AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
SOURCE : Rapports de force
Le pot de terre contre le pot de fer. Quand un petit média indépendant, fondé par un ancien syndicaliste facteur devenu journaliste, attaque un GAFA. Une des entreprises les plus puissantes de la planète : Facebook.
Depuis 18 jours, la plateforme a effacé tous les articles de notre site internet de son réseau social. Depuis il est interdit pour quiconque d’y publier notre travail. Des centaines de milliers de partages sur plus de trois années ont disparu (notre article explicatif). Après s’être rendu indispensable à quiconque souhaite être lu, en formatant les comportements et les usages pour s’informer d’une grande part de la population, voilà que Facebook s’érige en rédacteur en chef. Et ainsi, décide dequi a encore le droit d’être publié sur son réseau social.
Nous ne sommes pas les premiers à subir une censure injustifiée, mais ici un pas a été franchi en matière de liberté de la presse. Et cette décision n’augure rien de bon dans l’avenir. Inacceptable ! Nous avons décidé de ne pas nous laisser invisibiliser ainsi. Nous refusons le risque de disparition à moyen terme qu’implique le fait que notre audience est en chute libre depuis le 15 octobre.
Par conséquent, nous nous lançons dans une mise en demeure contre Facebook, avant de passer ensuite à une procédure judiciaire plus lourde et plus coûteuse. Nous vous tiendrons informé et ferons appel à vous, lectrices et lecteurs, si nous devions aller jusque là. Ci-dessous notre communiqué de presse du jour.
Nous mettons en demeure Facebook de cesser la censure contre notre média Rapports de force
Depuis le 15 octobre, notre site internet Rapports de force – l’info pour les mouvements sociaux a totalement disparu de Facebook. Tous ses articles, publiés depuis sa création en 2017, ont été supprimés de la plateforme. Des centaines de milliers de posts et de partages effacés. Depuis cette date, impossible pour quiconque, nous inclus, de publier quelque article que ce soit contenant une de nos URL. Toute tentative faisant apparaître un message selon lequel nous contreviendrions aux standards de la communauté du réseau social. À ce jour, Facebook n’a pas donné suite à nos demandes d’explications malgré les multiples interpellations.
Quand le site internet d’un média est classé indésirable par le plus gros réseau social du monde, nous pouvons parler de censure. Quand le travail de journalistes y devient persona non grata, nous pouvons dire qu’un pas a été franchi contre la liberté de la presse et le droit d’informer. Quand Facebook ne nous répond pas, nous pouvons parler d’un mépris pour la liberté d’expression.
Ce sont les raisons qui nous ont conduits, ce jour, à mettre en demeure Facebook, par l’intermédiaire de notre avocat, de cesser cette censure et de rétablir les contenus supprimés dans un délai de 8 jours calendaires. À défaut, nous nous verrions contraints de saisir les juridictions compétentes.
En effet, la décision de Facebook porte gravement atteinte à notre travail comme à notre média, qui a enregistré plus d’un million de visites au cours des 12 derniers mois. En termes de visibilité, bien évidemment, mais aussi en attaquant la crédibilité de notre travail de journaliste, laissant imaginer que ses contenus ne seraient pas fiables. Le préjudice pour nous est immense.
Mise à jour : au lendemain de la publication de cet article et du communiqué de presse, largement diffusé sur les réseaux sociaux, Facebook a permis de nouveau la publication des articles de notre site sur sa plateforme. Mais sans plus d’explications que lors de leur interdiction le 15 octobre. Et surtout, sans procéder à la rétroactivité pour les centaines de milliers de partages des trois dernières années. L’histoire n’est donc pas totalement terminée. Nous vous tiendrons informés de la suite des procédures.