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SOURCE : RFI
Sans surprise, la coalition chaviste qui soutient le président Nicolas Maduro a remporté les législatives de dimanche 6 décembre 2020, reprenant le contrôle du Parlement. Les réactions de la presse divergent selon la couleur politique de la publication. Le site de la chaîne Telesur par exemple, proche du pouvoir, met en avant la réaction du président Nicolas Maduro qui parle « d’une grande victoire de la démocratie ». Plus sobre, le titre du journal El Luchador : « Le PSUV a gagné les élections ». Le quotidien dont la ligne éditoriale est également proche des chavistes, souligne que les Vénézuéliens ont voté dans une ambiance « normale », sans incident majeur.
La presse d’opposition, en revanche, ne voit pas les choses de la même façon. Le site d’information Tal Cual par exemple n’écrit pas que la coalition du Grand pôle patriotique a obtenu 67,7% des voix, mais que le CNE, c’est-à-dire l’autorité électorale a « attribué 67,7% des voix au chavisme ». Dans son éditorial, Tal Cual parle d’un résultat entaché de fraudes. Et le journal en ligne continue :« Certains pourraient avancer l’hypothèse que le pouvoir chaviste est sorti renforcé des élections, car il a pris sous contrôle la seule institution qui lui échappait encore. Mais c’est oublier que sur un plan international le président Nicolas Maduro reste affaibli après ce scrutin que les pays occidentaux considèrent comme une vulgaire farce. Leurs sanctions qui pèsent sur le Venezuela et ses dirigeants ne seront pas levées de sitôt ».
Plusieurs pays ne reconnaissent pas le résultat de ces législatives
C’est le cas de la Colombie. Son chef de la diplomatie parle d’une « journée frauduleuse » orchestrée par le régime illégitime de Nicolas Maduro. C’est à lire dans El Tiempo. Le journal brésilien Folha de Sao Paulo de son côté souligne le fort taux d’abstention, 69% officiellement et cite le ministre des Affaires étrangères Ernesto Araujo qui lui qualifie les élections de « farce ». Un autre quotidien vénézuélien donne la voix à l’ancien candidat à la présidentielle Henrique Capriles. Ce dirigeant d’opposition appelle dans les colonnes du journal 2001 les adversaires du chavisme à mettre en place une véritable alternative politique au pouvoir.
Joe Biden désigne un latino à la tête du ministère de la Santé
Il s’agit de Xavier Becerra, procureur général de la Californie. En tant que secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, il occuperait un poste clé dans l’administration, car il lui incomberait de gérer la crise du Covid-19. Rappelons que plus de 281 000 Américains sont décédés des suites de la maladie infectieuse. Pourquoi ce choix ? Selon le Washington Post, Joe Biden était sous double pression : des responsables de santé lui avaient chaudement recommandé de désigner un expert en pandémie, un médecin par exemple. Mais le groupe des élus hispaniques au Congrès plaidait pour l’intégration d’un deuxième latino dans le cabinet. Et ils sont obtenu gain de cause.
Le site d’information The Hill rappelle que Xavier Becerra s’est fait un nom en tant que procureur général de la Californie en attaquant l’administration Trump sur les dossiers immigration et santé publique. D’après Politico, ce démocrate de 62 est un « homme politique avisé » qui apporte une grande connaissance des rouages de Washington, car avant d’être élu procureur, il a passé près de 25 ans en tant que député de la Californie à la Chambre de représentants.
Pourquoi la journaliste mexicaine Regina Martinez a été tuée ?
Au Mexique, la presse a publié une première partie d’une enquête internationale de reporters sur le meurtre emblématique d’une journaliste mexicaine, Regina Martinez. La journaliste a été assassinée en 2012 chez elle, après avoir publié une série de reportages sur les agissements des narcotrafiquants et la corruption des autorités locales. Son cas avait particulièrement ému les journalistes dans un pays qui est depuis une quinzaine d’années en proie à une guerre entre l’État et les cartels de drogue.
Hier, dimanche 6 décembre 2020, le journal Processo, pour lequel Regina Martinez travaillait, a donc publié la première partie d’une enquête réalisée avec des journalistes du monde entier. Selon le quotidien, des doutes et des contradictions subsistent concernant la version officielle du crime. « Un crime passionnel » d’après le gouverneur de l’État de Veracruz de l’époque, Javier Duarte, rappelle le journal Processo. Mais le quotidien estime que cette version ne tient pas et demande au président Andres Manuel Lopez Obrador de « la démonter » afin de rouvrir l’enquête.