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SOURCE : Contretemps
Aurore Koechlin est doctorante en sociologie, militante féministe, autrice de La Révolution féministe (Amsterdam, 2019), dont on pourra lire un extrait ici. On pourra également consulter notre dossier : « Défaire le genre, refaire le féminisme ».
Aux lendemains des Césars de la honte, l’enjeu de réussir le 8 mars qui s’annonce est d’autant plus grand : il s’agit bien, comme l’ont démontré Adèle Haenel, Aïssa Maïga et Virginie Despentes, de se lever et de se barrer, pour reconquérir la rue. Pour cela, nous ne devons pas oublier que ce 8 mars prend place dans un contexte international particulier. Depuis une dizaine d’années, le monde connaît un incontestable renouveau féministe. Des manifestations monstres (Argentine, Chili, Italie…) aux devantures des librairies, le féminisme est partout. Il est difficile de savoir si cette vague nouvelle transformera en profondeur nos sociétés, mais on peut d’ores et déjà saluer les résultats obtenus : libération de la parole sur les violences sexistes, sur les violences faites aux enfants, émergence de figures féministes fortes – fortes d’une autre façon que celle dont on représente ordinairement la force –, reconnaissance de la place centrale des femmes dans les mouvements sociaux. Celles-ci ont toujours été à l’avant des luttes, mais on ne les a pas toujours vues : aujourd’hui, on ne peut plus les ignorer.