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SOURCE : Les crises
Source : National Security Archive, Peter Kornbluh
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Briefing Book 721
La directive « Faites hurler l’économie » de Nixon émise il y a 50 ans
Genèse de la tristement célèbre directive de Nixon sur le changement de régime au Chili consignée dans des documents déclassifiés
Washington, 15 septembre 2020. Le 15 septembre 1970, au cours d’une réunion de vingt minutes dans le Bureau ovale entre 15h25 et 15h45, le président Richard Nixon a ordonné à la CIA de fomenter un coup d’État militaire au Chili. Selon des notes manuscrites prises par le directeur de la CIA Richard Helms, Nixon a donné des instructions explicites pour empêcher l’entrée en fonction du nouveau président du Chili, Salvador Allende, en novembre – ou pour créer les conditions nécessaires à son renversement s’il accédait à la présidence.
« Une chance sur dix, peut-être, mais sauver le Chili. » « Non préoccupé par les risques encourus », a noté Helms dans ses notes alors que le président exigeait un changement de régime dans la nation sud-américaine qui était devenue la première au monde à élire librement un candidat socialiste. « Nous avons les meilleurs hommes de métier à plein temps. » « Faites hurler l’économie. »
Cinquante ans après sa rédaction, le mémorandum chiffré de la conversation de Helms avec Nixon reste le seul enregistrement connu d’un président américain ordonnant le renversement secret d’un dirigeant démocratiquement élu à l’étranger.
Depuis que le document a été déclassifié pour la première fois en 1975 dans le cadre d’une enquête majeure du Sénat sur les opérations secrètes de la CIA au Chili et ailleurs, les notes de Helms sont devenues la représentation emblématique de l’intervention américaine au Chili et un symbole durable de l’arrogance hégémonique de Washington envers les petits pays.
Pour marquer le 50e anniversaire de l’ordre de Nixon de renverser Allende, à 15h25 précisément – heure à laquelle la réunion a commencé – les Archives de la Sécurité nationale ont publié aujourd’hui une sélection de documents précédemment déclassifiés qui retracent la genèse de cette importante directive présidentielle et les circonstances historiques dans lesquelles elle a eu lieu.
La réunion du 15 septembre 1970, à laquelle ont également participé le conseiller à la Sécurité nationale Henry Kissinger et le procureur général John Mitchell, est bien connue dans l’histoire du rôle des États-Unis au Chili ; les évènements qui ont conduit à cette réunion ont reçu beaucoup moins d’attention. « Ces documents fournissent une feuille de route du coup d’État américain et du changement de régime, » note Peter Kornbluh, qui dirige le projet Chili des Archives et est l’auteur du dossier Pinochet. « La réunion du Bureau ovale du 15 septembre 1970 a marqué le premier pas important dans l’affaiblissement de la démocratie chilienne et le soutien à l’avènement d’une dictature militaire. »
L’historiographie abrégée des ordres de Nixon du 15 septembre, publiée par les Archives, révèle la séquence d’évènements suivante :
Les responsables américains ont commencé à étudier secrètement un coup d’État militaire dans le cadre de la planification d’urgence pour une éventuelle victoire d’Allende, plus d’un mois avant que les Chiliens ne se rendent aux urnes le 4 septembre 1970. L’évaluation préalable des avantages et des inconvénients d’un éventuel coup d’État a eu lieu après que le président Nixon ait demandé, fin juillet, un « examen urgent » des intérêts et des options des États-Unis au Chili.
Achevée à la mi-août, cette étude, connue sous le nom de National Security Study Memorandum 97, contenait une annexe TOP SECRET intitulée « Option extrême : Renverser Allende », qui traitait des hypothèses, des avantages et des inconvénients d’un coup d’État militaire si Allende était élu.
