La Chine : dictature, exploitation, oppressions et discriminations. Pour une clarification au PCF

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SOURCE : La Riposte

La Chine est devenue une puissance mondiale de premier rang, avec 12,4 % du commerce mondial en 2018. Son expansion industrielle et commerciale – qui a un corollaire militaire – porte atteinte au positionnement mondial des autres grandes puissances. La guerre commerciale engagée par l’administration des États-Unis est une tentative de freiner et contenir cette menace. La pénétration des marchés en Afrique et dans le monde entier fragilise aussi la position des puissances européennes, dont la France.

Le rétablissement du capitalisme en Chine s’est effectué progressivement au cours de plusieurs décennies. Il a été mené d’une façon plus précautionneuse qu’en URSS. Le régime a officiellement abandonné le principe de la prédominance du secteur public en 1992 sous Deng Xiaoping, qui a déclaré que « tout ce qui fait de l’argent est bon pour la Chine. » Il a également déclaré que « devenir riche est glorieux », lors de la création des « zones économiques spéciales ». Aujourd’hui, malgré l’omniprésence de drapeaux rouges et d’emblèmes révolutionnaires, la restauration du capitalisme est tellement avancée que le pouvoir de la bureaucratie et le patrimoine de ses chefs sont inextricablement liés à l’expansion du secteur capitaliste qui représente plus de 60 % du PIB, 60 % des investissements et plus de 50 % des revenus fiscaux. La Bourse de Shanghai est la cinquième bourse du monde en termes de capitalisation. En 2018, 90 % des créations d’emploi étaient dans le secteur privé, qui emploie environ 350 millions de salariés. Certes, le poids du secteur public dans l’économie chinoise est toujours important, mais les entreprises publiques sont gérées selon des critères de rentabilité et de gestion capitalistes.

Le développement de l’économie a créé une classe ouvrière d’une puissance sociale potentiellement énorme. La dictature peut paraître inébranlable à première vue. Et pourtant, elle est assise sur un volcan. D’énormes tensions sociales s’accumulent dans le pays. Il n’y a pas d’élections libres. Grèves et protestations sont sévèrement réprimées. Toutes les formes d’expression publique sont censurées. Des citoyens qui critiquent le régime sont arbitrairement arrêtés et peuvent même « disparaître » par le procédé infâme du liuzhi. Suivant ce procédé inique, les proches des personnes arrêtées ne savent rien de ce qu’ils sont devenus pendant des mois. Le régime a un pouvoir d’intimidation et de contrôle considérable. Mais la peur a ses limites. Les conséquences sociales d’un ralentissement économique risquent de provoquer une révolte massive. Les centaines de milliers de jeunes et de travailleurs qui sont descendus dans les rues de Hong Kong pour la défense et l’extension des droits démocratiques indiquent ce qui pourrait se produire en Chine continentale au cours des prochaines années.

Ainsi, la conquête de nouvelles sphères d’influence et de nouveaux marchés est devenue un enjeu vital pour la survie de la dictature. La stratégie expansionniste de « la nouvelle route de la soie », aussi connue comme « la ceinture et la route », comporte un vaste réseau de liaisons terrestres, maritimes, et aéroportuaires, de zones industrielles et de projets touristiques et vise à améliorer et sécuriser l’accès de la Chine aux matières premières dont elle a besoin et à faciliter ses exportations, tout en contrôlant les acteurs clés de la gestion des flux de marchandises. Au total, le projet concerne au moins 70 pays représentant plus de 4 milliards d’habitants et plus de 60 % du PIB mondial. Le montant des investissements prévus dépasserait mille milliards de dollars.

La place grandissante qu’occupe la Chine dans les affaires du monde et l’évolution de la situation sociale à l’intérieur du pays confèrent une très grande importance à la politique du mouvement ouvrier français et international à son égard. Dans l’arsenal idéologique du capitalisme occidental, il y a peu d’armes aussi puissantes que de montrer du doigt l’expérience historique de l’URSS ou de la Chine pour discréditer le socialisme. L’URSS s’est effondrée et ses dirigeants « communistes » d’hier forment aujourd’hui le noyau central de l’appareil d’État répressif que dirige Poutine. En Chine, l’absence de droits démocratiques élémentaires, l’exploitation des travailleurs et l’interdiction de syndicats indépendants, la censure et la punition d’idées « non autorisées », la répression des minorités ethniques, la persécution et la cruauté envers les parents d’enfants « interdits » ou l’application de la peine de mort à une échelle massive sont présentées comme autant de manifestations du « socialisme réel ». Notre façon de répondre à cette propagande, en tant que communistes ici en France, est d’une importance cruciale. Tout simplement, si elle n’est pas satisfaisante, il sera impossible de convaincre la masse de la population, ni même la majorité des militants actifs du mouvement ouvrier, que le socialisme (ou le communisme) est une alternative viable et intéressante au système capitaliste.

En juillet 2019, une délégation du PCF, dont Fabien Roussel, secrétaire national, s’est rendue en Chine à l’invitation du PCC. À partir des déclarations de Fabien Roussel devant des journalistes chinois sur place et du communiqué de la direction du PCF publié à son retour [cf. annexes 1 et 2], nous pouvons retenir les points suivants :

(a) La Chine rayonne dans le monde.  Elle répond aux aspirations au bonheur du peuple. Elle lutte contre le réchauffement climatique et a pratiquement éradiqué la pauvreté. Elle évolue vers une société de moyenne aisance à l’horizon 2035.

(b) En analysant l’évolution du capitalisme, les communistes chinois ont voulu faire entrer le socialisme dans une nouvelle ère en matière de politique intérieure et extérieure, avec de nouvelles formes de coopération et d’échanges internationaux. Le projet de « la nouvelle route de la soie » est une forme de coopération très positive, reposant sur une nouvelle conception d’échanges commerciaux, sur un respect mutuel et sur des coopérations « gagnant-gagnant », plutôt que dans un esprit de concurrence et d’hégémonie.

(c) Le marxisme a besoin d’être réactualisé dans un monde qui évolue. La pensée de Xi Jinping tient compte de ces évolutions du monde et répond à ces nouveaux défis. En France, nous avons un socialisme à la française à inventer.

(d) Le PCF se félicite du dialogue entre Macron et Xi Jinping et le parti mettra tout son poids au Sénat et à l’Assemblée Nationale pour que ce dialogue se développe et pour appuyer des propositions de relations commerciales franco-chinoises à travers « la nouvelle route de la soie ».

(e) Le PCF souhaite avoir des liens plus étroits avec le PCC. Il existe des différences parce que nous sommes issus de pays différents, avec des cultures différentes. Nos relations sont faites de respect mutuel et de franchise ; où tous les sujets sont abordés.

(f)Le PCF veut promouvoir un nouveau modèle de société, le socialisme à la française et reconstruire une communauté de destin autour de la nation française, pour que la France redevienne une grande nation et qu’elle retrouve la voix forte qu’elle avait sous le Général de Gaulle.

