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SOURCE : Le Progrès
Comment rester confiné chez soi quand on n’a pas de chez soi ? Visiblement, les forces de l’ordre ne se posent pas toujours cette question. Le Samu social du Rhône indique au Progrès avoir fait parvenir un mail à la Préfecture concernant des cas de verbalisation de personnes sans domicile fixe. L’organisme en a recensé quelques-uns, « quatre ou cinq ».
« Il faut que le Préfet fasse stopper cela, il y a des limites à l’indécence », attaque Maud Bigot, responsable Samu social Alynea, qui précise avoir eu encore aujourd’hui un monsieur à la rue au téléphone à ce sujet.
« Mardi, j’ai deux personnes qui m’ont dit s’être pris une amende par des policiers, alors qu’elles avaient précisé ne pas avoir de toit », s’énerve franchement un travailleur social du 115, qui a écrit un long post Facebook pour partager son indignation.
La situation est particulièrement compliquée pour les plus démunis : les accueils de jour, lieu où ils ont possibilité de manger et se laver, sont quasiment tous fermés dans le Département, les dons de nourriture baissent, les passants solidaires dans la rue se font plus rares…
La Ville de Lyon a aussi fermé pendant un temps les fontaines : plusieurs associations contactées ont remarqué que les personnes manquaient tout simplement d’eau. Autre problème : les toilettes publiques, également fermées pour raison sanitaires. Rappelons que ces personnes n’ont même pas de quoi se laver les mains.
La préfecture réagit
Pascal MAILHOS, préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, préfet du Rhône, “rappelle que les faits relatés dans l’article de presse, s’ils étaient avérés, sont contraires aux instructions qu’il a données aux forces de l’ordre. Aussi, il a demandé au Directeur départemental de la sécurité publique du Rhône de diligenter une enquête interne pour faire toute la lumière sur cette affaire. Si d’éventuelles contraventions avaient été délivrées à des personnes sans domicile fixe, celles-ci seraient immédiatement annulées.”
“L’appui aux personnes démunies et sans-abri constitue l’un des piliers de l’action de l’État, d’autant plus en cette période de crise sanitaire. Le préfet Pascal MAILHOS porte personnellement une attention toute particulière à ce sujet très sensible.”
“Le 115 est opérationnel et des orientations vers des places d’hébergement ont pu être réalisées hier à la suite d’alertes posées par des collectifs. Pour autant les places d’hébergement sont occupées dans la mesure où le renfort hivernal a été prolongé, ceci a permis de confiner les personnes présentes dans les structures d’hébergement. Les services de l’Etat (direction départementale de la cohésion sociale) recherchent actuellement des places qui pourraient permettre de proposer de nouvelles orientations aux personnes sans abri et remercient les collectivités territoriales et hôtels qui ont d’ores et déjà proposé des capacités d’hébergement.”