Éditorial du 7 juin 2020

AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.

SOURCE : Arguments pour la lutte sociale

Les analyses financières détaillent les raisons de la vague sociale qui commence à se former :

  • la hausse du coût de l’immobilier soutenue par la créations de liquidités par les banques centrales,
  • la hausse du coût de l’énergie soutenue par la transition vers l’électrique,
  • la perte de revenu supportée par les précaires et les ubérisés pendant et après le confinement,
  • le développement des plans de licenciements et la remontée du chômage de masse.

En même temps, contrairement aux espoirs des croyants du jour d’après et des jours heureux, Macron fait dire qu’il « ne reniera pas la première partie de son quinquennat ». La réforme des retraites sera poursuivie avec des mesures d’âge plus féroces et des prix du point adaptés à la chute vertigineuse du PIB. La destruction de l’Éducation nationale et de la santé publique se poursuivent et même s’accélèrent (Dispositif 2S2C dans l’enseignement qui vise la destruction du temps scolaire…). Les milliards d’aides aux entreprises ne sont conditionnées qu’aux efforts de compétitivité qu’elles voudront bien avoir le courage d’annoncer à leurs salariés.

En même temps, les luttes sociales se déconfinent vite par un contournement des verrous bureaucratiques : Collectifs de sans papiers, salariés des fonderies de Bretagne, de Maubeuge Construction Automobile, de Renault Choisy, dizaines de milliers à l’appel du collectif Adama contre les violences policières aux States et ici ; ça y est : l’interdiction de manifester à + de 10 est périmée ! Seules les directions syndicales feignent de respecter les dispositions liberticides de la loi d’urgence.

Macron aborde le jour d’après dans une grande solitude. Sa majorité parlementaire se délite en groupes rivaux, son remaniement fuite dans la presse, les listes et les candidats LREM s’agitent en dépit des consignes, dans un sauve-qui-peut qui annonce la défaite du parti présidentiel aux municipales.

Le 16 juin les soignants avec leurs syndicats, leurs collectifs et coordinations (urgences, hôpitaux) appellent à la grève les soignants, et tous ceux qui veulent défendre la santé publique à soutenir leurs manifs. Il faudra écarter l’ambiguïté d’un mouvement destiné à faire pression sur le Ségur de la santé dont la fonction, avec à sa tête l’experte en régression sociale qu’est Nicole Notat, est la même que celle de la mission Delevoye sur les retraites : enchaîner les syndicats au char des contre-réformes.

De notre point de vue, il s’agit d’en finir avec le plan santé 2022, les concentrations départementales d’hôpitaux, les suppressions de postes de soignants et de lits poursuivies par Veran qui ne renie pas les destructions programmées par Buzyn. Cela clarifié, le 16 juin peut devenir une réplique du mur du 5 décembre, sûrement moins forte, il reste 10 jours, et il faut redémarrer une machine à l’arrêt, mais la CGT Chimie appelle à la grève le 16 en faisant référence aux soignants et les appels peuvent se multiplier dans la semaine.

Il serait du plus grand intérêt, aussi bien pour défendre la santé publique que pour l’ensemble des revendications sociales, que soient favorisés des appels au 16 juin dans tous les secteurs à partir du refus des contre-réformes comme de celui de l’état d’urgence sanitaire qui n’a jamais servi à soigner mais à mettre la société sous camisole.

Ne laissons pas les affaires de Macron et des patrons reprendre as usual, à peine la pandémie ralentie.

07-06-2020.


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