Pour préparer cette partie de l’évaluation, le 5 août 1970, le secrétaire d’État adjoint John Crimmins a envoyé à l’ambassadeur américain Edward Korry un câble « eyes only » [Terme indiquant qu’il s’agit d’un document classifié, NdT] lui demandant son avis sur « les perspectives de succès des militaires et des policiers qui tentent de renverser Allende ou d’empêcher son investiture et l’importance de l’attitude des États-Unis pour lancer ou réussir une telle opération. » Korry a envoyé une réponse de 13 pages le 11 août 1970, qui identifiait les principaux délais, les chefs potentiels et les obstacles à un coup d’État militaire réussi.
Quatre jours après l’élection de justesse d’Allende, le 8 septembre 1970, le « Comité 40 » qui supervisait les opérations secrètes, s’est réuni pour discuter du Chili. Henry Kissinger présidait le comité. À la fin de la réunion, Kissinger a demandé une « évaluation à froid des « avantages et des inconvénients, ainsi que des problèmes et des perspectives qu’impliquerait un coup d’État militaire chilien s’il était organisé maintenant avec l’aide des États-Unis. »
En réponse, Korry a envoyé un autre télégramme détaillé intitulé « Réponse de l’ambassadeur à la demande d’analyse de l’option militaire dans la situation chilienne actuelle. » L’armée chilienne, a-t-il indiqué, « ne répétera pas qu’elle n’agira pas pour empêcher l’accession au pouvoir d’Allende, à moins d’une situation improbable de chaos national et de violence généralisée. » Les possibilités d’une action américaine supplémentaire pour pousser l’armée, a conseillé Korry, « sont inexistantes.
Ils savent déjà qu’ils ont notre bénédiction pour toute action sérieuse contre Allende. » L’acteur clé de toute action militaire, a écrit Korry, n’était pas les États-Unis, mais plutôt le président Eduardo Frei dans la mesure où l’avenir du Chili dépendait de ses « volonté et compétences ».
Au lendemain de l’élection d’Allende, le complot pour un coup d’État se divisait essentiellement en deux approches :
1) La « formule Frei » qui comptait sur le président Frei pour « gérer le coup d’État » en autorisant des officiers supérieurs de l’armée à agir contre la constitution. Un des premiers plans prévoyait que Frei annule les élections, nomme un cabinet militaire pour diriger le gouvernement, nomme le candidat finaliste, Jorge Alessandri, comme président intérimaire et démissionne dans l’espoir de se présenter aux nouvelles élections. Par des intermédiaires et directement, les responsables américains ont fait pression sur Frei pour qu’il mette en œuvre ce stratagème compliqué et autorise l’armée chilienne à mettre fin à ce que Korry a appelé leur « irrésolution molle. »
La CIA a même envoyé un agent spécial nommé George Donohue à Santiago pour « assurer à Frei que si nécessaire, il disposera du double du montant [du financement secret de la CIA] qu’il avait pour les élections de 1964 » s’il orchestrait ce plan et se présentait à nouveau. Si le plan échoue, Donohue a reçu l’ordre de dire à Frei que la CIA paierait pour qu’il se réinstalle hors du Chili. Mais l’ambassade et la CIA ont vite conclu qu’on ne pouvait pas compter sur Frei pour trahir son pays.
2) La « formule du chaos » pour créer un « climat de coup d’État » afin de fournir à l’armée chilienne le prétexte pour prendre le pouvoir. Six jours avant que Nixon n’ordonne un coup d’État militaire, William Broe, le chef de la division de l’hémisphère occidental de la CIA, a chargé le chef de station de Santiago, Henry Hecksher, de lancer « la procédure opérationnelle consistant à établir avec l’armée chilienne les contacts directs qui… pourraient être utilisés pour stimuler un coup d’État si et quand une décision était prise en ce sens.