Ainsi, Fabien Roussel présente la politique intérieure et extérieure sous une lumière très positive. Aucune critique ou remarque négative n’est formulée. Le PCC appliquerait une politique marxiste, salutairement mise à jour par « la pensée de Xi Jinping ». L’ordre social en Chine est présenté comme un exemple de socialisme. S’il est vaguement reconnu, dans son propos, que des « différences » existent, celles-ci ne sont pas explicitées et relèveraient de différences d’histoire et de culture entre la France et la Chine. Ce serait bien du socialisme, mais « à la chinoise ». Même si « tous les sujets sont abordés » dans les discussions entre la direction du PCF et celle du PCC, si aucun désaccord majeur n’est porté à la connaissance des militants du PCF et du grand public, il ne leur reste que l’impression d’une approbation globale de la politique du régime chinois. Regardons donc de plus près ce régime que Fabien Roussel n’hésite pas à qualifier de socialiste et de marxiste.

Développement économique et recul de la grande misère

Le développement fulgurant de l’économie chinoise depuis plusieurs décennies a mené à un accroissement très important de la productivité du travail et à une augmentation massive du nombre de travailleurs engagés dans une activité salariée. L’augmentation de la productivité signifie une augmentation du taux d’exploitation. D’un point de vue capitaliste, ceci est d’une importance majeure – et d’un point de vue socialiste aussi. Il est vrai qu’il y a eu, en général, une élévation des rémunérations des travailleurs chinois. Le nombre de citoyens vivant dans une pauvreté extrême (avec moins de 2 300 yuans ou 300 euros par an) est passé de 166 millions en 2006 à 45 millions en 2016. Cependant, ce recul important de ce que l’on pourrait appeler la « pauvreté absolue » a été au prix d’une surexploitation extrêmement grave sous un régime où, rappelons-le, la moindre résistance organisée de la part des travailleurs les expose non seulement à la perte de leur emploi, mais aussi à des punitions sévères. C’est précisément la rentabilité de ce régime disciplinaire qui attire les investisseurs capitalistes chinois et étrangers.

Il y a littéralement des centaines de rapports d’enquêtes concernant les conditions de travail dans les usines en Chine. Prenons, à titre d’exemple, l’enquête par une coalition des associations China Labor Watch, Actionaid et Solidar Suisse, réalisée entre avril et septembre 2018 à l’aide de salariés dans plusieurs usines de fabrication de jouets vendus chez Walmart, Costco, Target et d’autres détaillants internationaux. Le rapport, intitulé Un cauchemar pour les travailleurs, indique que les employés travaillaient jusqu’à 175 heures supplémentaires par mois. Théoriquement, la loi limite le nombre d’heures supplémentaires mensuelles à 36 heures, mais les autorités accordent des autorisations spéciales permettant aux employeurs de passer outre. De nombreux travailleurs ne bénéficiaient d’aucune formation de sécurité avant de commencer à travailler et ne savaient pas comment se protéger des produits chimiques toxiques tels que le benzène, qui a été lié à l’empoisonnement et à la leucémie. L’enquête a également montré que les employeurs ne fournissaient pas d’équipements de sécurité pour éviter le contact avec ces produits chimiques. Le rapport constate également que les travailleurs étaient obligés de signer des contrats de travail vierges, et que ceux qui étaient logés par les entreprises se trouvaient parfois à huit dans une pièce exiguë, sans sanitaires et sans eau chaude. À l’usine de jouets de Chang’an, les travailleurs fabriquent, entre autres, des poupées Barbie. Une grande bannière rose Barbie est accrochée à l’extérieur du bâtiment. Pendant la période de l’enquête, l’usine employait environ 4 200 personnes. Les travailleurs faisaient jusqu’à 100 heures supplémentaires par mois, avec un salaire de base de 1,20 euro de l’heure. La semaine de travail moyenne était de 68,3 heures (88 heures supplémentaires par mois). Le salaire mensuel de base était de 210 euros. Répétons-le : les résultats de cette enquête sont très similaires à ceux de centaines d’autres qui sont consultables sur internet – sauf en Chine, bien sûr, à cause de la censure.

Ainsi, si la pauvreté absolue a été largement réduite en Chine, le taux d’exploitation des travailleurs, lui, s’est considérablement aggravé. C’est une version « à la chinoise » du « travailler plus pour gagner plus » dans la doctrine de la droite française. La très forte réduction du nombre de personnes vivant dans des conditions complètement indignes de l’espèce humaine est un progrès, certes. Mais c’est un progrès qui ne constitue pas une preuve du caractère « socialiste » du régime. Sous le régime prétendument communiste en Chine, les investisseurs sont attirés par la possibilité de marges de profit très élevées grâce à des semaines de travail très longues et des salaires très bas, même si, effectivement, ils se situent au-dessus du seuil de la pauvreté. Les capitalistes bénéficient, également, de l’appui d’un État autoritaire qui punit sévèrement des « troubles à l’ordre public » tels que des grèves. Pour échapper à la misère, des dizaines de millions de Chinois n’ont pas eu d’autre choix que de se soumettre au despotisme du patronat et de l’État. Voilà le secret du recul de la « grande misère » en Chine. La fiche de paie n’est qu’un aspect des choses. La surexploitation pour le profit est un autre – et ce n’est guère une caractéristique du socialisme !

Inégalité sociale et milliardaires « communistes »

Il existe de très nombreuses études au sujet de l’inégalité sociale en Chine, chacune avec ses méthodes d’analyse et de calcul propres, mais indiquant toutes une concentration de richesses de plus en plus forte entre les mains d’une minorité de « super-riches » qui sont généralement proches – par des liens familiaux et financiers – aux milieux dirigeants du PCC. Citons ici un résumé de statistiques publié au nom de plusieurs organismes, dont Statista, la banque Crédit Suisse et le South China Morning Post et reproduit dans le Courrier International en octobre 2017. Il montre que le nombre de personnes disposant de liquidés « disponibles pour l’investissement » équivalentes ou supérieures à 13 millions d’euros est passé de 10 000 en 2006 à 120 000 en 2016. Au sommet de cette classe de capitalistes et spéculateurs se trouve une catégorie équivalente à 1% de la population et qui possède non moins de 43,8% de la richesse totale du pays, ce qui constitue une concentration de richesses supérieure à celle des États-Unis (42,1%), de L’Afrique du Sud (41,9%) et du Mexique (38,2%). Cette réalité sociale et économique, qui n’a rien de « socialiste », relativise considérablement le progrès que constitue la baisse du nombre de Chinois vivant dans une pauvreté extrême. Notons au passage que le propriétaire du journal associé à cette étude, le South China Morning Post, n’est autre que Jack Ma, membre du PCC et patron des plateformes de vente en ligne Alibaba et Taobao, qui génèrent 550 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2019 et contrôlent80% du commerce en ligne en Chine.

