AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
SOURCE : Le Parisien
En 2017 et 2018, la police des polices avait accordé une case aux enquêtes pour soupçons d’insultes « racistes ou discriminatoires ». Elle ne l’a pas fait en 2019, alors que le débat est brûlant depuis quelques jours.
Le pouvoir des mots. Au moment où elle se voit accusée de cacher ou de minimiser des problèmes de racisme au sein de ses troupes, l’Inspection générale de la police nationale a publié ce lundi son rapport d’activités annuel dans lequel l’expression « injures à caractère raciste ou discriminatoire » a disparu.
Dans ce document, sorte de bilan des « infractions alléguées » visant les forces de l’ordre et des « enquêtes administratives », l’IGPN ne fait plus mention à ce type d’atteintes. Les deux premiers rapports du genre jouaient pourtant la carte de la transparence. En 2017, on répertoriait ainsi 62 allégations (4 % du total) et 42 enquêtes pour ces faits. En 2018, l’IGPN indiquait que 46 enquêtes et 2,97 % des accusations étaient liées à ce sujet.
« Trente cas » mais pas de case attitrée
Alors, où sont passés ces chiffres? En réalité, ils n’ont pas disparu des statistiques. Le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux avait même dévoilé un nombre lors de l’entretien qu’il nous avait accordé récemment.
« Il n’y a qu’une trentaine de faits concernant du racisme sur les 1500 enquêtes judiciaires traitées par l’IGPN en 2019 », nous avait-il indiqué alors qu’il était interrogé sur les manifestations contre les violences policières et le racisme qui se multiplient en France et aux Etats-Unis. Ce chiffre a ensuite été confirmé par le Journal du Dimanche. Mais alors qu’il s’agit de chiffres plus faibles que les années précédentes, pourquoi ne plus le donner clairement?
« Plutôt invraisemblable »
Sollicité par le Parisien, le service communication de la police nationale invoque un simple « changement de format », sans en donner la raison précise. Décision a ainsi été prise de ne conserver que le tableau refroupant les quatre principaux types de manquements. Or, « placés en 5e ou 6e position cette année », les soupçons d’injure « raciste ou discriminatoire » ne sont ainsi plus visibles. Seulement, les années précédentes, une liste plus précise des infractions alléguées était publiée en parallèle. On y comptait en 2017 les douze principales accusations et en 2018, les neuf principales.
Le pouvoir des mots. Au moment où elle se voit accusée de cacher ou de minimiser des problèmes de racisme au sein de ses troupes, l’Inspection générale de la police nationale a publié ce lundi son rapport d’activités annuel dans lequel l’expression « injures à caractère raciste ou discriminatoire » a disparu.
Dans ce document, sorte de bilan des « infractions alléguées » visant les forces de l’ordre et des « enquêtes administratives », l’IGPN ne fait plus mention à ce type d’atteintes. Les deux premiers rapports du genre jouaient pourtant la carte de la transparence. En 2017, on répertoriait ainsi 62 allégations (4 % du total) et 42 enquêtes pour ces faits. En 2018, l’IGPN indiquait que 46 enquêtes et 2,97 % des accusations étaient liées à ce sujet.
« Trente cas » mais pas de case attitrée
Alors, où sont passés ces chiffres? En réalité, ils n’ont pas disparu des statistiques. Le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux avait même dévoilé un nombre lors de l’entretien qu’il nous avait accordé récemment.
« Il n’y a qu’une trentaine de faits concernant du racisme sur les 1500 enquêtes judiciaires traitées par l’IGPN en 2019 », nous avait-il indiqué alors qu’il était interrogé sur les manifestations contre les violences policières et le racisme qui se multiplient en France et aux Etats-Unis. Ce chiffre a ensuite été confirmé par le Journal du Dimanche. Mais alors qu’il s’agit de chiffres plus faibles que les années précédentes, pourquoi ne plus le donner clairement?
« Plutôt invraisemblable »
Sollicité par le Parisien, le service communication de la police nationale invoque un simple « changement de format », sans en donner la raison précise. Décision a ainsi été prise de ne conserver que le tableau refroupant les quatre principaux types de manquements. Or, « placés en 5e ou 6e position cette année », les soupçons d’injure « raciste ou discriminatoire » ne sont ainsi plus visibles. Seulement, les années précédentes, une liste plus précise des infractions alléguées était publiée en parallèle. On y comptait en 2017 les douze principales accusations et en 2018, les neuf principales.
La police nationale précise que ce choix date de « mars 2020 », date où le rapport devait être rendu public mais n’avait finalement été partagé qu’à l’administration. « Ce rapport donne des grandes tendances, il n’a pas vocation à être exhaustif », se justifie-t-on.
« C’est plutôt invraisemblable, rétorque auprès du Parisien le sociologue Sébastien Roché, spécialiste des rapports entre police et population. Au moment où le débat sur l’égalité (la discrimination) est ouvert enfin, c’est tout le système de régulation de la police qui est à terre ». Ce directeur de recherches au CNRS trouve « dommageable […] d’appauvrir une information déjà imparfaite et de réduire le niveau de transparence et de sincérité avec le public ».
Ce partisan d’une autorité indépendante de toute influence politique s’en réfère notamment à l’équivalent anglais de l’IGPN. L’IOPC pour « Independent Office for Police Conduct », ou Bureau indépendant sur la conduite de la police, met en effet à disposition de très riches données sur les pratiques discriminatoires – sans toutefois employer le mot « racisme ».
À noter que l’institution française a tout de même conservé en 2019 une case liée à la problématique des discriminations. Dans le cadre de son pouvoir d’enquête administrative, seul un « manquement au devoir d’impartialité en fonction de l’origine » a ainsi été relevé l’année dernière. Ce qui a fait dire à la directrice du service, Brigitte Julien, que lorsque des cas se présentent, ils sont « traités rapidement » par la hiérarchie locale avant sanction et « on ne laisse rien passer ».