Il n’y aura pas d’accord entre la NUPES et le NPA. On revient dans ce texte sur les raisons qui nous ont conduit à entrer dans une démarche de négociation avec l’Union populaire. On y précise pourquoi selon nous les bases d’un accord n’étaient pas réunies et pourquoi le NPA a eu raison de refuser de participer à la NUPES (voir le communiqué).
1. Notre démarche
Suite au premier tour des élections présidentielles (voir notre texte de bilan des présidentielle), l’Union populaire a proposé au NPA une rencontre pour discuter de la politique à mener aux législatives. Selon nous il était normal d’accepter une telle rencontre, qui ne préjugeait en rien de l’accord final : c’est la tradition au sein du mouvement ouvrier de discuter entre ses différentes composantes, la France Insoumise est une organisation réformiste et non bourgeoise, contrairement au Parti socialiste. En outre, la dynamique de l’Union populaire aux élections présidentielles ne pouvait être totalement ignorée. Les aspirations de notre classe, et surtout des franges les plus opprimées, racisées et LGBTI, se sont polarisées sur ce bloc populaire. Pour autant, il ne s’agissait ni de rencontrer l’UP sans gardes-fous ni d’accepter un accord à tout prix. Il s’agissait de voir s’il était possible pour nous de diffuser nos idées, et d’apporter un soutien critique, en gardant l’indépendance politique d’une ligne révolutionnaire, dans cette dynamique plus large, regroupant aussi principalement des réformistes radicaux. Nous avions défini ainsi un ensemble de conditions que nous remettons ici pour mémoire (voir notre texte sur la question de l’accord aux législatives) :
- En aucun cas le PS (ou un de ses équivalents) ne doit être associé à un tel accord.
- Cet accord reste électoral et n’implique pas que notre parti participe à la reconstruction d’une quelconque gauche plurielle.
- Le NPA doit garder sa totale indépendance politique et organisationnelle pendant et après la campagne.
- Nos éventuel·le·s député·e·s seraient aussi libres à l’assemblée et ne voteraient pas systématiquement avec les député.e.s de la France Insoumise.
- La campagne électorale devra partir d’un socle minimal de mesures défendues en commun, qu’il reste à négocier, mais nous défendrons aussi de façon autonome et indépendante notre programme lorsque nous en aurons l’occasion, qui non seulement va “plus loin” mais dont la logique d’application est aussi différente de celle du réformisme, aussi radical soit-il.
- Le NPA continuera ainsi de défendre son programme et ses spécificités, en particulier dans les circonscriptions qui nous seraient attribuées.
- Dans les circonscriptions attribuées à d’autres forces politiques, le libre choix devra être laissé aux camarades locaux de faire ou non la campagne.
- La répartition doit se faire à la proportionnelle des forces respectives des sensibilités faisant partie de l’accord.
2. Les lignes rouges ont été franchies
Si nous souhaitions arriver à un accord sans franchir ces lignes rouges, cela n’a pas été possible. Non seulement la NUPES s’est faite avec le PS, alors que nous estimions que c’était le meilleur moment pour en finir avec ce parti, mais en plus le PS fait peser son poids idéologique sur le programme de la NUPES, en cherchant à le modifier actuellement. En outre, on peut se douter qu’une fois à l’Assemblée nationale, le PS mènera sa politique comme avant. La NUPES sera dépendante du PS, qui pourra à tout moment imposer sa ligne en menaçant ou en faisant tomber la coalition. Enfin, le PS a obtenu un nombre démesuré de circonscriptions par rapport à ce qu’il représente (le triple !) et la sanction des élections : meilleure façon de le remettre sur les rails au lieu de l’achever ! La NUPES risque de perdre ainsi son caractère de projet de rupture pour devenir un renouveau de la gauche plurielle.
3. Et après ?
Dans la campagne législative, le NPA devra donc marcher sur deux jambes :
1/ Appuyer les candidatures de la NUPES, ou non, issues des luttes sociales et/ou qui sont en rupture avec le social-libéralisme. En ce qui nous concerne, nous soutiendrons tout particulièrement la candidature de l’ex gréviste d’IBIS, Rachel Keke, suite aux liens tissés lors de la lutte à Ibis.
2/ Présenter dans le maximum de circonscriptions selon nos possibilités des candidatures du NPA face au PS ou aux ancienNEs marcheurs de la NUPES.