Manifestation à Paris: des syndicats et associations fustigent des “arrestations arbitraires”

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SOURCE : France 24

Des policiers lors d'une manifestation contre le projet de loi "sécurité globale" à Paris, le 12 décembre 2020.

Plusieurs syndicats et associations, dont Attac, ont dénoncé dimanche des “arrestations arbitraires” lors de la manifestation la veille contre la proposition de loi “sécurité globale” à Paris, où près de 150 manifestants ont été interpellés. 

“La manifestation s’est transformée en souricière.” Plusieurs associations et syndicats ont dénoncé, dimanche 13 décembre, des “arrestations arbitraires” lors de la manifestation la veille contre la très controversée proposition de loi “sécurité globale” à Paris, où près de 150 manifestants ont été interpellés.

“Interpellations en masse, charges infondées faisant éclater le cortège, retenues sans motif légitime au-delà du délai légal, gardes à vue notifiées à la chaîne sur la base d’infractions pénales dévoyées…” : pour ces associations dont Attac, le Syndicat national des journalistes ou la Ligue des droits de l’Homme, la liste des “dérives inadmissibles” est longue.

“Comme nous le redoutions”, poursuivent-ils dans leur communiqué, “la manifestation parisienne, bien que dûment déclarée par un collectif d’organisations et autorisée par la préfecture de police, s’est transformée en souricière.”

Deux journalistes en garde à vue

À Paris, parmi les 10 000 manifestants selon les organisateurs, moitié moins selon la police, 124 ont été placés en garde à vue, selon un nouveau bilan du parquet de Paris. Parmi eux, au moins deux journalistes : un reporter du média QG et un autre du collectif Reporters en colère (REC).

La garde à vue du premier a été prolongée dimanche, a indiqué la fondatrice de QG, Aude Lancelin. Il est soupçonné d'”attroupement en vue de commettre des violences”, de “refus d’obtempérer à un ordre de dispersion” et de “dissimulation du visage” alors que, selon la journaliste, il portait un simple masque de protection.

Le reporter de REC a, lui, été relâché dimanche sans poursuite, a indiqué Emmanuel Vire, du SNJ-CGT. Deux lycéens interpellés dans le cortège ont eux aussi été libérés sans poursuite dimanche après-midi, tandis que deux lycéennes mineures ont, elles, écopé d’un rappel à la loi, a-t-il ajouté.

Selon un bilan provisoire du parquet de Paris dimanche soir, sur les 19 mineurs placés en garde à vue, 14 ont obtenu un classement sans suite dont 5 après un rappel à la loi et 4 ont reçu une convocation devant le délégué du procureur. Un dernier a vu sa garde à vue levée pour poursuite de l’enquête.

Trente personnes toujours en garde à vue

Sur les 105 majeurs en garde à vue, 66 ont bénéficié d’un classement sans suite dont 27 après un rappel à la loi. Six personnes seront jugées en comparution immédiate lundi et une autre a accepté une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Deux personnes ont pour leur part été libérées sans être poursuivies à ce stade mais l’enquête les concernant se poursuit. Trente personnes étaient toujours en garde à vue dimanche soir.

Après deux manifestations contre la loi “sécurité globale” marquées par des violences à Paris, les forces de l’ordre ont changé de tactique samedi en intervenant tout au long de la manifestation par “bonds offensifs” pour interpeller toute personne soupçonnée de vouloir constituer un “bloc”.

Selon les forces de l’ordre, ces “blocs” se constituent de petits groupes très mobiles qui se greffent sur le cortège pour détruire des commerces et en découdre avec la police.

Avec AFP


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