Bolivie: l’Etat plurinational, objet d’une bataille

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SOURCE : A l'Encontre

Par Sofia Cordero Ponce

La fin des 14 ans de pouvoir du Mouvement vers le socialisme (MAS) ouvre une période de reconfiguration de la communauté politique. Elle met également à rude épreuve les progrès vers un Etat plurinational qui reconnaît la diversité du pays.

L’Etat plurinational a été inscrit dans la Constitution de 2009 et, depuis lors, il a été célébré chaque 22 janvier jusqu’en novembre 2019 pour coïncider avec la date d’arrivée au pouvoir d’Evo Morales en 2006, après avoir remporté les élections [le 18 décembre 2015] avec 53,72% des voix. Le 22 janvier de cette année, la célébration a pris un caractère différent après le coup d’Etat civique, militaire et policier et la démission de Morales.

Cette année 2020, les secteurs de la société liés au MAS se sont préparés à se mobiliser à cette date, qui aurait marqué la fin du mandat de Morales – aujourd’hui exilé en Argentine – et celle du reste des autorités élues en 2014, y compris les parlementaires. Le gouvernement [présidé ad interim par Jeanine Áñez, originaire de Trinidad, département de Beni, situé dans l’Amazonie] a préparé une initiative hostile depuis le jeudi 16 janvier. Il a déployé des patrouilles conjointes entre la police et l’armée afin de terroriser les secteurs sociaux qui annonçaient des mobilisations. Le discours du gouvernement a justifié la militarisation comme une stratégie pour prévenir la menace de violence des secteurs «masista» [du MAS]. Dans des villes comme La Paz et Cochabamba, le déploiement de l’armée et de la police a été soutenu par des secteurs des classes moyennes et supérieures. Par contre, dans le Chapare [une des 16 provinces du département de Cochabamba], une zone peuplée de cultivateurs de coca, où la police n’est plus présente depuis le 10 novembre, la population s’est opposée à l’entrée des militaires. En réponse, le ministre de la Défense Luis Fernando López [depuis le 13 novembre 2019, formé dans le Colegio Militar de la Nacion Argentina] a déclaré: «Nous n’avons besoin de la permission de personne pour entrer dans le Chapare», et il a qualifié d’«audacieux» le fait que les habitants du Chapare exigent des explications.


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