De Bridgestone à Grandpuits, unité pour interdire les licenciements !

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SOURCE : Arguments pour la lutte sociale

Les raffineurs de Grandpuits 77 (groupe Total) sont en grève reconductible pour l’emploi, depuis le 4 Janvier 2021. Le groupe Total veut fermer les unités de raffinage du site, ce qui entraînerait une suppression de plus de 700 emplois directs et indirects. Les salariés de Grandpuits mènent une lutte massive avec 90% de grévistes qui ont su imposer l’unité de leurs organisations CGT, FO, CFDT. Leur revendication de zéro suppression d’emploi est centrale. Mais comme dans toutes les entreprises qui annoncent des suppressions d’emplois (plus de 700 entreprises en 12 mois), les pressions sont fortes pour la reprise du dialogue social sur des mesures d’accompagnement du plan « Galaxy » de réindustrialisation du site de Total, pressions souvent enrobées de raisons écologiques alors qu’il ne s’agit que d’une délocalisation du raffinage qui ne s’inscrit dans aucune prétendue « transition ».

Les pressions sont fortes pour la négociation du « moins pire » et du pourcentage de licenciés. Les pressions sont fortes pour « peser sur les mesures d’accompagnement ». Ce sont les pressions de la direction de Total mais aussi celles de la DIRECCTE missionnée pour que les négociations reprennent. Ce sont des tentatives des bureaucrates syndicaux, prêts à noyer lezéro suppression d’emploi dans des plans alternatifs de « reconquête industrielle et de développement du territoire ». Mais aujourd’hui toutes ces pressions sont moins fortes que la grève.

Les grévistes refusent les manœuvres préparant l’arrêt des installations. Aujourd’hui, pour débuter leur 3ème semaine de grève ils ont installé un barrage filtrant. Cette grève massive et déterminée est en train de devenir une référence pour des milliers de salariés qui tentent de résister à la suppression de leurs emplois.

Les grévistes ont trouvé des alliés, dès l’annonce du projet Galaxy, parmi les organisations écologistes qui dénoncent les opérations de greenwashing dont Total, champion de France des émissions de CO2, est aussi le spécialiste. La grève de Grandpuits a recueilli massivement des soutiens dans son secteur de la chimie et dans son département de Seine et Marne, comme en attestent notamment la solidarité des salariés de la raffinerie Total de Feyzin (69) et les manifestants à la préfecture de Melun, le 13 janvier dernier. Mais aussi, bien au-delà, chez tous les militants qui sont à la recherche d’une stratégie et d’une possibilité de fédérer les luttes pour l’arrêt des licenciements et des suppressions d’emplois.

Ces militants sont de plus en plus nombreux à comprendre qu’on ne pourra sous-traiter le droit à l’emploi qui est un droit constitutionnel, inscrit dans le préambule de la Constitution de1946, avec la direction de Total, ou avec celle de Bridgestone, même (ou surtout) pas en présence de la ministre de l’industrie et de celle du travail. Les raffineurs de Grandpuits le disent  « Ce qui nous attend, c’est la misère si on ne se mobilise pas ! Donc il faut que les ouvriers en lutte des différentes boîtes se coordonnent et qu’on mène cette bagarre ensemble pour imposer un renversement de la situation. »

Et les salariés du voyagiste TUI avec leur syndicat CGT, ceux d’Aéroports de Paris (ADP) avec des milliers d’autres en lutte pour maintenir leurs emplois ont tiré les conclusions qui s’imposent :

Entreprise par entreprise nous n’y arriverons pas, mais tous unis derrière l’exigence de l’interdiction des licenciements et des suppressions d’emplois nous pouvons faire cesser cette hécatombe.

Oui nos grèves ont besoin que localement, chacune et chacun d’entre nous soutienne les travailleurs en lutte pour rompre l’isolement, apporter de la solidarité, et convaincre le plus grand nombre. Mais surtout nos grèves ont besoin d’un plan de bataille, d’un mot d’ordre qui nous unisse, d’une action qui converge nationalement contre ceux qui encouragent, à coups de milliards, les patrons à licencier. Bref, un plan de bataille qui ne craindra pas d’affronter Macron et son gouvernement pour imposer le droit au travail.

Et ceux de TUI ont pris l’initiative de réunir un collectif d’organisations de salariés prêts à combattre les plans de licenciements et de suppressions de postes.

Un appel à manifester le 23 janvier à Paris pour l’interdiction des licenciements a été lancé. C’est à nous de le faire connaître, de construire ce Front commun.

Le 23 janvier 2021 manifestation nationale à Paris devant l’Assemblée Nationale à 14 h.

Pour l’interdiction des licenciements et des suppressions d’emploi.


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