Le système Hukou de discrimination sociale

L’inégalité sociale en Chine est aggravée par le système de discrimination entre les citoyens urbains et ruraux qui accorde moins de droits et d’avantages aux derniers, selon l’attribution ou pas d’un hukou, qui est une sorte de passeport de l’intérieur, accordant le droit de vivre et de travailler localement. Les réformes du système annoncées en 2014, confiant la gestion du hukou aux autorités locales, ont quelque peu atténué cette discrimination dans certaines villes. Mais sa fonction essentielle n’a pas changé. Le hukou sert à organiser la restriction les droits des « ruraux » en matière de travail et de domiciliation et impose une discrimination sociale entre les citoyens en fonction de leur origine. Les grandes villes sont très strictes quant à l’octroi d’un hukou aux migrants ruraux que les régions rurales les plus pauvres, où il est beaucoup plus difficile de trouver du travail et gagner sa vie, avec nettement moins de services sociaux, d’écoles et de provision médicale. Plusieurs millions de migrants ruraux dans les villes qui n’ont pas de hukou urbain et constituent une sorte de caste sociale inférieure, sans accès aux services publics (y compris les transports) ni aux allocations sociales. Leurs enfants sont exclus du système scolaire public. N’est-ce pas là une forme de la « pauvreté » qui non seulement n’a pas été éradiquée par le régime, mais au contraire découle directement d’une politique gouvernementale sciemment discriminatoire ?

Avortements et stérilisations obligatoires, meurtres, séquestration et mise en vente d’enfants illégaux

Au sort funeste des migrants sans hukou, il y a les conséquences socialement et psychologiquement dramatiques de la politique de l’enfant unique. Cruelle, et oppressante et moralement abjecte, cette politique était en vigueur de 1979 à 2015, entraînant la réalisation de stérilisations et d’avortements par la force. Elle se manifestait aussi par la séquestration de nouveau-nés dont beaucoup, qualifiés d’« orphelins », ont été profitablement vendus à des parents adoptifs à l’étranger. Les femmes ayant déjà eu un premier enfant ont été stérilisées par la force, généralement un mois après la naissance de l’enfant unique « autorisé » et qu’elles aient eu l’intention de faire un deuxième enfant ou pas. De nombreux témoignages, comme dans le film documentaire primé au Sundance Festival de 2019, One Child Nation de Nanfu Wang, font état de femmes ligotées et emmenées de force vers des cliniques pour être stérilisées ou pour subir des avortements contre leur volonté. Les femmes arrêtées pour avoir tenté d’éviter un avortement subissaient un avortement forcé même à 7 ou 8 mois de grossesse. Les bébés extraits de force, mais vivants ont souvent été tués dès la naissance. Une sage-femme responsable, au cours de sa vie professionnelle, de plus de 50 000 stérilisations et avortements dans son secteur, interviewée dans One Child Nation, déclare à propos de ces meurtres : « J’étais la personne qui tuait. J’étais le bourreau. » Elle dit qu’elle n’avait pas de choix. C’était la loi.

Les traditions patriarcales millénaires de la Chine font que la naissance d’un fils est souvent considérée comme préférable à celui d’une fille. Ainsi, il arrivait souvent que les bébés de sexe féminins étaient abandonnés dans des paniers, dans la rue ou sur les places de marchés pour que la première et unique naissance déclarée soit celle d’un fils. L’oncle de la réalisatrice Nanfu Wang, dont la mère avait menacé de se suicider s’il déclarait la naissance de sa fille, a laissé le bébé sur un marché, espérant ainsi lui sauver la vie. Mais personne ne voulait d’une fille et elle est morte de faim et de négligence. Ce genre de tragédie s’est reproduite à une échelle de masse, de sorte que, au cours des 35 ans de la politique de l’enfant unique, il y a une différence de trente millions entre le nombre de naissances de garçons et le nombre de naissances de filles.

Les parents d’enfants illégaux devaient payer des amendes extrêmement onéreuses – complètement hors de portée des familles modestes – allant jusqu’à plusieurs milliers d’euros, dans un pays où le salaire d’un ouvrier, même à Shanghai ou Pékin, tourne autour de 340 euros par mois. Souvent, ils étaient punis par la perte de leur emploi. Les riches, en revanche, pouvaient se payer des familles nombreuses et ne s’en privaient pas. Le réalisateur de films Zhang Yimou a payé une amende de plus d’un million d’euros en 2014 et s’est excusé ironiquement de ses trois enfants « excédentaires ».

Dans la pratique, le non-paiement des amendes empêchait l’enregistrement des naissances « illégales », ce qui signifie que la Chine avait, jusqu’en 2016, quelque 14 millions de « vies invisibles ». Les enfants nés en dehors du mariage n’ont pas non plus de citoyenneté, à défaut de s’acquitter de lourdes amendes. Sans identité, sans citoyenneté, pas d’allocations sociales, pas de scolarité, pas d’accès aux services publics – dont les bibliothèques, les piscines, les clubs sportifs les transports publics – et pas de mariage. Pas de formation et pas de travail, non plus. Ainsi, parents et enfants étaient persécutés. Est-ce ainsi que la Chine prétendument « socialiste » luttait contre la pauvreté ? Ajoutons que puisqu’il est impossible d’enregistrer le décès d’une personne qui n’est même pas née, officiellement, c’est comme si les individus concernés n’ont jamais existé !

La politique de l’enfant unique a été supprimée en 2015. Depuis, on a droit à deux enfants. En 2016, les parents d’enfants illégaux ont enfin eu le droit de les enregistrer. Les « vies invisibles » fabriquées par cette politique inhumaine sont devenues visibles. Mais cela n’efface pas les terribles souffrances de centaines de millions de femmes et de leurs familles respectives qui en ont été victimes. À l’âge adulte, on ne rattrape pas une scolarité perdue. Sans « historique personnel », l’accès aux allocations sociales est extrêmement problématique. Ainsi, malgré l’évolution récente des lois, plusieurs millions de Chinoises et de Chinois subissent encore les conséquences dramatiques de cette politique abjecte.

Limiter les naissances par la force constitue une persécution des femmes, des enfants, de familles entières, et une violation de ce qui devrait être un droit inaliénable de toute l’humanité, celui de procréer – ou pas – par choix, celui de voir naître et vivre dignement sa progéniture. Entraîner les femmes par la force dans des cliniques pour être stérilisées ou leur imposer un avortement, cela n’a rien de « socialiste ».

La « nouvelle route de la soie ». Discours et réalités.

En présentant le projet de « la nouvelle route de la soie » sous son nom officiel « la route et la ceinture » comme une affaire de « gagnant-gagnant », Fabien Roussel ne fait que reprendre – peut-être sans trop réfléchir – le discours officiel de la Chine à ce sujet. Mais ne soyons pas dupes. N’importe quelle grande puissance présenterait un tel projet de la même façon. L’impérialisme français justifiait sa politique colonialiste en Afrique et en Asie par les prétendus bienfaits de la conquête coloniale, discours qui existe encore au sujet du pillage des ressources dans ses anciennes colonies africaines. La Grande-Bretagne justifiait sa colonisation de l’Inde par le développement des infrastructures du pays comme les ports et les chemins de fer et le développement de l’industrie et du commerce qui en résultaient. Nous connaissons aussi les arguments des États-Unis relatifs au Plan Marshall d’après-guerre. L’argument de la Chine concernant sa propre expansion et sa propre exportation du capital, dont « la nouvelle route de la soie » est un élément central, n’est pas fondamentalement différent de celui d’autres impérialismes, qu’il s’agisse du passé ou du présent. Il faut reconnaître qu’il y a un élément de vérité non négligeable de notre point de vue dans cette prétention. Lorsque la Grande-Bretagne évoquait le développement de l’économie indienne, ce n’était pas que de la propagande. Et en fin de compte, l’émergence de la classe ouvrière indienne et la modernisation du pays ont grandement contribué à la cristallisation d’une conscience nationale indienne et aux événements révolutionnaires qui ont fini par arracher l’indépendance de l’Inde en 1947.

