Iran. Le prochain chef suprême

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SOURCE : A l'encontre

Par Yassamine Mather

Cette semaine, alors que le monde attendait la possible annexion par Israël des territoires palestiniens, la République islamique d’Iran est restée relativement silencieuse sur le sujet. En fait, ces dernières semaines, même les États arabes «modérés», tels que le Koweït et la Jordanie, ont exprimé avec force leur opposition à cette possible et dangereuse mesure.

Mais il y a de bonnes raisons à cette réticence de l’Iran. Le pays traverse une nouvelle crise majeure: un dictateur malade (Ali Khamenei) qui tente d’assurer sa succession; une situation économique qui frise l’effondrement total, suite aux sanctions ainsi que sous l’impact de la corruption et de la mauvaise gestion économique; la deuxième vague de pandémie de coronavirus qui fait des ravages; sans oublier les conséquences néfastes de plusieurs procès pour corruption, très médiatisés, impliquant des membres du clergé de haut rang ou leurs proches, qui ont occupé ou occupent actuellement des postes de haut niveau au sein du gouvernement ou du système judiciaire. Ils sont accusés de corruption de portant sur plusieurs milliards de dollars.

Ali Khamenei et Ebrahim Raisi

En outre, l’actualité a récemment été dominée par le suicide/meurtre d’un ancien juge et ecclésiastique, Gholamreza Mansouri, à Bucarest. Des rapports sur sa mort apparaissent à côté de photos des appartements et des villas de luxe associées à un procès en cours. Dans ce dernier étaient nombreuses les allégations de ses liens avec d’autres religieux et personnages haut placés non-membre du clergé, corrompus et ayant tous des liens avec l’une ou l’autre des nombreuses factions de la République islamique.

Ironiquement, sur de nombreux sites d’information, on trouve également des photos de travailleurs du sucre et de mineurs se plaignant de la faim de leurs familles – conséquence directe du non-paiement de leurs salaires – ainsi que des protestations contre la privatisation. L’ironie réside dans le fait que le chef suprême, Ali Khamenei, semble avoir l’illusion de présider un gouvernement «post-révolutionnaire», qui est arrivé au pouvoir en promettant l’«égalité».

Dans tout ce gâchis, le point culminant de la semaine de fin juin a été la défense par Ali Khamenei des chefs actuels et anciens de l’appareil judiciaire du pays: les ayatollahs Ebrahim Raisi et Amoli Larijani [président du Conseil de discernement de l’intérêt supérieur du régime]. Depuis de nombreuses années, les Iraniens sont au courant des allégations de corruption majeure parmi les hauts responsables du système judiciaire. Toutefois, l’arrestation de l’ancien député de Amoli Larijani, Akbar Tabari, en juillet 2019, pour des délits financiers, ainsi qu’un important procès pour corruption financière impliquant plusieurs juges de haut rang accusés de détournement de fonds et de corruption ces dernières semaines, ont suscité un mécontentement généralisé parmi les Iraniens ordinaires.

L’un des coaccusés dans l’affaire Abkar Tabari était le défunt Gholamreza Mansouri, connu pour avoir infligé de longues peines de prison à des militants syndicaux, des journalistes et des opposants politiques au régime. Ces dernières années, il a été chargé d’enquêter sur les tortures dans les prisons iraniennes – bien qu’il y ait des allégations selon lesquelles il aurait lui-même été responsable de ces tortures infligées aux opposants politiques du régime. A l’approche du procès, Gholamreza Mansouri a quitté l’Iran – les autorités l’accusant de s’être enfui avec un demi-million d’euros. Il a d’abord prétendu être en Allemagne pour y recevoir un traitement médical, mais juste après le début du procès Abkar Tabari, le mois dernier, il est apparu à Bucarest.

Selon certaines informations, il se serait rendu à l’ambassade iranienne – peut-être pour tenter de négocier un accord permettant son retour en Iran. Si tel était le cas, il n’y a certainement pas eu d’accord, car les autorités iraniennes ont demandé à Interpol de les aider à l’extrader. En conséquence, Gholamreza Mansouri a été arrêté. Il devait comparaître le 10 juillet 2020 lors d’une audience au tribunal concernant son extradition, mais le 19 juin 2020, son corps a été retrouvé sur le sol devant l’hôtel Duke à Bucarest. Apparemment, il était tombé de six étages. L’enquête initiale suggérait un suicide, mais depuis, des doutes sont apparus. Selon certaines informations, il y avait une valise pleine dans sa chambre, ce qui suggère qu’il s’apprêtait à fuir.

