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SOURCE : L'Obs
Le brigadier-chef Amar Benmohamed avait lancé l’alerte en juillet dernier. Il dénonçait, dans une enquête de StreetPress, « des centaines de cas de maltraitance et de racisme dans les cellules du tribunal de Paris ».
Le policier qui a dénoncé en juillet dernier le racisme et la maltraitance de certains de ses collègues envers des détenus du dépôt du tribunal de Paris, dans une enquête du site d’informations en ligne StreetPress, a reçu un « avertissement » pour avoir tardé à faire un rapport à sa hiérarchie, a-t-on appris mardi auprès de son avocat.
« On sanctionne ceux qui révèlent le racisme. Nous allons déposer un recours contre cet avertissement auprès du tribunal administratif », a réagi auprès de l’AFP l’avocat d’Amar Benmohamed, Arié Alimi, dénonçant « une volonté d’empêcher le combat contre le racisme dans la police ».
L’avertissement, sanction la plus basse prévue dans la procédure disciplinaire, a été notifié à l’agent lundi, selon un document consulté par l’AFP et le média en ligne Streetpress.
Une enquête ouverte
Le brigadier-chef Amar Benmohamed, 48 ans, en poste depuis vingt ans au dépôt du tribunal de Paris, avait dénoncé en juillet 2020 auprès de Streetpress des injures, propos racistes ou mauvais traitement de la part de certains de ses collègues policiers envers des détenus. Des comportements qu’il avait aussi signalés à sa hiérarchie, notamment dans un rapport en mars 2019.
Après les révélations du policier, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour « violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique » et « injures publiques ».
Dans la notification de l’avertissement, il lui est reproché d’avoir « manqué au devoir d’obéissance par inexécution d’un ordre », notamment « en s’abstenant de se conformer immédiatement aux instructions de sa hiérarchie » qui lui avait demandé un rapport sur les comportements dénoncés.
Protéger ses collègues
Il lui est aussi reproché de ne pas avoir mentionné dans le rapport les noms des personnes « qui avaient dénoncé auprès de lui les comportements critiquables ».
Contacté par l’AFP, il assure au contraire avoir rédigé le rapport le jour où sa hiérarchie le lui a demandé, après en avoir parlé avec elle.
Quant aux identités de ses collègues, il assure n’avoir pas voulu les mentionner pour les « protéger » et « éviter des pressions » à leur encontre, et être prêt à les communiquer dans le cadre d’une enquête judiciaire.
Auditionné en commission des Lois de l’Assemblée nationale en juillet 2020, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait assuré que des sanctions administratives, blâmes et avertissements, étaient en cours pour cinq fonctionnaires, après une enquête administrative de l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN). Un conseil de discipline devait aussi se tenir en septembre pour l’un des fonctionnaires.