UNE THÉORIE DU MOUVEMENT RÉVOLUTIONNAIRE

AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.

SOURCE : Lundi matin

Il y a des disputes qu’il peut être utile de raviver, c’est ce que propose Frédéric Thomas [1] en revenant sur la scission qui a divisé le groupe Socialisme ou Barbarie en 1963. Les plus férus d’histoire révolutionnaire replongeront volontiers dans ce débat qui nous ramène au coeur de l’élaboration théorique de l’un des groupes politiques les plus intéressants de la période pré-68. Les autres y trouveront certainement quelques échos à certaines des problématiques et impasses auxquelles nous sommes encore confrontés aujourd’hui.

En 1963, Socialisme ou Barbarie (SouB), se scinde en deux [2]. Né au sein de la IVe Internationale, il avait rompu avec celle-ci en 1949, sur base d’un désaccord centré sur la nature du stalinisme et de l’URSS. Lors de la scission de 1963, une partie des membres, regroupés au sein de la Tendance, font leurs le renouvellement théorique avancé par Cornélius Castoriadis (1922-1997), l’un des fondateurs de SouB. Ils gardent le nom de la revue et poursuivent sa publication jusqu’en 1965. Deux ans plus tard, le groupe s’auto-dissout. Les membres qui, eux, refusent cette orientation, l’Anti-tendance, et dont la plupart sont en charge de la publication du bulletin mensuel de SouB, Pouvoir Ouvrier (PO), adopte le nom du bulletin, qu’ils continueront à publier jusqu’en octobre 1969.

L’origine de la scission réside dans les thèses avancées dans Le mouvement révolutionnaire sous le capitalisme moderne  ; texte, qui a circulé en interne dès octobre 1959, avant d’être publié dans la revue entre la fin 1960 et le début 1962. La réorientation proposée par Castoriadis suscite d’emblée moult débats, et affecte l’activité du groupe : aucun numéro de la revue ne sort en 1962, et en deux ans, le groupe a perdu la moitié de ses membres (plus de 80, fin des années 1950). Les tensions se cristallisent en octobre 1962, quand est publiée une série de textes, « Pour une nouvelle orientation » défendant cette nouvelle orientation. Il faut attendre juin 1963, pour que l’Anti-tendance synthétise son désaccord dans trois textes, sous le titre « Pour une Organisation Prolétarienne Révolutionnaire ».


Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut