APPEL de la coordination nationale de l’Éducation du dimanche 15 mars

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Bonjour,
Malgré le fait que pour la toute première fois, la réunion de coordination nationale de l’Éducation s’est tenue entièrement à distance pour des raisons bien évidentes, celle-ci a rassemblé ce dimanche 15 mars par Skype et par téléphone des personnels du 1er et du 2nd degrés en provenance de 12 académies (Aix-Marseille, Bordeaux, Créteil, Dijon, Grenoble, Lyon,Martinique, Nantes, Paris, Poitiers, Toulouse, Versailles).
Les discussions ont permis de faire le bilan de la semaine passée (répression comme à Melle, bilan et annonces sur les E3C), et d’aborder la problématique brûlante de l’épidémie de coronavirus : discussion générale sur l’épidémie et le rôle des services publics, conditions de travail des personnels, accueil des enfants de personnels soignants, continuité pédagogique, suites de la mobilisation dans ce contexte nouveau, rôle délétère de Blanquer ces derniers jours, etc.
Malgré le confinement annoncé ce soir par Emmanuel Macron et la suspension de la réforme des retraites, il importe de continuer à s’organiser collectivement et à se coordonner, en particulier face aux problématiques nouvelles induites par la fermeture des écoles et établissements.
Vous trouverez ci-joint et ci-dessous l’appel de la coordination nationale de l’Éducation du dimanche 15 mars.
Salutations militantes.


CRISE DU CORONAVIRUS, RÉPRESSION, BILAN DES E3C :

JEAN-MICHEL BLANQUER, QUI VEUT ENCORE BOSSER POUR TOI ?

 

APPEL DE LA COORDINATION NATIONALE DE L’ÉDUCATION — DIMANCHE 15 MARS

 

 

Malgré le fait que pour la toute première fois, la réunion de coordination nationale de l’Éducation était entièrement téléphonée pour des raisons bien évidentes, celle-ci a rassemblé par Skype et par téléphone ce dimanche 15 mars des personnels du 1er et du 2nd degrés en provenance de 12 académies (Aix-Marseille, Bordeaux, Créteil, Dijon, Grenoble, Lyon, Martinique, Nantes, Paris, Poitiers, Toulouse, Versailles).

 

Les discussions ont permis de faire le bilan de la semaine passée (répression comme à Melle, bilan et annonces sur les E3C), et d’aborder la problématique brûlante de l’épidémie de coronavirus : discussion générale sur l’épidémie et le rôle des services publics, conditions de travail des personnels, accueil des enfants de personnels soignants, continuité pédagogique, suites de la mobilisation dans ce contexte nouveau, rôle délétère de Blanquer ces derniers jours, etc.

 

 

Une crise sanitaire due à des années d’austérité des services publics

 

Le pays traverse une crise sanitaire sans précédent depuis des années. Alors que depuis le début de la propagation du virus du COVID-19, le gouvernement n’avait pris aucune mesure pour endiguer l’épidémie, Emmanuel Macron jeudi 12 mars au soir, puis Édouard Philippe samedi 14 au soir, ont annoncé une série de mesures drastiques, avec d’abord la fermeture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités, puis la fermeture de tous les lieux publics. La gravité de la crise sanitaire que nous traversons est maintenant manifeste.

 

Dans cette situation, l’état alarmant dans lequel se trouvent les services publics, et notamment le service public hospitalier, apparaît aux yeux de tout le monde. Les services de réanimation sont débordés, les médecins sont obligés de commencer à choisir les malades, le SAMU est saturé… Tout cela est la conséquence d’années et d’années d’austérité budgétaire dans les hôpitaux, aboutissant à la suppression de centaines de lits et de respirateurs en réanimation. Macron a beau avoir déclaré jeudi soir qu’il « est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché » et que « le gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies quoi qu’il en coûte », mais le gouvernement n’a engagé absolument aucun effort financier pour aider les hôpitaux. Au contraire, il annoncé de nouvelles exonérations pour les entreprises.