Hadi Shirzad, qui dirige le département international de police iranien, a déclaré la semaine dernière que selon les informations fournies par Interpol, Mansouri avait sauté par la fenêtre de son hôtel. Les opposants au régime voient des similitudes avec la mort de Saeed Emami, un officier de renseignement du ministère de l’Information qui était accusé d’avoir orchestré une série de meurtres politiques en Iran. Lui aussi se serait suicidé, dans la prison Evin de Téhéran, alors qu’il attendait son procès en 1999. Des sections de la presse iranienne ont laissé entendre à l’époque qu’Saeed Emami avait été réduit au silence pour l’empêcher d’impliquer d’autres agents des services de renseignement. L’accusation concernant Gholamreza Mansouri est qu’il a été tué pour l’empêcher de dénoncer des complices dans des scandales de corruption impliquant de hauts fonctionnaires du gouvernement et de la justice.

Test de loyauté

Indépendamment de la véracité des allégations, personne ne peut douter de la volonté d’Ali Khamenei de pardonner aux personnes accusées de corruption majeure – tant qu’elles lui restent fidèles, bien sûr. Un très bon exemple est celui de Mohammad Bagher Ghalibaf, qui, avec l’ouverture du nouveau majles (le parlement islamique iranien), est le nouveau président. Mohammad Bagher Ghalibaf aime toujours mettre en avant ses compétences militaires et politiques – en tant que pilote qualifié, ancien maire de Téhéran, chef de la police nationale et chef du quartier général national de lutte contre la traite des êtres humains. Cependant, la plupart des Iraniens se souviennent des diverses accusations de corruption et de détournement de fonds portées contre lui. En 2018, le majles a traité une motion demandant une enquête sur son époque en tant que maire de Téhéran, lorsqu’il aurait accordé à des associés proches plus de 500 millions de dollars de biens immobiliers dans les banlieues riches de la capitale, à des prix réduits. La motion parlementaire a été abandonnée sous la pression des députés conservateurs.

Le journal américain Foreign Policy a rapidement tiré profit de la nomination de Mohammad Bagher Ghalibaf à la présidence du majles. Dans un article intitulé «La corruption est une qualification professionnelle dans l’Iran d’aujourd’hui», nous trouvons cette affirmation: «Le nouveau président du parlement iranien est largement connu pour être un escroc – mais un fidèle.» [1]

Cependant, le soutien d’Ali Khamenei à des fonctionnaires corrompus bien connus suit sa propre logique. L’échec de l’accord nucléaire iranien – du Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOE : l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien ou plan d’action conjoint) – et l’imposition de nouvelles sanctions sévères par les États-Unis coïncident avec une période où l’Iran s’affronte à des revers militaires en Syrie et perd des alliés politiques en Irak. La nouvelle situation a ouvert la voie à l’ascension d’une nouvelle direction de droite dure au sein du régime. L’ère du «réformisme islamique» touche à sa fin [2].

Ebrahim Raisi – un ecclésiastique et juge connu pour son implication dans le massacre de prisonniers politiques à la fin des années 1980 – est le nouveau chef du pouvoir judiciaire. Ebrahim Raisi, qui s’est battu et a perdu les élections présidentielles de 2017, serait le favori de Khamenei pour devenir le prochain vali faghih (chef suprême). La campagne de lutte contre la corruption d’Ebrahim Raisi – un processus qui a commencé par le limogeage puis l’arrestation d’Akbar Tabari, ancien chef adjoint du pouvoir judiciaire – est liée à ses tentatives d’éliminer ses rivaux pour succéder à Ali Khamenei.

Il n’est pas étonnant que cette dernière tentative d’éradiquer la corruption ne soit pas prise au sérieux par la plupart des Iraniens. (Article publié dans Weekly Worker, le 2 juillet 2020; traduction rédaction A l’Encontre)

Yassamine Mather est enseignante à l’Université d’Oxford. Elle est responsable de la revue Critique. Journal of Socialist Theory.