Il est devenu évident, en explorant les moyens d’empêcher un gouvernement Allende d’exercer le pouvoir », a noté Broe, « que (A) la voie politico-constitutionnelle, sous quelque forme que ce soit, est une voie sans issue et (B) que la seule perspective ayant une quelconque chance de succès est un coup d’État militaire avant ou immédiatement après l’arrivée au pouvoir d’Allende.» Dans les jours qui ont suivi la directive du 15 septembre de Nixon, le quartier général de la CIA a commencé à transmettre des instructions pour la « création d’un climat de coup d’État » par le biais de la « guerre économique, de la guerre politique et de la guerre psychologique. »
Le chef de station de la CIA s’est opposé à ces instructions, les jugeant impossibles à mettre en pratique et peu susceptibles de réussir. Il n’était pas le seul. Un nombre important de responsables de la CIA, de l’ambassade des États-Unis et du département d’État se sont opposés aux plans d’intervention américains proposés, les jugeant irréalistes, voués à l’échec et diplomatiquement dangereux – les risques encourus dépassant de loin les gains potentiels pour les intérêts américains.
Le bureau du département d’État pour l’Amérique latine s’est formellement opposé à l’annexe secrète de la NSSM 97 sur le renversement d’Allende au motif que « la révélation d’un un coup d’État raté entraînerait des coûts prohibitifs dans nos relations au Chili, dans l’hémisphère et ailleurs dans le monde. Même si le coup d’État réussissait, sa dénonciation n’entraînerait que des coûts à peine moins élevés dans tous ces domaines. » Dans un câble privé adressé à Kissinger, l’ambassadeur Korry a averti : « je suis convaincu que nous ne pouvons pas provoquer [un coup d’État] et que nous ne devons pas courir le risque de nous retrouver avec une autre Baie des Cochons. »
Même les principaux collaborateurs de Kissinger au sein du NSC [National Security Council] se sont opposés à toute intervention dans les affaires politiques internes du Chili. Le 14 septembre, Winston Lord lui a envoyé un mémo avec l’argument unique que, si elle était dévoilée, l’intervention américaine au Chili « pourrait complètement saper notre politique au Vietnam qui était basée sur des élections libres et l’autodétermination du peuple sud-vietnamien sans interférence étrangère. » Le même jour, un autre député de Kissinger au NSC, Viron Vaky, l’a averti que l’intervention américaine pourrait conduire à « une violence généralisée et même une insurrection » au Chili.
Plus courageusement, Vaky s’est demandé si la menace d’un gouvernement Allende l’emportait vraiment sur les dangers et les risques de la chaîne d’évènements que l’intervention américaine pourrait déclencher. Il a conseillé Kissinger sur la réponse : « Ce que nous proposons est manifestement une violation de nos propres principes et doctrines politiques… Si ces principes ont un sens, nous nous en écartons normalement uniquement pour répondre à la menace la plus grave qui pèse sur nous, par exemple notre survie. Allende est-il une menace mortelle pour les États-Unis ? Il est difficile d’argumenter sur ce point. »
Henry Kissinger a rejeté ces arguments, et les a dénigrés dans ses briefings au président. Kissinger, ainsi que le directeur de la CIA, Helms, ont soutenu le renversement d’Allende à tout prix. Le 12 septembre, ils ont parlé au téléphone d’un coup d’État préventif pour bloquer Allende – une conversation que Kissinger a enregistrée sur son système d’enregistrement secret. « Nous ne laisserons pas le Chili s’effondrer », a déclaré Kissinger. « Je suis avec vous », a répondu Helms.
De toutes les personnes qui ont influencé la directive du coup d’État du 15 septembre du président Nixon, Kissinger était la plus active pour trois raisons : sa position de conseiller à la Sécurité nationale ; son approbation du profond désaccord de Nixon avec le Département d’État ; et sa propre inquiétude que l’élection libre et équitable d’Allende ne devienne un modèle pour les autres nations d’Amérique latine et d’Europe, menaçant le contrôle et les alliances des États-Unis.
Mais Nixon a également été influencé par la lecture des câbles détaillés de l’ambassadeur Korry qui soulignait la nécessité d’un bouleversement économique pour justifier le coup d’État et précisait une fenêtre d’opportunité pour un coup d’État avant que le Congrès chilien ne ratifie Allende le 24 octobre.