Plus connue en Occident sous le nom de « la nouvelle route de la soie », « la route et la ceinture » est indispensable à la poursuite de la croissance économique chinoise en ce qu’elle vise à baisser les coûts et améliorer la fluidité des exportations chinoises – de biens, de services et de capitaux – sur l’ensemble du continent eurasiatique, le marché intérieur de la Chine n’étant pas capable d’absorber la masse de ses produits. Les investissements colossaux consacrés à la construction de routes, de chemins de fer, de ponts et de tunnels, d’infrastructures portuaires, etc. au-delà des frontières de la Chine ont, dans la plupart des cas – mais pas toujours – un impact important en termes du développement des économies étrangères concernées et sur l’emploi. En ce sens limité, on peut parler, de même que pour bon nombre de projets d’investissements étrangers directs réalisés par d’autres grandes puissances, d’un élément de « gagnant-gagnant ». Mais le principal gagnant, et de loin, sera la Chine, qui assurera ainsi son expansion impérialiste par son implantation et son contrôle de territoires étrangers, ainsi que dans ses aspects commerciaux et – lorsque la situation l’exigera de son point de vue – militaires.

Au Sri Lanka, le port de Hambantota a été construit par la société China Harbour, imposé par la Chine au cours des négociations. Pour financer le projet, le gouvernement sri lankais a massivement emprunté à la Chine. Le port de Colombo suffisant largement aux besoins portuaires de ce pays de 20 millions d’habitants, toutes les études de faisabilité préalables au lancement du projet de Hambantota indiquaient qu’il ne répondait à aucune nécessité logistique et ne serait pas économiquement viable. Le gouvernement indien avait refusé de participer au financement du projet, dont il ne voyait pas l’intérêt. Cependant, indépendamment des besoins réels du Sri Lanka, la Chine voulait un port à elle, quitte à enfermer le Sri Lanka dans un piège d’endettement. Le président de l’époque, Mahinda Rajapakse – connu pour les massacres et atrocités perpétrés sous ses ordres contre le peuple tamoul – avait autorisé la Chine à utiliser les infrastructures portuaires du pays en 2014. Un service en valant un autre, le gouvernement chinois a très largement financé la campagne présidentielle de Rajapakse en 2015, par le biais de la société China Harbour. Sa défaite s’explique largement par les relations corrompues – et très coûteuses pour le pays – qui le liaient aux intérêts chinois.

Le fiasco financier a mis le Sri Lanka dans l’impossibilité de rembourser la Chine. En 2017, il a dû céder pour 99 ans à la société d’État chinoise China Merchant Port Holdings non seulement 80% du port de Hambantota, mais aussi un peu plus de 6000 hectares de terres aux alentours pour la construction d’une zone, en échange d’une réduction de sa dette d’environ un milliard de dollars. Cette perte de souveraineté srilankaise donne à la Chine un poste avancé d’une importance stratégique considérable dans l’océan indien. Malgré cette concession majeure, le Sri Lanka reste très lourdement endetté envers la Chine.

À moins de fermer les yeux et de boucher les oreilles, on ne peut pas dire que tout ceci constitue un exemple de « gagnant-gagnant ». Le terminal portuaire de Hambantota est une aberration économique. Il n’a jamais attiré de navires en nombre suffisant. Alors qu’il se situe sur l’une des voies de navigation les plus fréquentées au monde, seulement 34 navires ont accosté au terminal en 2012, contre 3,667 au port de Colombo, selon le rapport annuel du Ministère des Finances. Aujourd’hui, malgré un décret gouvernemental imposant aux navires transportant des automobiles d’y décharger leur cargaison afin de démarrer une activité, il est évident que le Sri Lanka n’avait pas besoin d’une zone portuaire à Hambantota en plus de celle de Colombo.

Au Kenya, la générosité corruptrice des autorités chinoises envers les chefs de gouvernement invités à participer à « la nouvelle route de la soie » a mené, là aussi, à une crise de surendettement et une perte de souveraineté. Le contrat signé en 2014 au sujet de la construction d’un chemin de fer reliant Mombasa à Nairobi devait rester secret. Cependant, plusieurs journalistes et experts juridiques ont pu l’analyser à la suite de la publication de larges extraits par le journal The Nation. Le document divulgué fait référence à deux énormes prêts accordés par la Chine en rapport avec le chemin de fer. Le contrat stipule que le remboursement de ces emprunts doit se faire à partir des seules recettes générées par l’exploitation du chemin de fer. La Chine serait en droit de refuser des paiements qui viendraient d’une autre source. En cas de défaut de paiement, la clause 5.5 du contrat précise que « ni l’emprunteur ni aucun de ses actifs n’a droit à une quelconque immunité sous prétexte de souveraineté ». Ceci veut dire que tous les actifs du pays sont exposés au risque d’être saisis par la Chine en cas de retard de paiement. Ce risque est bien réel parce qu’en l’occurrence le montant des recettes du chemin de fer est très inférieur aux estimations initiales, et ce malgré les efforts du gouvernement kényan visant à forcer les importateurs à l’utiliser. En cas de défaut, la Chine peut mettre la main sur de nombreuses infrastructures essentielles, telles que la zone portuaire de Mombasa, des aéroports, etc., ainsi que sur des ressources naturelles.

Un aspect assez étonnant de ce contrat est la stipulation que l’ensemble de ce projet est régi par la loi chinoise ! La Commission d’arbitrage économique et commercial international de Chine est la seule instance autorisée à traiter d’éventuels litiges. L’accord stipule que les litiges seront examinés à Pékin et que « la décision arbitrale [de la Commission]est définitive et lie les deux parties. » Cette clause est assez singulière. Ordinairement, des arbitrages de ce genre sont conduits par des instances qui sont extérieures aux contrats. Par exemple, en 2017, le Kenya a signé un contrat concernant la sécurité des oléoducs avec Israël. L’accord stipule que les différends éventuels seraient soumis à un arbitre au Royaume-Uni.

La Chine a prêté énormément d’argent au Kenya, mais les accords relatifs à ces prêts stipulent qu’une grande partie de l’argent doit être dépensée sur des prestations fournies par des entreprises chinoises employant des salariés de nationalité chinoise. Depuis le lancement du projet en 2017, la China Road and Bridge Corporation (CRBC) a fait l’objet de nombreuses plaintes accusant ses responsables de corruption, de néocolonialisme, de racisme et discriminations flagrantes à l’égard des travailleurs kényans. Plusieurs responsables chinois ont été poursuivis au pénal.

Les responsables du CRBC ont appliqué une politique de ségrégation raciale en ce qui concerne les zones de restauration, les toilettes, l’hébergement et les déplacements. Il y a aussi des disparités salariales sur la base de la nationalité, la nationalité chinoise étant privilégiée par rapport à la nationalité kenyane ou d’autres nationalités de la région. Le comportement et les paroles racistes des cadres chinois ont fait l’objet de vidéos et d’enregistrements sonores qui ont circulé largement sur les réseaux sociaux et dans lesquels on entend les travailleurs africains se faire traiter de « singes ». Des traitements et punitions injustes, de longues heures de travail, des menaces et du harcèlement ont également été signalés par de nombreux salariés kényans.

