Dans la vallée dévastée de la Roya, la solidarité et le bénévolat pallient les carences de l’État

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SOURCE : Bastamag

Ils déblaient les routes et les maisons, reconstruisent des ponts provisoires, distribuent de l’aide alimentaire, visitent les personnes âgées isolées. Trois semaines après le passage de la tempête Alex qui a dévasté la vallée de la Roya, ils sont des dizaines de bénévoles, venus de toute la France et même d’Italie, à aider les sinistrés à reprendre pied. Basta ! est allé à leur rencontre.

Une élégante façade aux volets rouges, trois arches qui abritent une loggia, et une vigne, au-dessus de l’escalier central, où quelques grappes brunes sont restées accrochées… Malgré les dégâts, cette maison de Breil-sur-Roya a conservé son charme. On imagine facilement les longues soirées d’été que ses habitants ont pu savourer sur la terrasse qui surplombait le petit lac aux eaux turquoise – désormais une étendue de boue séchée, où quelques carcasses de voitures gisent encore sur le toit. « Quand je me suis réveillé le 3 octobre, le lendemain de la tempête, et que j’ai regardé par la fenêtre, je n’en ai pas cru mes yeux », raconte Albert Ipert, 76 ans, Breillois de naissance. « Trois mots me sont venus à l’esprit : déluge, désastre, désolation. » Sur son visage aux belles rides, l’émotion resurgit en les prononçant à nouveau. « Mais heureusement il y a tous ces bénévoles qui nous remontent le moral ! », se reprend-il, sourire aux lèvres.

Armées de pelles, seaux et brouettes, une vingtaine de personnes s’activent autour de lui, déblayant les abords de la demeure et les pièces qui ont été inondées. Une trentenaire fluette, carré blond et muscles tendus, est courbée en deux dans la cave, en train de remplir des seaux de boue. « Je suis arrivée hier d’Armentières, près de Lille. J’ai vécu un an à Nice et je suis tombée amoureuse de la région… Alors quand j’ai vu ce qui se passait ici, ça m’a beaucoup touchée », raconte Séverine Plateau, coach sportif. Les rotations des hélicoptères l’obligent à hausser la voix. « J’ai créé une page Facebook pour collecter des dons pour les sinistrés, et dès que j’ai pu, j’ai rempli ma voiture à ras bord et je suis partie avec mon amie Lydie, qui est pompier. »


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