AVANT-PROPOS : les articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » ne représentent pas les positions de notre tendance, mais sont publiés à titre d’information ou pour nourrir les débats d’actualités.
SOURCE : Mondafrique
Le décès brutal d’Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre ivoirien et héritier désigné du président Alassane Drame Ouattara, redistribue les cartes des élections présidentielle et législatives prévues en octobre prochain
Les Ivoiriens ont connu un moment de sidération, en cette fin d’après-midi du mercredi 8 juillet 2020. Le malaise en Conseil des ministres du Premier ministre était déjà une alerte inquiétante sur la santé d’Amadou Gon Coulibaly (61 ans). L’inéluctable devenait hélas probable.
Déjà, il apparaissait clairement que le « Lion » ne pourrait plus exercer les fonctions de premier ministre. Quelques minutes plus tard, après son hospitalisation à la Polyclinique internationale Sainte Anne-Marie (PISAM) de Cocody, à Abidjan , c’était aussi le dauphin désigné par Alassane Drame Ouattara(78 ans) qui quittait ce monde.
On devine la détresse du président ivoirien avec la disparition brutale de son fidèle ami et successeur putatif, qu’il avait adoubé.
Les problèmes de santé invalidants
Depuis son évacuation sanitaire en urgence absolue vers la France, un samedi soir du 2 mai 2020, en pleine fermeture des frontières et confinement général en France, on savait qu’Amadou Gon Coulibaly ne subirait pas un simple « contrôle médical ». Mondafrique, dans l’article ci dessous, avait alors évoqué la succession hasardeuse qui s’imposait à Alassane Drame Ouattara.
Il ne fallait pas être grand clerc pour reconnaître que les problèmes cardiaques sérieux dont souffrait Amadou Gon Coulibaly ne présentait plus toutes les assurances exigibles pour exercer les fonctions de chef de l’Etat. Son hospitalisation de deux mois à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière avait confirmé cette quasi incapacité. Le retour du Premier ministre à Abidjan, ce 2 juillet 2020, avait rassuré certains mais n’avait nullement levé les inquiétudes.
Des cartes rabattues
Alassane Drame Ouattara se trouve désormais devant une situation qu’il n’avait probablement pas totalement écartée. Dans un premier temps, il va devoir remplacer son premier ministre défunt. Il avait déjà confié l’intérim à Hamed Bagayoko, l’homme aux multiples réseaux, adversaire de longue date d’Amadou Gon Coulibaly et à l’ambition affichée. Il devrait être confirmé dans les fonctions de Premier ministre.
Quant à lui assurer une désignation de candidat du parti présidentiel avec son soutien décisif, cela ne paraît pas aussi simple.
L’élection présidentielle doit avoir lieu le 31 octobre 2020. Les candidatures doivent être déposées pour le 20 juillet 2020. Le temps presse.
Alassane Drame Ouatara n’a nul envie de voir les « crocodiles » qui se trouvent dans le marigot ivoirien, depuis des décennies refaire surface.
Certains avancent qu’avec cette nouvelle donne, le président Ouattara pourrait trouver un motif pour revenir sur sa décision du 5 mars 2020 de ne pas postuler un nouveau mandat présidentiel. Une personnalité pourrait aussi s’engager dans ce challenge pour lequel il ne pensait pas.
Un outsider nommé Tidjane Thiam
Le brillant économiste et financier, Tidjane Thiam pourrait constituer un plan B qui ne déplairait pas à la communauté internationale. Après avoir failli, à deux doigts près, être nommé ministre par Emmanuel Macron dans le gouvernement de Jean Castex, une candidature de Tidjane Thiam ( 58 ans) pourrait séduire.
Le diplômé de Polytechnique, de l’École des Mines et de l’nsead, le banquier international et l’ancien directeur de l’important Bureau national des études techniques et du développement pourrait réunir un certain consensus dans cette période si particulière mais aussi pleine d’incertitudes.