ne peut pas gérer ses crises autrement qu’en marchandisant et privatisant l’hôpital public, qui n’est plus capable de subvenir aux besoins sociaux et sanitaires élémentaires de la population. Face à cela, nous pouvons opposer un nouveau mode de production, qui commencerait par la généralisation de la cotisation sociale qui financerait des caisses socialisées d’investissement, sous le contrôle politique conscient des travailleurs-ses pour répartir la valeur produite dans la société dans les secteurs les plus utiles à la population, comme la santé mais aussi la transition écologique !

Cela nécessite que les salarié-e-s, notamment ceux et celles qui font aujourd’hui face à des plans de licenciement de grande ampleur (chez Auchan, chez Ford, chez Michelin, Bridgestone, Airbus, etc..) reprennent le contrôle des entreprises et nous débarrassent de cette minorité de capitalistes qui n’orientent l’économie qu’en fonction de leurs impératifs de rentabilité.

La boucle est bouclée : le maintien de l’emploi par l’expropriation des capitalistes permettrait alors en même temps d’investir massivement dans l’hôpital public ! Telle est la véritable planification qu’il faudrait mettre en place pour nous sortir de cette crise qui n’en finit plus.

Les Clés de l’éco ? C’est une nouvelle chronique, tous les mardis à 6h40, 7h40, 8h40, 12h40 sur La Clé des Ondes. Des économistes bordelais s’y succéderont pour vous faire entendre leurs analyses à contre-courant des discours dominants. Une sorte d’antidote aux chroniques de Dominique Seux (sur France Inter) et autres journalistes-éco amoureux des vieilles recettes patronales !


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