Libertés publiques: il est temps de reprendre nos droits

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SOURCE : Arguments pour la lutte sociale

Nous pourrions prendre d’autres exemples, tant il ne se passe pas de jours sans que la question des libertés les plus fondamentales ne soit en cause en France. Avant le confinement ce n’était déjà pas terrible.

Premier exemple accablant : une avocate, réunissant ses clients devant le palais de justice à l’intérieur duquel ceci n’était pas possible comme à l’ordinaire, avec masques et distances de sécurité, se fait verbaliser avec eux pour « rassemblement de plus de 10 personnes ». En effet, pendant qu’on entasse dans le métro aux heures de pointe, qu’on entasse dans les entreprises en produisant des « clusters » massifs dans des abattoirs, qu’on veut à toute force faire revenir les nourrissons en crèche, les enfants à l’école, les jeunes au lycée (mais pas les étudiants en fac !), et qu’on rétablie les cultes, y compris le « culte » du Puy-du-fou … les «rassemblements de plus de 10 personnes » sont toujours interdits – même avec masques et distanciation !

Cette interdiction ubuesque permet tous les arbitraires. Certes, tous les policiers et gendarmes ne sont pas stupides. Mais un préfet Lallement, par cette interdiction, peut inventer quand bon lui semble un « rassemblement de plus de 10 personnes » sur la voie publique et sur les marchés, particulièrement dés qu’il y a message politique, démocratique ou syndical …

Dans la scandaleuse affaire du palais de justice que le préfet Lallement, ou un homme de sa bande, avait donc ordonné de surveiller afin de provoquer, le Parquet a préféré classer sans suite les amendes arbitraires, pour éviter la confrontation judiciaire annoncée.

Autre exemple, qui pourrait prendre une grande importance, la chanteuse et actrice Camélia Jordania Aliouane, dans un entretien médiatisé, a dit ce qui est : « Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic et j’en fais partie. Aujourd’hui j’ai les cheveux défrisés, quand j’ai les cheveux frisés, je ne me sens pas en sécurité face à un flic en France. Vraiment. Vraiment..»

L’officine Alliance a déjà porté plainte : ils veulent interdire que la vérité soit dite sur leurs agissements, sur leurs brutalités, sur leur impunité, sur leurs atteintes à la loi et au droit. L’équivoque Castaner a embrayé : les propos de C. Jordana méritent une « condamnation ». Cet individu qui tient lieu de ministre de l’Intérieur n’a pas précisé, volontairement, s’il entendait par là une condamnation pénale. Il a aussi déclaré ne pas vouloir « poursuivre » mais que « la liberté du débat public ne permet pas de dire tout et n’importe quoi ». Donc, Castaner compte sur Alliance et quelques procureurs zélés pour « poursuivre » à sa place et espère la «condamnation », c’est-à-dire l’interdiction de s’exprimer, ni plus ni moins.

Nous apportons notre soutien total à Camélia Jordana qui s’est déclarée prête à être confrontée au dénommé Castaner « en direct sur le plateau de son choix » !

Mais nous nous tournons aussi vers nos organisations, nos syndicats, particulièrement la CGT, la CGT-FO, la FSU, Solidaires et l’UNEF, et vers les organisations démocratiques : n’est-il pas temps de mettre fin à l’arbitraire ? De donner une leçon aux Castaner et aux officines style Alliance ? En imposant des rassemblements, des manifs, ouvertement, devant les lieux de pouvoir, des préfectures à l’Élysée, sans oublier les ministères (Intérieur, Santé, Éducation …), avec la distanciation physique et les mesures de protection prévues et organisées ? N’est-il pas temps d’exiger la suspension de l’interdiction stupide et arbitraire des rassemblements, qui ouvre volontairement la voie au n’importe quoi ?

N’est-il pas temps ?

25-05-2020.


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