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[1] https://foreignpolicy.com/2020/06/26/corruption-is-a-job-qualification-in-todays-iran/

[2] La répression contre toutes les expressions de la «société civile« s’accentue. Ainsi, les dirigeant de l’ONG, la Société de l’iman Ali – dont les activités se centraient sur la lutte contre la pauvreté, l’éducation et la libération des adolescents délinquants ou condamnés à mort pour meurtre – sont l’objet d’arrestation pour «avoir terni l’image du pays». Les activités de cette ONG, connue, éclairaient la réalité du pays, ce qui est insupportable pour les tenants «conservateurs» du régime. (Réd.)

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«Pour une région dénucléarisée»

Centrifugeuses sur le site de Natanz

Par Yassamine Mather

Il y a de fortes indications qu’Israël fut responsable d’un certain nombre d’incidents sur les sites militaires et nucléaires iraniens. Le 20 juin 2020, les habitants de Téhéran ont rapporté une explosion majeure qui a illuminé le ciel à l’est de la capitale. Le gouvernement a essayé de minimiser l’incident, en l’attribuanr à une explosion de gaz dans la base militaire de Parchin.

Cependant, des photos satellites ont montré que l’incident s’était produit un peu plus loin, à Khojir – une usine de production de missiles avec des tunnels souterrains qui dissimulent l’arsenal iranien. Le journal koweïtien Al-Jarida a affirmé le lendemain que l’explosion avait été causée par des missiles largués par un certain nombre d’avions de chasse furtifs F-35 israéliens, bien qu’Israël et les États-Unis aient tous deux nié toute implication.

Cette explosion a été suivie d’importantes coupures de courant dans la ville de Chiraz, dans le sud du pays. Le 2 juillet 2020, un incendie et une explosion ont été signalés dans l’un des bâtiments de l’usine d’enrichissement nucléaire de Natanz, qui serait une usine de production de centrifugeuses. Alors que la plupart de l’usine est souterraine, l’explosion s’est produite dans l’un des rares bâtiments en surface.

Selon Simon Henderson, chercheur à l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient, «il semble qu’une sorte de «guerre nucléaire» ait commencé au Moyen-Orient» [1]. Henderson affirme en outre que l’explosion a fait reculer le programme nucléaire iranien de plusieurs mois, voire de plusieurs années. Je dois avertir les lecteurs que cet «Institut», loin d’être une institution universitaire indépendante, est «un groupe de réflexion américain pro-israélien basé à Washington», comme le dit Wikipedia – et «une partie du noyau» du lobby israélien aux États-Unis (une accusation que WINEP nie) [2].

Puis, le 10 juillet, le New York Times a affirmé avoir des informations de première main selon lesquelles «une stratégie conjointe américano-israélienne est en train d’évoluer – certains pourraient prétendre qu’elle régresse – vers une série de frappes clandestines de courte durée» [3]. La presse iranienne a également été prompte à blâmer Israël. Selon Nournews, qui est souvent associé au Conseil suprême de sécurité nationale de la République islamique, Israël n’aurait pas pu être responsable de l’opération d’explosion de Natanz sans avoir obtenu le feu vert de Washington: «Si nous acceptons que le rôle du régime sioniste [dans l’incident] est vrai, alors nous devons accepter qu’il avait reçu l’approbation des États-Unis pour s’engager directement avec l’Iran.» [4]

Javad Karimi Ghodousi, du comité de Sécurité nationale iranien, a accusé les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique, les accusant d’agir comme espions pour le gouvernement israélien. Il a ajouté que l’explosion sur le site nucléaire s’était produite dans le bâtiment que les inspecteurs de l’AIEA avaient examiné six fois: «L’incident est le résultat de l’infiltration et de la collecte d’informations en faveur du régime sioniste menée par les inspecteurs.» [5]

En fait, les responsables israéliens se sont abstenus de peu de revendiquer la responsabilité de l’incident de Natanz. Selon le ministre des affaires étrangères, Gabi Ashkenazi, «Nous avons une politique à long terme au cours de nombreuses administrations pour ne pas permettre à l’Iran d’avoir des capacités nucléaires… Nous prenons des mesures qu’il vaut mieux ne pas dire.» [6]

