Manif des travailleurs de Renault Choisy-le-Roi

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SOURCE : Arguments pour la lutte sociale

L’usine Renault de Choisy-le-Roi est une petite usine (250 salariés, sans compter les sous-traitants) mais elle est, depuis la fermeture de Billancourt, la deuxième usine « historique » du groupe Renault avec 71 ans d’existence (1949).

Certes, elle n’a jamais connu plus de 1300 salariés dans les années fastes mais elle a toujours eu un intérêt industriel particulier au sein du groupe. Aujourd’hui, reconvertie et primée comme bonne élève de l’économie circulaire, la voila néanmoins condamnée par le plan de restructuration de Renault. Le groupe obtient le 19 mai un prêt de 5 milliards d’euros garanti par l’État, malheureusement ce n’est pas pour préserver l’emploi mais pour assurer la profitabilité de l’entreprise.

Alors, les salariés du site se lèvent avec leur Intersyndicale FO-CGC-CFDT-CGT pour dire non. Et ils n’ont pas été seuls samedi dans les rues de Choisy-le-Roi : presque deux mille manifestants regroupant aussi bien les salariés du site que les habitants de la localité et les soutiens syndicaux du Val de Marne. Les drapeaux CGT, CFDT, FO, CNT se mélangeaient aux drapeaux du PCF, de LO et d’autres, flottant à coté d’une banderole de la FI, sur la place Jean Jaurés. La CGT 94 avait fait les choses en grand avec sa camionnette, son célèbre ballon, sa sono animée par le dynamique Benjamin Amar. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a participé au cortège de bout en bout, ce qui est mieux que de signer des appels de soutien à la politique économique de Macron et Merkel (voir le Monde du 20 mai). On notait des délégations significatives des syndicats CGT du groupe Renault (Flins, Cléon, ..) Les élus locaux et départementaux prenaient la parole sur l’estrade. Même le député local LREM voulait être de la partie, c’est dire si la popularité de ce plan de casse est au plus bas sur la circonscription  !

Le cortège s’est ébranlé, sans entrave policière, sur le pont de Choisy pour ensuite cheminer sur la D138, axe résidentiel menant à l’usine.

Devant le site fermé, les prises de parole syndicales se sont succédées : le délégué FO, le délégué CFE-CGC, celui de la CFDT, celui de la CGT , exprimant tous le refus des salariés du site de subir les mises à la retraite ou une mutation forcée à Flins, synonyme de déchirement des familles. Puis vinrent les prises de parole des soutiens syndicaux : Ali Kaya, pour la CGT Renault Flins, dénonçant avec force les menaces planant dès aujourd’hui sur le site de Flins, Jean-Pierre Mercier pour la CGT du groupe PSA appelant les salariés à placer leur combat pas seulement dans la perspective de la défense de leur seule usine mais bien celle des emplois de tous les secteurs face à l’offensive patronale voulant solder les frais de la crise économique et sanitaire sur le dos des salariés.

Les salariés du site ont déjà fait 5 jours de grève sur les deux dernières semaines. Ils s’interrogent sur la façon dont ils vont poursuivre leur lutte contre les licenciements mais ils seront certainement ragaillardis par le succès de cette première manifestation.

A l’échelle du Val de Marne comme de la région parisienne, Renault Choisy est une petite usine mais le démarrage d’une lutte enracinée dans une tradition industrielle septuagénaire pourrait donner un coup de jeune à la lutte contre les licenciements et les délocalisations.

Correspondant 94.


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