Le moment de la décision de Nixon correspondait à celui de la présence à Washington d’Agustin Edwards, le propriétaire du principal journal chilien, et d’un important informateur de la CIA sur la possibilité d’un coup d’État au Chili. Le 14 septembre, Edwards a pris un petit-déjeuner avec Kissinger et le procureur général John Mitchell ; il a ensuite eu une longue réunion avec Richard Helms et a fourni des renseignements détaillés sur les chefs de file potentiels d’un coup d’État dans l’establishment militaire et politique au Chili.
Kissinger a cherché à organiser une réunion secrète dans le bureau ovale entre Edwards et Nixon, si secrète qu’il n’existe aucun document confirmant qu’elle a eu lieu. Nixon a rencontré le 14 septembre son ami proche Donald Kendall, le PDG de Pepsi, chez qui Edwards séjournait, et Kendall a informé le président des arguments d’Edwards. Helms témoignera plus tard : « le président a convoqué cette réunion [le 15 septembre] en raison de la présence d’Edwards à Washington et de ce qu’il a entendu de Kendall sur ce qu’Edwards disait des conditions au Chili. »
Dans les faits, Nixon n’avait pas besoin d’être convaincu. Il semblait considérer l’élection d’Allende comme un affront délibéré aux États-Unis. « Partout dans le monde, c’est devenu à la mode de nous botter les fesses », dira plus tard Nixon à ses hauts responsables de la Sécurité nationale alors qu’ils définissaient une politique à long terme pour saper le gouvernement d’Allende. « Nous devons montrer notre mécontentement. »
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La directive de Richard Nixon à Helms il y a 50 ans a mis en lumière une série d’actes parmi les plus tristement célèbres dans les annales de la politique étrangère américaine. Pour fomenter un coup d’État, la CIA s’est rapidement concentrée sur la fourniture d’armes, de fonds et même de polices d’assurance-vie aux agents militaires chiliens afin de destituer le commandant en chef des forces armées chiliennes, le général René Schneider, qui s’opposait à un golpe.
Le 22 octobre 1970, Schneider a été intercepté et abattu alors qu’il se rendait à son travail ; il est mort trois jours plus tard. Son assassinat, soutenu par la CIA, est devenu l’un des cas les plus légendaires d’implication des États-Unis dans l’assassinat de dirigeants étrangers. L’effort secret à court terme de la CIA pour bloquer l’investiture d’Allende s’est transformé en un effort clandestin prolongé de trois ans pour déstabiliser sa capacité à gouverner, créant le « climat de coup d’État » qui a directement conduit à la prise de pouvoir militaire du 11 septembre 1973 par le général Augusto Pinochet.
Un an plus tard, lorsque le journaliste Seymour Hersh a révélé l’histoire de l’intervention américaine au Chili en première page du New York Times, l’exposition que les collaborateurs de Kissinger craignaient a créé l’un des plus grands scandales de politique étrangère de l’histoire récente des États-Unis.
« Le carnage sera considérable et prolongé », a prédit un câble Top secret de la CIA en provenance de la station de Santiago, alors que des agents ont commencé à mettre activement en œuvre les ordres de Nixon. « Vous nous avez demandé de provoquer le chaos au Chili… nous vous fournissons la formule d’un chaos qui ne sera probablement pas sans effusion de sang. Dissimuler l’implication des États-Unis sera clairement impossible. »
Lecture des documents
Document 1
18 août 1970
Source : Collection Chili des Archives de la Sécurité nationale
En réponse à la demande du président Nixon de revoir les plans d’urgence en cas de victoire d’Allende au Chili, la CIA, le Département d’État et le Département de la Défense préparent une vaste étude, avec cette annexe secrète sur une « option extrême » pour renverser Allende. Les rédacteurs avertissent que la révélation d’un rôle des États-Unis dans le renversement d’Allende pourrait avoir « de graves conséquences pour les intérêts américains au Chili, dans l’hémisphère et dans le monde entier. »
Document 2
11 août 1970
Source : Projet de déclassification du Chili par l’administration Clinton
En réponse à une demande d’évaluation d’une option top secret pour un coup d’État contre Allende s’il est élu, l’ambassadeur des États-Unis au Chili envoie un long câble prédisant qu’il est « très peu probable que les conditions ou les motivations d’un renversement militaire d’Allende l’emportent. »
Document 3
17 août 1970
Source : Projet de déclassification du Chili par l’administration Clinton
Dans un mémorandum adressé au sous-secrétaire d’État U. Alexis Johnson, le chef du Bureau des affaires d’Amérique latine (ARA), Charles Meyer, demande au Département d’État de s’opposer aux efforts secrets visant à mettre en œuvre « l’option extrême » consistant à renverser Allende, au motif que les chances de succès sont faibles et les risques d’exposition élevés.