Dans bien d’autres pays, les relations économiques avec la Chine sont entachées d’affaires de corruption. La Malaisie a pu obtenir une réduction des tarifs de 30%, après la révélation de surfacturations liées à la corruption. Aux Philippines, en 2009, en raison de pratiques de corruption du même ordre, la société mère de China Harbour, la China Communications Construction Company, a été exclue des projets de la Banque Mondiale pendant huit ans. Au Bangladesh, le gouvernement a déclaré en janvier 2018 que la société China Harbour serait désormais exclue des contrats à la suite d’une tentative de soudoyer un fonctionnaire du Ministère des Ponts et Chaussées d’une somme de 100 000 dollars… apparemment cachés dans un carton de thé !

En Équateur, le barrage géant de Reventador, financé et construit par la Chine, était censé résoudre ses besoins énergétiques du pays et l’aider à sortir de la pauvreté. Mais au lieu de cela, il se trouve au cœur d’un scandale national de corruption et de surendettement et d’une perte de souveraineté au profit de la Chine. Presque tous les hauts responsables équatoriens impliqués dans la construction du barrage, dont un ancien vice-président, un ancien ministre de l’électricité et même un ancien responsable de la lutte contre la corruption, sont emprisonnés ou en tout cas condamnés pour corruption. Le pays doit 19 milliards de dollars à la Chine, empruntés pour payer la construction – par des entreprises chinoises, naturellement – d’une demi-douzaine de barrages, des ponts, des autoroutes, des systèmes d’irrigation, des écoles et des centres de santé. Ces contrats, obtenus par le versement de pots-de-vin aux responsables équatoriens, signifient que le pays a été financièrement colonisé par la Chine. Il doit désormais rembourser sa dette en pétrole, mais à seulement 80% du prix de marché, pétrole que la Chine revend aussitôt au prix fort. Pomper suffisamment de pétrole pour rembourser la Chine pousse l’Équateur à forer encore plus profondément en Amazonie, aggravant ainsi la déforestation. Croulant sous le poids de la dette et largement privé de ses revenus pétroliers, le président Moreno a réduit les dépenses sociales, les subventions et supprimé des centaines d’emplois dans les services publics. Carlos Pérez, le ministre équatorien de l’Énergie a déclaré : « La Chine a profité de l’Équateur. La stratégie de la Chine est claire. Elle prend le contrôle économique des pays. »

La politique extérieure d’un pays n’est jamais que l’extension de sa politique intérieure. Sur le plan intérieur, la politique de l’État est tournée tout entière vers la rentabilité capitaliste. Il en va de même pour « la nouvelle route de la soie ». La politique internationale comme celle de la Chine se caractérise par l’exportation du capital, par une lutte pour le contrôle de marchés et de ressources au-delà de ses frontières et la soumission des pays « clients » à ses propres intérêts. Dans le lexique du marxisme, une politique de ce type porte un nom : impérialisme. L’impérialisme n’est pas qu’une affaire de militarisme ou d’occupation directe. En 1826, John Adams, le successeur de George Washington, a dit : « Il y a deux façons de conquérir et d’asservir une nation. L’une est par l’épée. L’autre est par la dette. » Manifestement, la Chine a opté pour la deuxième méthode, mais dans les deux cas, le but stratégique est le même. C’est avant tout l’exploitation d’une position de puissance par rapport à des pays faibles et vulnérables.

Mouvement de masse à Hong Kong

La visite de la délégation du PCF dirigée par Fabien Roussel en Chine a commencé cinq jours après une manifestation de plus de 300 000 personnes dans les rues de Hong Kong et à quelques jours de la grève générale du 5 août 2019. Les travailleurs de Hong Kong se sont mis en grève dans pratiquement tous les secteurs de l’économie et de l’administration, paralysant les transports urbains et le trafic aérien. Près de 2 500 salariés ont fait grève à l’aéroport international de Hong Kong. Dans les administrations des sept districts du territoire, les salariés ont débrayé massivement. Les grèves ont touché le milieu des enseignants, des agents de sécurité, des travailleurs du bâtiment, et environ 14 000 salariés du secteur métallurgique, machines-outils, etc. Les routes étaient bloquées par des bus et des camions, y compris le tunnel transportuaire qui relie l’île de Hong Kong à Kowloon. Le métro ne fonctionnait pas. Ce mouvement de masse pour la défense des droits démocratiques, en opposition au pouvoir exécutif fantoche de Carrie Lam, s’est déroulé sur plusieurs mois. Son point de départ était la mobilisation contre un projet de loi prévoyant l’extradition vers la Chine de toute personne considérée comme « hors la loi » – dont notamment les personnes présumées coupables de « crimes » politiques. Cet amendement était perçu, à juste titre, comme une remise en cause de l’autonomie de Hong Kong. Derrière la question d’une loi d’extradition, il y avait bien évidemment, la question du régime politique. Hong Kong a conservé des droits démocratiques qui n’existent pas en Chine continentale, notamment la liberté de la presse, le droit de grève, la liberté d’expression. Les manifestants réclament l’instauration du suffrage universel, ainsi que le respect et l’extension des droits démocratiques, comme la liberté d’expression et la liberté de s’organiser. Les droits des femmes, des parents et des enfants sont mieux reconnus à Hong Kong, qui n’a pas connu le traumatisme collectif des avortements forcés, ainsi que la séquestration et la vente pour adoption des enfants dont la naissance n’est pas conforme aux quotas imposés par le PCC. En un mot, ils refusent de vivre sous la dictature que le PCC impose au reste de la Chine. Le régime de Xi Jinping qualifiait ce mouvement de masse de « terroriste ». Fabien Roussel n’a-t-il rien dit à ce sujet dans sa conférence de presse, tout comme le compte rendu de sa visite rédigé par la direction du parti ? Cela fait-il partie de la « franchise » des échanges entre la direction du PCF et celle du PCC ?

Oppression et humiliation des Ouïghours

La région du Xinjiang, traversée par des voies de communication de « la nouvelle route de la soie », est d’une importance stratégique majeure pour le régime de Beijing. Sur ce territoire qui fait trois fois la surface de la France, le peuple ouïghour, tout entier fait l’objet d’une politique de répression, d’intimidation, de harcèlement policier et d’incarcération massive.

Sous prétexte de lutte contre le terrorisme et le séparatisme, les Ouïghours sont systématiquement contrôlés au faciès, dans la rue, sur les marchés, aux carrefours routiers, dans les transports publics et même dans leurs propres domiciles. De petites plaques métalliques sont parfois clouées sur la porte de leurs logements, certifiant qu’il s’agit d’une « famille propre » ou d’une famille « civilisée ». Lors des contrôles, des équipes de policiers fouillent les téléphones à la recherche de messages suspects et pour vérifier que l’application moucharde Jingwang y est correctement installée. Jingwang transmet les photos et les documents se trouvant sur un smartphone aux autorités de police, et permet de traquer leurs propriétaires et surveiller leurs fréquentations. Dans les villes, un dense réseau de caméras de surveillance exploite la reconnaissance faciale à grande échelle. Sur les bus et dans les trains, des panneaux indiquent que le port du voile et même de la barbe est interdit, sauf pour les hommes âgés concernant la barbe. Des centaines de milliers de détenus sont gardés sous haute surveillance dans une centaine de camps de concentration, que Xi Jinping qualifie de « centres de formation vocationnelle volontaires ».

Des milliers de témoignages, de nombreuses enquêtes, des vidéos et des documents officiels – dont notamment celui qui a été récemment publié par le New York Times – prouvent sans appel la macabre réalité de ces camps. Des vidéos réalisées clandestinement montrent des « étudiants » arrivant dans les camps, les yeux bandés, les chaînes aux pieds et sous escorte armée. Une fois à l’intérieur, ils sont enfermés dans des conditions de grande promiscuité dans des cellules fermées à clé. L’enceinte est entourée de postes de contrôle et de barbelés. Quotidiennement ils – et elles, bien sûr – doivent prêter allégeance à Xi Jinping et au PCC. Dans les textes gouvernementaux exfiltrés et publiés par le New York Times, les administrateurs des camps sont sommés d’« interdire tout contact avec le monde extérieur » et d’« empêcher des évasions ». Les détenus qui sont autorisés à partir sont soumis à une surveillance particulièrement stricte et doivent régulièrement présenter des rapports sur leurs déplacements et leurs activités au quotidien.  En France, ces révélations ont fait l’objet de nombreux articles de presse, dont notamment celui de Rosa Moussaoui dans l’Humanité du 20 novembre 2019 et intitulé La Chine : contre les Ouïghours, une répression « sans pitié ».

Tout est mis en œuvre pour humilier et intimider les Ouïghours, pour éradiquer leur culture et leurs lieux de culte. Des mosquées historiques ont été détruites. De nombreux cimetières traditionnels ouïghours ont été détruits. La chaîne d’information américaine CNN, analysant des centaines d’images satellites en collaboration avec des sources dans la communauté ouïghoure, a identifié plus de cent cimetières détruits au cours des deux dernières années. La destruction a été signalée pour la première fois en octobre 2019 par l’AFP et les analystes de l’imagerie satellite Earthrise Alliance. L’enquête de CNN confirme la démolition des 45 cimetières initialement identifiés par l’AFP et en rajoute une cinquantaine de plus.

Pour les musulmans du Xinjiang, les cimetières sont un endroit au cœur de la vie du village. En détruisant leurs cimetières, la Chine tente d’effacer leur histoire dans l’unique but de les invisibiliser et humilier l’ensemble des musulmans Ouïgours

Plusieurs des cimetières qui ont été détruits existaient depuis des centaines d’années. Selon des militants ouïghours et documents à l’appui, le cimetière de Sultanim existait sous une forme ou une autre depuis plus de 1000 ans. Aujourd’hui, son emplacement est partiellement occupé par un nouveau parc de stationnement.

Il y a aussi la question de la peine de mort. La publication des statistiques sur les condamnations à la peine de mort et les exécutions en Chine relèvent du secret d’État. Cependant, les travaux de recherche menés par Amnesty International indiquent que, en 2017, les condamnations à mort ainsi que les exécutions se sont chiffrées en milliers. Quoiqu’il en soit, il semblerait que la Chine est non seulement le pays où la peine de mort est la plus utilisée, mais aussi qu’elle procéderait, à elle seule, à plus d’exécutions que tous les autres pays du monde pris ensemble. De nombreuses affaires de condamnés à mort exécutés malgré leur innocence ont été révélées, ainsi que recours à la torture et d’autres procédés pour obtenir des aveux de la part des détenus. Par exemple, She Xianglin, de la province du Hubei, arrêté en 1994, affirme avoir été torturé et forcé de signer des aveux qu’il n’a pas pu lire. Il a été condamné à mort pour l’assassinat de sa femme. Faute de preuves sa peine a été revue à 15 ans de prison, jusqu’à ce que, en 2005, sa femme soit revenue au village, saine et sauve. Bien qu’elle soit officiellement interdite, la torture, allant de la pression psychologique très forte aux châtiments physiques les plus violents, est une pratique courante pour obtenir des aveux. Notons aussi la déclaration du vice-ministre chinois de la Santé, Huang Jiefu, en 2012 : « Les condamnés à mort exécutés sont la principale source des organes utilisés dans les transplantations en Chine ». Les organes en question ont été prélevés sans l’accord préalable des personnes exécutées ou de leurs proches.

Pour une clarification de la position du PCF

De deux choses l’une. Ou le « socialisme » est un vain mot, un titre que nous pouvons attribuer, sous prétexte de « cultures différentes », à des régimes oppresseurs et autoritaires, à des sociétés où règnent l’exploitation, la loi du profit, le pouvoir arbitraire des riches et des privilégiés, la persécution des minorités et la discrimination sociale, ou la Chine n’est pas socialiste.

Nous pouvons admettre, bien sûr, que dans un monde socialiste il existerait des différences politiques liées à des facteurs géographiques, sociologiques, culturels, etc. Mais prétendre que des formes d’oppression flagrantes, l’exploitation, l’absence de démocratie, la criminalisation de la contestation du régime ou même de remarques hostiles à l’égard de Xi Jinping sont compatibles avec le socialisme, c’est desservir la cause du socialisme et desservir, aussi, le PCF. Tenter de dédouaner le régime en mettant sa politique despotique sur le compte des spécificités « culturelles » des Chinois constitue non seulement une absurdité, mais n’est pas sans connotations racistes. Il revient à dire que refuser des « barbus » dans les transports ou l’enfermement de centaines de milliers de musulmans dans des camps de « rééducation » serait totalement inacceptable chez nous, mais s’intègre parfaitement dans une forme de « socialisme » destiné aux Chinois. Après tout ils n’ont pas la même « culture » que nous !

La position du PCF à l’égard de la Chine n’est pas un détail. Elle est, au contraire, une question de la plus haute importance. L’expérience de la dictature bureaucratique et répressive en URSS et sous les régimes semblables – dont celui de la Chine – ailleurs dans le monde a empoisonné la conscience des travailleurs et des jeunes à l’égard du socialisme. Pour ne serait-ce que commencer à dissiper ce brouillard idéologique, une clarification sur ce que nous entendons par le terme « socialisme » est indispensable.

La qualification du régime en Chine de « socialiste » de la part de la direction du PCF et son engagement de promouvoir sa politique d’expansion internationale est exactement à l’inverse de ce qui est nécessaire. Au lieu de chanter les louanges de ce régime autoritaire et recouvrir sa politique capitaliste et répressive d’un silence complice, il faudrait au contraire mettre clairement en évidence tous les aspects de sa politique réactionnaire afin de prouver aux travailleurs que ce régime, ainsi que l’exploitation et les oppressions dont il est responsable, n’a rien à voir avec le socialisme. Toute complaisance ou complicité à cet égard ne peut que faciliter le travail des idéologues capitalistes qui exploitent ce qui se passe en Chine pour discréditer le marxisme et le socialisme aux yeux des travailleurs, comme ils ont su exploiter – et avec une redoutable efficacité – les horreurs du « stalinisme » dans le passé.

Greg Oxley, PCF/La Riposte

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Annexe 1 : Transcription de l’intervention de Fabien Roussel en Chine.

Ici l’enregistrement

Depuis que je suis venu en Chine, j’ai pu découvrir concrètement les grandes évolutions de la Chine depuis la création de la République Populaire, il y a 70 ans. Et la nouvelle Chine, qui aujourd’hui rayonne dans le monde, est une Chine qui réussit aujourd’hui à répondre aux aspirations au droit au bonheur auquel tous les peuples du monde ont droit. C’est un pays qui arrive à lutter avec efficacité contre la pauvreté, qui arrive à faire des efforts très importants pour lutter contre le réchauffement climatique et donc à relever les défis de ce 21e siècle, mais [aussi]les défis auxquels la Chine est confrontée avec cette population très importante – 1, 4 milliards d’habitants – et donc réussir à relever ces défis est pour nous quelque chose de remarquable. Il faut venir ici, concrètement, pour s’en rendre compte.

Vous savez, dans l’Union Européenne, en France, nous sommes confrontés à un taux de pauvreté qui reste très élevé. Dernièrement, l’ONU a déclaré que pour la troisième année consécutive la famine augmentait dans le monde. Cette question de la pauvreté est un véritable fléau auquel il faut savoir s’attaquer. Or, en l’espace de 30 ans, la Chine a réussi à éradiquer pratiquement toute la pauvreté. C’était l’objectif fixé par le secrétaire général Xi Jinping d’éradiquer la pauvreté d’ici 2020 et je sais que cet objectif sera atteint. C’est 800 millions de Chinois, d’hommes, de femmes, qui ont réussi à sortir de la pauvreté et qui accèdent aujourd’hui à une vie digne et c’est donc un résultat remarquable que même l’ONU a souligné. L’objectif maintenant est de parachever une société de moyenne aisance pour 2035. C’est donc le prochain objectif et ce combat pour le bien-être du peuple chinois produit donc des résultats et je pense que pour nous, communistes français, pour l’ensemble des peuples occidentaux, il faut savoir apprécier ce résultat, car nous sommes confrontés aux mêmes problèmes chez nous et je remarque que nous avons bien du mal à pouvoir résoudre cette question en Europe comme en France.

[Le réchauffement climatique] est une question qui nous préoccupe tous dans le monde. Les jeunes sont très inquiets de l’avenir de la planète dans laquelle ils vont grandir, eux et leurs enfants. Et donc nous avons posé beaucoup de questions à nos camarades chinois sur les moyens mis en œuvre ici, pour lutter contre le réchauffement climatique. Et nous avons vu des mesures très fortes qui ont été mises en œuvre et qui commencent à porter leurs fruits efficaces. Alors bien sûr, nous ne pouvons pas reproduire exactement ces mesures dans notre pays, car nous avons des histoires différentes, des cultures différentes, mais là aussi, la Chine, qui était montrée du doigt comme étant le pays qui pouvait émettre le plus de gaz à effet de serre est aujourd’hui le pays qui fait le plus d’efforts, qui fait le plus d’investissements publics, pour lutter contre le réchauffement climatique. Là aussi, je pense qu’il faut savoir apprécier ces résultats, car cela concerne le peuple chinois qui a besoin de vivre dignement et qui a besoin d’un air pur, et cela concerne aussi toute la planète parce qu’il n’y a pas de frontières pour l’air pur et donc tous les efforts qui sont produits en Chine, qui est un grand pays, ont des effets positifs pour l’ensemble de la planète.

Une grande réflexion a été menée, ici en Chine, pour bien analyser l’évolution du capitalisme, de la globalisation de l’économie. Les communistes chinois souhaitaient faire entrer dans une nouvelle ère le socialisme à la chinoise avec des objectifs très précis en matière de politique intérieure pour le bien-être de la population chinoise, mais aussi en matière de politique extérieure, avec de nouvelles formes de coopération et d’échanges internationaux, avec un objectif de permettre aux peuples de vivre ensemble dans une communauté de destins. Nous avons aussi voulu, en venant ici en Chine, apprécier de manière concrète de cette pensée et comment les dirigeants du Parti Communiste Chinois mettent en œuvre cette politique. Nous avons eu l’occasion, à Shanghai, d’aller dans une Maison de Quartier pour voir comment, concrètement, ces objectifs étaient mis en œuvre. C’est comme ça que nous avons vu que du plus haut niveau jusque dans la vie quotidienne, comment ce socialisme à la chinoise se traduit, aujourd’hui, en tenant compte des réalités du monde d’aujourd’hui.

Nous avons pu travailler sur les nouvelles relations internationales que la Chine souhaite mener à travers de nouvelles coopérations avec l’ensemble des pays du monde, et la proposition qui est faite à travers « la nouvelle route de la soie » est une nouvelle proposition de coopération, d’échanges commerciaux, d’échanges internationaux, qui nous semble à nous, communistes français, très intéressantes, car cela repose sur une nouvelle conception que nous devons avoir de nos échanges commerciaux, qui doivent se faire sur un respect mutuel, sur la base de coopérations ou chacun est gagnant, alors qu’aujourd’hui les échanges commerciaux se déroulent souvent dans le cadre d’un rapport de force, dans un esprit de concurrence, et avec toujours un pays qui a vocation à être hégémonique. La proposition qui est faite ici, par la Chine, à travers « la nouvelle route de la soie », au contraire de tout cela s’appuie sur une volonté de développer la coopération, de travailler avec des partenaires, et dans un échange gagnant-gagnant où tout le monde réussira à récolter les fruits de ces nouveaux échanges internationaux. Et donc, un nouveau mode de coopération qui semble très positif et qui en plus favorise obligatoirement la paix entre les pays.

Nous avons tous besoin de réactualiser le marxisme, qui date aujourd’hui de plus d’un siècle. Le monde évolue très vite. La finance internationale se développe fortement. Des défis nouveaux apparaissent, comme celui du dérèglement climatique. Et donc il y a toujours besoin d’analyser et de revivifier la pensée de Marx. Il est toujours d’actualité. Et donc nous constatons que la pensée de Xi Jinping, qui souhaite faire entrer le socialisme à la chinoise dans une nouvelle ère, tient compte de ces évolutions du monde et répond à ces nouveaux défis. Et de la même manière, en France, nous avons un socialisme à la française à inventer, à remettre à l’ordre du jour pour répondre aux défis que le peuple français a devant lui.

Bien sûr le Parti Communiste Français se félicite du dialogue qui s’instaure entre les deux présidents, le président Xi Jinping et le président français. Ce dialogue est important pour nos deux pays, parce que nous souhaitons que la coopération se développe entre nos deux pays et le Parti Communiste Français mettra tout son poids, en France, pour que le dialogue entre la France et la Chine se développe sur la base d’une coopération forte et nouvelle entre nos deux pays, d’échanges d’expériences et de respect mutuel.

Mais le Parti Communiste Français veut jouer aussi tout son rôle, en France, pour appuyer les propositions de relations commerciales nouvelles que la Chine propose à travers « la nouvelle route de la soie ». Nous pensons que cette démarche est une démarche vraiment innovante répondant à plein de questions qui posent aujourd’hui. Nous préférons ce type d’échange aux traités libéraux que la France met en discussion en ce moment avec le Canada ou les pays de l’Amérique latine, et qui sont bien souvent défavorables au peuple français et notamment à notre agriculture. Et donc le PCF souhaite promouvoir ces accords de partenariat, car il nous semble que ces échanges sont porteurs de promesses pour tous les peuples, mais aussi porteurs de messages de paix, et c’est ce qui nous préoccupe le plus.