 

Tout cela prouve, une nouvelle fois, que nous ne pouvons absolument pas faire confiance à ce gouvernement pour endiguer la grave crise sanitaire que traverse ce pays. Les ordres et contrordres de celui-ci en ce qui concerne les personnels de l’Éducation en sont d’ailleurs la preuve la plus effarante.

 


Les responsables de la crise, ce sont les destructeurs de l’hôpital : refusons de mettre en danger notre santé et la santé publique !

 

Ce n’est pas pour rien donc que jeudi soir, Emmanuel Macron a annoncé la fermeture des lieux d’accueil de la petite enfance à l’université et aux grandes écoles. L’hôpital étant saturé par les coupes budgétaires successives depuis des années, et les pressions de toute la communauté éducative étant de plus en plus fortes sur l’irresponsabilité de laisser ouverts ces lieux de très probable propagation de l’épidémie, le gouvernement a fermé les écoles et établissements, considérant qu’il éteindrait le feu de l’inquiétude sur la vitesse de la contamination.

 

Mais une fois les annonces lancées, nous avons assisté à un festival d’annonces en tout genre de la part de nos hiérarchies respectives. Elles avaient toutes un point commun : s’asseoir royalement sur les droits des personnels, les obliger à se rendre au travail dès lundi malgré tous les risques liés à l’épidémie, et se retrancher derrière le renvoi au zèle des hiérarchies locales.

 

Dans les écoles et collèges, les personnels devraient accueillir les enfants de personnels soignants. Et dans beaucoup d’établissements du second degré, les injonctions à se rendre ce lundi sur les lieux de travail ne concernaient même pas une quelconque garde des enfants de personnels soignants. S’engouffrant dans le flou orchestré par Blanquer, les recteurs, DASEN, IEN et chefs d’établissement ont cherché à imposer tout et n’importe quoi aux personnels : conseils de classe, conseils pédagogiques, réunions de concertation, permanences téléphoniques… En ce qui concerne les agents, les hiérarchies prétendaient leur imposer de venir nettoyer des locaux vides, ou de répondre à des coups de téléphone, sous prétexte de « continuité du service public ».

 

Alors que nous sommes depuis samedi soir officiellement en stade 3, les lieux de vie ferment les uns après les autres, les ouvriers italiens de Fiat se mettent en grève, les personnels de l’Éducation ont à l’inverse été sommés de se rendre sur les lieux de travail annoncés comme fermés, pour pallier aux mesures d’urgence d’un gouvernement aux abois. Ils sont sommés de participer de la nécessaire solidarité avec les travailleurs et travailleuses de la santé qui sont en première ligne.

 

Alors même que les médecins recommandent de limiter les sorties et les trajets en transports, alors même que les commerces non essentiels sont fermés, on voulait nous imposer de nous rendre au travail, au mépris de notre santé et de la santé publique, alors même que nos missions ne sont pas indispensables pour endiguer l’épidémie !

 

Pourtant, depuis deux ans que l’hôpital manifeste, se met en grève, crie son impossibilité à soigner décemment les malades, ceux qui aujourd’hui nous appellent à l’union nationale ont bien souvent fait marcher la matraque quand, nous, nous étions aux côtés des salarié.e.s mobilisé.e.s.

 

Alors non, nous ne devons pas céder à ce chantage abject. Dans plusieurs régions, les hôpitaux sont déjà saturés : nous refusons qu’on nous fasse porter la charge de cet encombrement ! Depuis des jours nous réclamons plus de savon et de gel hydroalcoolique dans les écoles et établissements, sans que rien n’arrive, et d’un seul coup, nous devrions sortir du chapeau des solutions pour faire face au sous-recrutement de longue date des personnels de santé.

 

Les personnels de l’Éducation n’ont pas à payer pour la casse du service public hospitalier ! Seule la mobilisation des salarié.e.s sur leurs revendications permettra de préserver notre santé et la santé publique !


 

Blanquer s’acharne, au mépris de notre santé et de la santé publique !

 

Jeudi 12 mars au matin encore, alors même que les cas de coronavirus se multipliaient dans les écoles et établissements et que la tension montait devant l’inaction des hiérarchies locales, Blanquer affirmait que « l’heure n’est pas à la fermeture ». Moins de 12 heures après, il était contredit en direct par Macron, qui annonçait la fermeture dès lundi de toutes les écoles, collèges, lycées et universités.

Qu’à cela ne tienne : le lendemain et samedi matin, Blanquer continuait à expliquer que, si les établissements et écoles étaient fermés, les personnels devraient quand même s’y rendre pour travailler. Samedi après-midi encore, il affirmait que « en moyenne 50 % des enseignants » seraient présents sur leur lieu de travail. À peine quatre heures plus tard, il était démenti par Édouard Philippe, avec l’annonce du passage au stade 3 et de la fermeture de tous les lieux publics.

Enfin, ce dimanche matin, il affirmait encore que les concours – de l’enseignement notamment – seraient maintenus. Cette fois, ce n’est pas l’exécutif qui a démenti Blanquer, mais ses propres services : moins de trois heures plus tard, les services des examens et concours annonçaient aux candidat.e.s le report dès ce lundi des examens et concours.

 

Plus que jamais, Blanquer est discrédité aux yeux de la grande majorité de la population, bien au-delà des personnels de l’Éducation. C’est désormais clair : nous ne prendrons plus chez Blanquer des consignes qui changeront trois heures plus tard. Blanquer ne peut plus rester, il doit démissionner : « on veut pas bosser pour toi ! »

 

Ce n’est que le dimanche 15 mars à 16h que Blanquer, faisant face à l’indignation grandissante des personnels, a daigné enfin annoncer : « Seuls les personnels absolument nécessaires seront présents et seules les réunions indispensables pourront avoir lieu. Les autres réunions doivent être reportées ou réalisées par audio ou visio-conférence. Il s’agit notamment des conseils de classe, des conseils d’administration, des conseils d’école ainsi que les réunions nécessaires à l’organisation de la continuité pédagogique. La continuité pédagogique est assurée uniquement à distance, via le bouquet d’outils numériques sécurisés (Cned, ENT, logiciels de vie scolaire) et sous format papier si les familles ne disposent pas d’un matériel informatique adéquat. »

 

Cependant, encore beaucoup de flou demeure à cette heure, puisque Blanquer expliquait que « lundi, les seuls personnels présents dans les établissements seront donc ceux dont la présence est indispensable notamment pour l’ouverture et la sécurité des locaux, l’information des familles et des élèves et pour l’accueil des enfants des personnels soignants ne disposant pas d’autres moyens de garde ». Qui sont donc précisément les « personnels dont la présence est indispensable à l’information des familles et des élèves » ? Est-ce aux hiérarchies locales de le décider ?

 

À l’heure actuelle encore, l’information ne semble toujours pas être redescendue dans toutes les écoles et établissements, une grande confusion règne encore dans certaines académies, et bien des personnels d’enseignement, d’éducation, d’administration et de maintenance ne savent toujours pas ce qu’ils doivent faire à partir de ce lundi, en fonction de leur région, académie, département, voire établissement ou école. Cette cacophonie, due au renvoi de la responsabilité au local jusqu’au dernier moment, montre bien que Blanquer et le gouvernement ne se soucient absolument pas de la santé des personnels.

La coordination nationale de l’Éducation lance donc un appel clair : à partir de lundi 16 mars, aucun personnel de doit se rendre sur les écoles, collèges ou lycées – en dehors évidemment des personnels volontaires pour accueillir les enfants de personnels soignants, sous certaines conditions de protection sanitaire pour eux et pour les enfants.

 


« Continuité pédagogique » : alerte aux dérives et aux inégalités !

 

Ne nous payons pas de mots, une véritable « continuité pédagogique » pour tou.te.s les élèves, dont le gouvernement ne cesse de faire la publicité, n’est pas réalisable dans le contexte actuel doublé de l’impréparation du ministère. Contrairement à ce qu’affirme Blanquer, rien n’est prêt, ni les contenus, ni les outils de transmissions, ni même des infrastructures techniques capable de supporter la charge nécessaire pour 12 millions de jeunes scolarisé.e.s.

 

L’envoi de documents écrits par voie informatique ne permet pas du tout de prendre en compte :

·               les familles qui ne sont pas équipées en matériel informatique

·               les familles nombreuses qui ne sont pas équipées de matériel suffisant

·               les élèves dont le ou les parents sont au travail

·               les élèves dont les familles sont éloignées de la culture scolaire, allophones ou illettrées

·               les besoins particuliers de la pédagogie en maternelle basée sur le jeu et la manipulation

·               les élèves à besoins particuliers demandant un accompagnement

 

La fermeture des établissements scolaires ne doit pas renforcer l’inégalité déjà existante entre les élèves, ni mettre en échec les élèves issus des classes populaires déjà mises à mal par la casse de l’Éducation prioritaire et la mise en place de Parcoursup. De fait, il faudra sans aucun doute aménager les examens pour qu’aucun.e élève ne soit pénalisé.e. La question doit déjà être posée.

 

Nous rappelons aussi, que les enseignants qui doivent garder leurs enfants ne pourront bien évidemment pas mettre en place de manière sérieuse cette pseudo « continuité pédagogique » sans se dédoubler, de même que les enseignant.e.s qui accueilleront les enfants de personnels soignants, et qui ne peuvent pourtant pas être déchargé.e.s de leurs propres classes.

Aussi nous refusons d’employer le terme de « continuité pédagogique » qui n’est que de la poudre aux yeux et un mensonge de plus de Blanquer. Les personnels d’enseignement et d’éducation n’ont jamais eu et n’ont toujours pas besoin de Blanquer pour maintenir un lien avec les élèves et leur famille durant tout le temps de la fermeture des établissements scolaires, mais il ne faut pas croire, faire croire et pâtir des illusions entretenues par Blanquer. 

 

Pendant que la crise sanitaire s’étend,

le gouvernement maintient son agenda antisocial !

 

Le gouvernement cherche à provoquer l’union derrière lui, au nom de la lutte contre l’épidémie de COVID-19. Mais alors qu’il annonce une série de mesures spectaculaires, il maintient son agenda antisocial : 

 

·               La réforme des retraites n’est pas retirée, simplement suspendue pour l’instant, alors que le processus parlementaire est de toute façon suspendu de fait.

·               Les réformes Blanquer continuent à s’appliquer, et les moyens continuent à connaître des coupes franches, notamment en Éducation prioritaire.

·               Blanquer annonce que la deuxième session des E3C se tiendra, malgré le fiasco de la première.

·               La « transformation » des trois versants de la Fonction publique continue, mettant à mal les services publics plus indispensables que jamais dans la crise sanitaire en cours.

·               La répression des personnels mobilisés a passé un nouveau cap ces dernières semaines.

 

Le fait que l’épidémie de COVID-19 soit logiquement passée au premier plan de l’actualité n’annule en rien notre opposition à cette politique de casse sociale – qui est l’une des raisons de l’ampleur de l’épidémie – et la nécessité de maintenir la mobilisation pour stopper cette casse et permettre de juguler l’épidémie et ses conséquences pour la population. Alors même que le gouvernement pousse à une logique de confinement et de réflexes individuels, il faut au contraire maintenir la réaction collective contre sa politique et ses conséquences. 

 

Contre la répression envers les collègues !

