Israël: le Likoud remporte les élections

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SOURCE : Les Echos

Lundi soir au Likoud, l’ambiance était à la fête. Son chef, Benyamin Netanyahou, a remporté son pari : mobiliser les abstentionnistes du scrutin de septembre dernier. Le taux de participation, à 71 % – soit 1,2 % de plus qu’en septembre – a surtout profité à son parti. Le Likoud remporte donc cinq sièges de plus, comptabilisant 37 élus d’après les premiers résultats officiels donnés par la Commission électorale centrale – les résultats définitifs qui comptabilisent notamment les votes des soldats ne seront connus que jeudi. Il reste que le Likoud est le grand gagnant de ce troisième scrutin, puisqu’il obtient même deux sièges de plus que lors des élections d’avril 2019.

Le parti centriste Bleu-Blanc dirigé par Benny Gantz, lui, est resté stable. Il a 34 sièges, soit un de plus qu’en septembre, mais un de moins qu’en avril. Cependant, il a perdu, dans la mesure où il est devancé par le Likoud, alors que les deux partis étaient ex aequo en avril et que Bleu-Blanc avait un siège de plus en septembre.

L’alliance à gauche, grande perdante

Le plus grand perdant est l’alliance à gauche, Travailliste-Meretz, qui n’obtient que 7 sièges alors qu’ils en avaient 11 en septembre en étant sur des listes séparées. La troisième formation politique est, comme prévu par les sondages, la Liste unifiée, qui regroupe les partis arabes . Ces derniers sont crédités de 14 sièges, soit un mandat de plus qu’en septembre. Les autres partis sont soit stables, soit en légère baisse.

Les électeurs se seraient fortement mobilisés pour éviter, à tout prix, un quatrième tour. Or, le Likoud était mieux placé pour former une coalition que Bleu-Blanc. Ce parti composé de plusieurs courants, dont le principal dénominateur commun est leur rejet de Benyamin Netanyahou, risque fort d’exploser à moyen terme.

Deux problèmes majeurs pour une coalition autour de Netanyahou

A priori, le président Reuven Rivlin devrait faire appel à Benyamin Netanyahou pour former une coalition gouvernementale. Cependant, deux problèmes majeurs subsistent. D’abord, le bloc de droite ne comptabilise pour le moment que 59 députés sur les 120 de la Knesset. Il est probable que Benyamin Netanyahou n’aura, cette fois, pas grand mal à débaucher deux ou trois députés pour avoir la majorité absolue. Cependant, comme le souligne Avi Pazner, ancien ambassadeur d’Israël, « une coalition de 61 députés est très fragile, même ingouvernable. Le gouvernement est en permanence l’otage d’un seul député. Il lui faudra donc élargir ses soutiens ». D’ailleurs, cet ex-diplomate n’exclut pas un gouvernement d’union nationale.

Le second problème est lié à la situation très particulière de Benyamin Netanyahou. Inculpé pour fraude, abus de confiance et corruption, son procès doit commencer le 17 mars. Pour beaucoup, la voix du peuple a parlé et la justice doit s’incliner. Pour d’autres, comme Denis Charbit, maître de conférences en sciences politiques à l’Open University d’Israël, « la justice doit suivre son cours. Un pays démocratique qui désigne comme Premier ministre, une personne inculpée, ce n’est pas très reluisant ».

Catherine Dupeyron (Correspondante à Jérusalem)


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