Nous avons besoin d’avoir des liens plus étroits entre le Parti Communiste Chinois et le Parti Communiste Français. Nous avons des différences, mais nous sommes issus de pays différents, avec une histoire différente et une culture différente. Mais ces relations sont faites de respect mutuel, de franchise. Tous les sujets sont abordés quand nous nous rencontrons et je souhaite que ces relations se poursuivent dans ce sens, qu’elles soient durables et qu’elles puissent même se renforcer pour mieux travailler ensemble.

Nous avons toujours besoin de plus de communisme dans le monde, en Europe et en France, et donc le Parti Communiste Français s’inscrit dans cette idée, parce qu’aujourd’hui, en France, les forces capitalistes, les forces libérales, ont marqué beaucoup de points dans la dernière période. Il y a un taux de pauvreté très élevé en France. Il y a des inégalités qui se creusent fortement, avec des riches qui sont de plus en plus riches et des travailleurs, des salariés, des retraités, des étudiants, qui ont un pouvoir d’achat qui diminue toujours. Donc la politique du Parti Communiste Français aujourd’hui, est de répondre à cette colère qui s’exprime dans notre pays, et qui est justifiée, mais surtout d’offrir des perspectives, de donner de l’espoir, qu’il est possible de vivre dignement dans notre pays, qu’il est possible de produire des richesses autrement et de mieux les répartir, pour répondre aux besoins de toute la population, lutter contre la pauvreté, mais aussi de relever les grands défis tels que la lutte contre le réchauffement climatique. Et donc le Parti Communiste Français est aujourd’hui face à un grand défi, c’est de redonner cet espoir, nous voulons montrer qu’il est possible, qu’il est urgent, même, de bâtir un nouveau modèle de société, qui répond aux urgences sociales et écologiques d’aujourd’hui. Nous voulons promouvoir ce nouveau modèle de société, ce socialisme à la française, pour répondre au bien-être du peuple français, pour redonner le pouvoir au peuple français, mais aussi reconstruire une communauté de destin autour de la nation française, parce que, vous le savez, la France perd toujours un peu plus de sa souveraineté avec la construction de l’Union Européenne, avec la globalisation de l’économie, et c’est donc, là aussi, un sujet que nous abordons, en politique française, pour que la France retrouve sa voix, son indépendance, et redevienne une grande nation, parmi les nations.

D’abord, je me félicite que va se tenir la conférence internationale sur les importations et la France sera mise à l’honneur à l’occasion de cette nouvelle conférence et c’est un signe positif des relations entre nos deux pays. Je souhaite que ces relations se développent, qu’elles se renforcent et que les entreprises françaises et chinoises, que nos deux pays coopèrent toujours plus ensemble. Le Parti Communiste Français mettra tout son poids, en France, à l’Assemblée nationale et au Sénat pour qu’à chaque fois que ces questions-là seront abordées, nous allions dans le sens de toujours plus de coopération. C’est pour cela que nous avons posé beaucoup de questions sur le projet concernant « la nouvelle route de la soie », parce que nous pensons que c’est concrètement un sujet dans lequel la France devrait s’impliquer plus fortement. Nous souhaitons que la France puisse signer un mémorandum avec la Chine sur cette question et aller plus loin que la France a fait jusqu’à maintenant. Et donc le Parti Communiste Français agira dans ce sens et puis nous souhaitons aussi que la France retrouve la voix forte qu’elle a eue dans le passé sur le plan international, une voix indépendante, la voix de la paix, la voix pour à chaque fois trouver des solutions politiques aux conflits, la voix qui défend le multilatéralisme, cette voix forte qu’a pu avoir de grands présidents comme le Général de Gaulle. Eh bien nous souhaitons que cette voix-là, que la France la retrouve.

Les communistes français regrettent fortement ce climat de tension, de guerre économique, qui existe aujourd’hui et qui impacte l’économie mondiale. Cela pourrait avoir des conséquences pour les peuples européens et français. Il faut sortir de ce climat de tension le plus rapidement possible et j’espère que la France mettra tout son poids pour sortir de cette guerre. Je regrette que l’Union Européenne ait utilisé le terme de « rival systémique » contre la Chine en parlant de ses projets de coopération. Cela ne va pas dans le bon sens. Nous voyons bien que la politique de l’administration américaine aujourd’hui, c’est la politique du doigt sur la gâchette du pistolet. Nous préférons, nous, les communistes français, la politique de la main tendue, celle qui promeut les échanges, le dialogue, l’apaisement, la coopération, la paix. Il est donc urgent de retrouver cet esprit-là. J’ai bien senti que c’était la volonté du Parti Communiste Chinois de construire ce type de relation et donc je souhaite que les négociations qui vont s’ouvrir prochainement entre la Chine et les États-Unis aboutissent rapidement à un apaisement et à des relations saines entre les deux pays.

Annexe 2 : Communiqué du PCF à propos de la visite officielle de Fabien Roussel en Chine

Fabien Roussel, député du Nord et secrétaire national du PCF, s’est rendu en visite officielle en Chine à l’invitation du Parti communiste chinois, du 26 au 30 juillet à Shanghai et Beijing.

La délégation conduite par Fabien Roussel a été reçue par plusieurs responsables politiques dont Huang Kunming, membre du Bureau politique et du Secrétariat du CC du PCC. Les échanges ont porté sur la situation internationale et la guerre commerciale menée par l’Administration Trump ciblant la Chine, ainsi que sur les situations nationales et les relations bilatérales sino-françaises et Chine-UE. Au cours des discussions, les dirigeants chinois ont souligné les résultats obtenus en matière de lutte contre la pauvreté – puisque l’objectif d’éradication de l’extrême pauvreté (axe structurant des OMD de l’ONU) est en passe d’être atteint en 2020 –, les réalisations en termes de préservation de l’environnement (notamment la priorité donnée à la voiture électrique) ainsi que d’autres grands chantiers ouverts sous la présidence de XI Jinping visant à toujours mieux redistribuer les richesses produites.

 De nombreux sujets ont pu être abordés dont ceux de politique intérieure, ainsi que celui de l’Initiative de la Ceinture et de la Route que le PCF suit avec très grand intérêt en ce qu’elle ouvre une perspective de coopération équilibrée, porteuse de paix et de sécurité collective. Ce fut l’occasion pour Fabien Roussel de manifester la volonté que la France y trouve sa place en défendant aussi ses intérêts et ambitions de développement humain et social, de réindustrialisation et de coopération régionale et internationale.

Plusieurs visites d’entreprises chinoises et françaises et de comité de quartier ont permis d’approfondir les enjeux économiques et commerciaux ainsi que le traitement des questions sociales. Se félicitant du climat de confiance et de franchise entre les directions des deux partis, établi depuis quelques années sur des bases plus solides, la délégation du PCF et les représentants du PCC se sont accordés sur plusieurs projets d’échange et de visite à brève échéance permettant de les approfondir encore.


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