 

Suite à la mobilisation contre le Bac Blanquer et les E3C, les hiérarchies à tous les niveaux, des chefs d’établissements au ministère en passant par les rectorats, cherchent à faire payer la mobilisation des collègues. La coordination nationale de l’Éducation a d’ores et déjà recensé des cas de répression de collègues à Clermont-Ferrand, Montbrison, Strasbourg, Dole, Melle, Bordeaux, Cahors, Montauban, Carcassonne, La Rochelle…

 

Cette répression s’étend sur l’ensemble du territoire, avec des procédures souvent très similaires, laissant entrevoir la mise en place d’un véritable système qui n’est pas le fruit du hasard et de choix uniquement locaux. La répression cible des collègues militant.e.s ayant des responsabilités dans les luttes locales, y compris désormais des responsables syndicaux départementaux ou académiques, pour des faits relevant de la grève et de lutte sociale.

 

De nouveaux cas ont été rendus publics cette semaine. À Strasbourg par exemple, c’est une collègue AED qui s’est interposée le 6 février lors d’une interpellation de lycéen, a passé 28 heures en garde-à-vue, puis s’est ensuite vue suspendre avec procédure de licenciement pour faute grave.

 

Le cas des collègues de Melle (79), qui a été rendu public très vite et à l’échelle nationale entre autres via la coordination nationale de l’Éducation, est particulièrement emblématique. Conformément au vœu des collègues réprimé.e.s de Melle et aux décisions de la coordination nationale de l’Éducation, la convocation de la première des trois collègues ce mardi 10 mars a donné lieu à des rassemblements de solidarité dans plusieurs villes, en particulier au rectorat de Poitiers avec un rassemblement très réussi (avec des collègues de plusieurs académies), ou bien à Paris à proximité du ministère en même temps quà Poitiers.

 

Les cas des collègues de Melle ou de Dole sont caractérisés par des éléments jusque-là inédits, qui doivent être étudiés et compris convenablement par l’ensemble du mouvement dans l’Éducation :

 

·               Tout d’abord, l’utilisation de suspensions à titre conservatoire de 4 mois, qui permettent à l’administration d’isoler les collègues en les éloignant de leur établissement et de leurs collègues, portant ainsi un coup à la mobilisation et au collectif de travail qu’ils et elles contribuaient à animer. La perversité de cette modalité de répression est de pouvoir le faire sans « sanctionner » officiellement les collègues et de s’exposer ainsi à la procédure contradictoire des CAPA disciplinaires, privant ainsi les collègue de leur droit à la défense. Ce procédé n’est pas sans rappeler les « mutations dans l’intérêt du service » imposées aux deux collègues du collège République de Bobigny (93) sans passer devant une CAPA disciplinaire.

·               Ensuite, l’utilisation des Équipes Mobiles de Sécurité (EMS, EMAS, C2A2E…), dont l’emploi était déjà dévoyé quand il s’agissait de les envoyer comme bras armés de l’administration afin de casser des grèves et des rassemblements, mais qui sont désormais utilisées pour fournir des témoignages à charge, parfois directement dictés par l’administration.

·               L’utilisation, pour justifier des sanctions disciplinaires, d’images filmées par des personnels de direction et/ou des EMS pose d’ailleurs question d’un point de vue juridique : est-il légal de filmer des élèves et des collègues sans leur consentement, et dans ce cas comment de telles images peuvent-elles être utilisées comme pièces d’un dossier disciplinaire ?

 

Face à une telle volonté de mise au pas brutale, face à l’isolement des collègues qui y sont confronté.e.s, il est nécessaire de construire une réponse unitaire, collective, visible et coordonnée. La coordination nationale de l’Éducation va s’adresser aux organisations syndicales de l’Éducation pour les inviter à construire de manière unitaire cette nécessaire réponse collective.

 


 

Malgré le satisfecit de Blanquer, les E3C restent un fiasco total

 

À l’heure où la première session des E3C est de fait suspendue, les épreuves ne se sont toujours pas passées partout : dans au moins 50 lycées en France, des épreuves de report ou de rattrapage n’ont toujours pas été passées, dont au moins 24 lycées où aucune épreuves n’a eu lieu. Si ces lycées sont particulièrement concentrés en Île-de-Fance et en Martinique (où aucune épreuve n’a été passée grâce au mouvement de grève et de blocage depuis janvier), on en trouve sur tout le territoire : Marseille, Bordeaux, Nantes, Le Mans…

 

Nous obtenons ces chiffres par nos seuls moyens auto-organisés, alors que Blanquer avance à la presse le chiffre de seulement 15 lycées en France où il y a une « situation de blocage ». De plus, ce sont 680 lycées à l’échelle nationale dans lesquels les épreuves du Bac Blanquer ont été perturbées, dont 228 avec des annulations ou des reports d’épreuves.

 

Mercredi 11 mars s’est tenu un « comité de suivi » de la réforme du Lycée général et technologique. Celui-ci a remis ses préconisation au ministre, qui y a répondu le lendemain, jeudi 12 mars. Malgré le fiasco complet de cette première session d’E3C, Blanquer n’a pas renoncé à la deuxième.

 

Bien au contraire, il pousse encore plus loin le rejet au local sous couvert de « simplification », comme le demandaient les syndicats de personnels de direction, en généralisant sans le dire le Contrôle en Cours de Formation (CCF), et en « concédant » tout au plus un étalement du calendrier de passation jusque fin juin — ce qui, depuis ce vendredi, ne peut même plus apparaître à qui que ce soit comme un recul.

 

Blanquer confirme ainsi le lycée professionnel comme laboratoire des contre-réformes et de la dérégulation dans l’Éducation — comme cela risque par ailleurs d’être à nouveau le cas avec le référé la Cour des comptes attaquant le statut des PLP, adressé ce jeudi 12 mars au ministre.

 

La coordination nationale de l’Éducation réitère son refus de tout contrôle continu ou CCF comme cela semble se profiler, et sa revendication d’annulation totale des E3C, de non-prise en compte pour le Bac des épreuves passées, et de mise en place d’un Bac national, terminal, anonyme et réellement égalitaire.

 


DÉCISIONS DE LA COORDINATION NATIONALE DE L’ÉDUCATION

 

Répression des personnels :

 

La coordination nationale de l’Éducation décide de :

·               chercher à mettre en lien le plus grand nombre de collègues confronté.e.s à la répression administrative, policière ou judiciaire, et coordonner au mieux les stratégies de communication, de mobilisation et de défense, dans le respect des décisions des collègues concerné.e.s

·               produire en direction des personnels un communiqué commun au plus grand nombre de collègues confronté.e.s à la répression

·               produire en direction de l’intersyndicale nationale de l’Éducation une adresse soulignant la nécessité de positions et d’une politique commune et lisible face à la répression des personnels

·               continuer à diffuser les initiatives locales contre la répression (communiqués, prises de positions, pétitions, etc.)

·               lancer une campagne de « selfies » de soutien pour les collègues réprimé.s, afin de poursuivre la mobilisation contre la répression dans le contexte de confinement à venir. Un kit de campagne sera envoyé pour faire des « selfies » avec des pancartes communes. Deux modèles ont été déjà présentés, sur la base du visuel « Sois prof et tais-toi » conçu l’an dernier en soutien à nos collègues Caroline et Sabine du collège République de Bobigny (93).

 

CRISE DU CORONAVIRUS :

 

Conditions de travail des personnels :

 

À l’heure actuelle, la consigne gouvernementale est de limiter au maximum les déplacements et les contacts. En conséquence, la consigne pour l’ensemble des personnels enseignants, y compris les directrices et directeurs d’écoles, doit être de ne pas se rendre dans les écoles, collèges et lycées, sauf volontariat pour accueillir les enfants de personnels soignants en école et en collège. De la même façon, l’ensemble des personnels non-enseignants (AESH, ATSEM, personnel technique, personnel administratif…) doit pouvoir rester chez soi.

 

La coordination nationale de l’Éducation appelle à :

·               ne pas se rendre sur son lieu de travail à partir de lundi 16 mars si la consigne nationale n’était pas appliquée, sauf volontariat pour accueillir les enfants de personnels soignants (en accord avec son état de santé et la distance à son école ou collège) :

o   en adressant à sa hiérarchie (chef d’établissement, IEN, directeur de service) un courrier demandant à appliquer cette consigne à toutes les catégories de personnel (un modèle a déjà été envoyé et est à nouveau joint à cet appel)

o   en faisant valoir son droit de retrait si besoin (voir rappel de la procédure ci-joint)

·               veiller à ce que la consigne nationale soit appliquée à toutes les catégories de personnels.

 

Accueil des enfants de personnels soignants :

 

La coordination nationale de l’Éducation appelle à :

·               exiger qu’un réel recensement des besoin soit d’abord effectué par les DASEN

·               exiger que l’accueil des enfants des personnels soignants en école et en collège se fasse effectivement sur la base du volontariat

·               exiger que les personnels volontaires reçoivent des équipement individuels de protection (masque, gants, solution hydro-alcoolique, et toute protection qu’ils jugeront nécessaire), ainsi qu’un ordre de mission individuel

·               exercer son droit de retrait en cas de non-respect des conditions ci-dessus (volontariat, équipements de protection suffisants, ordre de mission).

 

« Continuité pédagogique » :

 

La coordination nationale de l’Éducation appelle les équipes pédagogiques à :

·               être vigilantes et se positionner sur le creusement des inégalités induit à tous les niveaux par la « continuité pédagogique » telle que prescrite par Blanquer

·               ne pas s’illusionner et ne pas donner d’illusions sur la réalité de cette « continuité pédagogique » telle que vendue par Blanquer, et sur son efficacité pédagogique

·               mettre en débat la revendication que le télétravail se fasse sur la base du volontariat, notamment en exposant le creusement des inégalités qu’induirait cette « continuité pédagogique» telle que prescrite par Blanquer, et en s’appuyant sur les prises de positions d’écoles et établissements relevant de l’Éducation prioritaire

·               mettre en débat la question du télétravail, et des droits des personnels et des élèves

·               ne laisser les hiérarchies mettre la pression sur personne concernant nos obligations de service dans le contexte actuel

·               exiger une clarification sur les examens de fin d’année (aménagements, programmes, dates, etc.) dans les classes à examens

 

Poursuite des mobilisations dans le contexte de crise sanitaire :

 

La coordination nationale de l’Éducation appelle à :

·               maintenir la mobilisation contre la réforme des retraites, les réformes Blanquer et pour nos conditions de travail par des moyens adaptés à la situation actuelle, localement et nationalement

·          continuer à discuter et à s’organiser collectivement, malgré le confinement, en particulier face aux problématiques nouvelles induites par la fermeture des écoles et établissements

·               organiser pour cela partout à distance des AG d’établissements et écoles, et des AG de coordination locale avec les outils adaptés (Skype, conférences téléphoniques, etc.)

·               interpeller les intersyndicales sur la poursuite de la mobilisation, y compris par la grève pour les secteurs et personnels obligés de travailler dans des conditions sanitaires alarmantes

·               continuer à prendre part aux cadres interprofessionnels de coordination, notamment en participant à faire en sorte que les rencontres nationales du 21 mars et du 5 avril se tiennent effectivement, y compris à distance

 

Rôle de Blanquer dans la crise actuelle :

 

Vu son jusqu’auboutisme coupable dans la crise en cours et la mise en danger des personnels et de la santé publique dont il a été le premier responsable, et vu l’ensemble de ses réformes rejetées par l’immense majorité des personnels et jusqu’au plus haut niveau (Conseil Supérieur de l’Éducation, Inspection générale, Cour des comptes), la coordination nationale de l’Éducation revendique pour la première fois la démission de Jean-Michel Blanquer.

 

AG Éducation en lutte Île-de-France

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