Document 4
NSC, Comité 40, « Procès-verbal de la réunion du Comité 40, 8 septembre 1970 », 9 septembre 1970
9 septembre 1970
Source : projet de déclassification du Chili par l’administration Clinton
Quatre jours après l’élection d’Allende, Henry Kissinger préside la première réunion du Comité des 40, qui s’occupe des opérations secrètes à l’étranger. A la fin de la réunion, Kissinger demande à l’ambassade de fournir immédiatement une « froide évaluation » des avantages et des inconvénients d’un coup d’Etat militaire pour empêcher Allende d’être investi comme président.
Document 5
9 septembre 1970
Source : Projet de déclassification du Chili par l’administration Clinton
Le chef des opérations de la CIA dans l’hémisphère occidental, William Broe, transmet un câble au chef de la station de la CIA à Santiago avec l’instruction d’établir des contacts avec des officiers militaires chiliens en vue de fournir un soutien à un coup d’État militaire contre Allende.
Document 6
12 septembre 1970
Source : Projet de déclassification du Chili par l’administration Clinton
L’ambassadeur Korry répond à la demande de Kissinger d’une évaluation « à froid » d’un potentiel coup d’Etat en déclarant avec force que l’armée chilienne ne bougera pas à moins qu’il n’y ait « un chaos national et une violence généralisée. »
Document 7
NSC Telcon, Kissinger and Helms, 12 septembre 1970
12 septembre 1970
Source : Collection Kissinger Telcon des archives de la Sécurité nationale
Lors d’une conversation téléphonique, Kissinger et Helms discutent de la situation. Kissinger explique clairement que le président Nixon et lui-même ne veulent pas laisser le Chili « s’effondrer ». « Je suis avec vous », répond Helms.
Document 8
Mémorandum du NSC, Chili : Réunion du Comité 40, lundi 14 septembre 1970
14 septembre 1970
Source : projet de déclassification de l’administration Clinton
Dans un mémorandum visant à préparer Henry Kissinger à une réunion du Comité 40 sur le Chili, son premier adjoint pour l’Amérique latine, Viron Vaky, en profite pour mettre en garde contre les efforts américains pour bloquer Allende. Outre les coûts d’une éventuelle participation sur la réputation des États-Unis à l’étranger, il avance un argument moral audacieux : « Ce que nous proposons est une violation flagrante de nos propres principes et de notre doctrine politique. »
Document 9
Notes de la CIA, « Réunion avec le Président sur le Chili à 15:25, le 15 septembre 1970.
15 septembre 1970
Source : comité spécial du Sénat chargé d’étudier les opérations du gouvernement en matière d’activités de renseignement, action secrète au Chili, 1963-1973.
Dans ces notes manuscrites, le directeur de la CIA, Richard Helms, consigne les instructions du président Richard Nixon de fomenter un coup d’État au Chili. Le président lui donne 48 heures pour élaborer un plan, autorise un budget minimum de 10 millions de dollars, et lui donne pour instruction de ne pas dire aux responsables de l’ambassade américaine que la CIA prépare le renversement d’Allende.
Source : National Security Archive, Peter Kornbluh, 15-09-2020
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises