La Ligue des Droits de l’Homme prend au sérieux l’interdiction de manifester ce samedi à Montpellier

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SOURCE : Le Poing

Le 8 juin lors de l’acte 30 des gilets jaunes à Montpellier. Face à l’émergence d’une répression féroce la section locale de la Ligue des Droits de l’Homme a pendant plus d’un an de manifestations mobilisé des observateurs des pratiques de maintien de l’ordre. Après des verbalisations injustifiées les 1er et 11 mai, les observateurs reprendront du service ce samedi 16 mai 

Rappelant que le droit d’expression et de manifestation prime sur tout autre, la LDH déploiera ses observateurs du maintien de l’ordre, sur la Comédie

Vendredi matin, Emmanuel Macron s’est précipité à l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris. Là, il a reconnu à quel point ont été insuffisantes les annonces faites ces dernières semaines en directeur du secteur hospitalier. Voilà qui ressemble à une tentative fébrile de déminage en catastrophe : lundi, plusieurs centaines de soignants manifestaient devant leur établissement à Toulouse. Jeudi c’était autour de ceux de l’Hôpital Robert Debré (Paris 19e) de sortir du site pour partir en manifestation de rue.

Une peur bleue semble s’être emparée de ce gouvernement, au cas où la colère populaire venait à s’enflammer, dans des secteurs où il serait politiquement très difficile de se contenter de déchaîner la répression – comme cela fut fait pendant des mois et des mois à l’encontre des infirmier.es, sans aucun complexe. On capte donc bien l’utilité qu’il y a, face à l’opinion publique, d’écraser dans l’œuf les mobilisations des plus déterminés et des moins encadrés – les gilets jaunes tout particulièrement – pour caricaturer leur supposée « radicalisation » ; façon de les isoler et intimider ceux qui, moins aguerris, pourraient être tentés de leur emboîter le pas.

Avocate, responsable de la Ligue des droits de l’homme pour le département de l’Hérault, Sophie Mazas avait été sollicitée par Le Poing, dès que fût connue l’interdiction préfectorale du rassemblement  « Déconfinement réfractaire à l’État autoritaire »  annoncé pour ce samedi à 14 heures sur la Comédie. Elle nous a livré son sentiment en ces termes : « Manifestement, le gouvernement a très peur de la colère sociale et sa seule réponse est la répression, alors que dans d’autres pays, la liberté de manifester sur ce thème est tout à fait respectée. Cette colère légitime devrait pouvoir s’exprimer, quitte à ce que cela soit accompagné dans un esprit d’apaisement et de garantie de la sécurité de tous, qui devrait être la mission normale des forces de l’ordre. Au contraire, c’est la tension qui est cultivée. Déjà le 1er Mai à Montpellier, puis le 11, de tous petits rassemblements ultra pacifiques, et appliquant strictement tous les gestes barrières, ont donné lieu à des verbalisations selon des motifs illégitimes ».

Quant au rassemblement de ce samedi, Sophie Mazas relève que le caractère tardif de l’interdiction empêche tout recours d’ordre judiciaire devant le Tribunal administratif. Elle rappelle aussi que l’absence de déclaration du rassemblement n’est en rien un motif suffisant à interdiction : « La Cour européenne des Droits de l’Homme est catégorique sur ce point. Dès lors que les autorités sont au courant – par exemple ici, via les réseaux sociaux, s’en faisant l’écho dès le 19 avril –  le principe qui prévaut sur toute autre considération est celui du droit de libre expression, et donc de manifestation ».

Sur de telles bases, la Ligue des Droits de l’Homme disposera ses observateurs des pratiques de maintien de l’ordre, sur le terrain, ainsi qu’elle l’a fait pendant plus d’un an à l’occasion des actes des gilets jaunes et autres rassemblements du mouvement social. 


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