Il y a des raisons évidentes pour lesquelles Benyamin Netanyahou et son gouvernement pourraient être derrière tout cela. Après tout, l’annexion tant annoncée de certaines parties des territoires palestiniens occupés, prévue pour le 1er juillet, ne s’est pas produite, entre autres suite à l’opposition généralisée des États européens. Parmi les opposants à l’annexion figurait le premier ministre britannique pro-israélien, Boris Johnson, qui a déclaré dans le quotidien israélien à grand tirage Yedioth Ahronoth:

«Je suis un défenseur passionné d’Israël. C’est donc avec tristesse que j’ai suivi les propositions d’annexion du territoire palestinien… Je crains que ces propositions n’échouent dans leur objectif de sécuriser les frontières d’Israël et qu’elles soient contraires aux intérêts à long terme d’Israël lui-même.» [7]

Tout cela a coïncidé avec la faible cote de popularité de Donald Trump, qui est, bien sûr, le plus important allié d’Israël. Cependant, quelles qu’en soient les raisons, le retard n’a pas été bien accueilli par les politiciens israéliens favorables à la colonisation, qui ont accusé Netanyahou de «renoncer» aux plans d’annexion de la vallée du Jourdain en faveur de mesures plus limitées. L’ancien ministre de la justice, Ayelet Shaked, a accusé Netanyahou de se préparer à abandonner le plan.

***

Dans ces circonstances, le gouvernement israélien avait besoin de quelque chose pour détourner l’attention et l’incident de Natanz aurait pu faire partie de ces plans. Peut-être que Washington et Tel-Aviv espéraient que la République islamique d’Iran riposterait, ouvrant la voie à une guerre régionale totale. Si cela se produisait, il ne fait aucun doute que toutes les institutions occidentales, de l’Union européenne aux Nations unies, exprimeraient leur sympathie à Israël et verraient peut-être de bonnes raisons d’accepter l’annexion du territoire palestinien. Si tel était le plan, la politique actuelle de l’Iran qui consiste à minimiser ces incidents doit être exaspérante pour les administrations Trump et Netanyahou.

Hypocrisie

Une fois de plus, ces événements ont montré l’effondrement complet de certaines parties de la gauche iranienne. Certains se sont déclarés préoccupés par les effets négatifs de l’industrie nucléaire iranienne sur le climat, tandis que d’autres ont fustigé les «anti-impérialistes dépassés», qui ne cessent de parler d’Israël!

Chaque fois que nous avons abordé la question du programme nucléaire iranien dans le cadre de l’initiative «Hands Off the People of Iran» (Hopi), nous avons souligné que c’est la sécurité de l’industrie nucléaire iranienne elle-même qui constitue une menace, et non le prétendu développement d’armes nucléaires.

Il est clair que le régime ne tient pas à la vie de ses civils ni même à celle de ses propres partisans. En 2020, l’attitude cavalière de la République islamique face au Covid-19 [14’000 morts officiellement], l’hostilité envers les manifestants lors funérailles du général assassiné Qasem Soleimani [de nombreux morts ont été dénombrés lors des funérailles], la destruction d’un avion civil [en janvier 2020 un avion de Ukraine International Airlines a été abattu «par erreur» comme ce fut reconnu après hésitation ; bilan: avec 176 morts] ont prouvé ce fait fondamental.

Cependant, soyons très clairs sur le fait qu’un autre État du Moyen-Orient – à savoir Israël – possède très certainement des armes nucléaires. Des décennies après l’enlèvement [à Rome par les services israéliens] et l’emprisonnement [condamné à 18 ans de prison, libéré en 2004] de Mordechai Vanunu, le technicien nucléaire qui a révélé l’étendue du programme nucléaire israélien [en 1986 dans le Sunday Times], le pays nie toujours posséder des bombes nucléaires. Il n’est pas signataire du traité de non-prolifération des armes nucléaires et on estime qu’Israël possède un stock de 80 à 400 ogives nucléaires.

Sa centrale de Dimona a été au centre de batailles judiciaires entre ses anciens employés et ses retraités, cherchant à obtenir une compensation pour les fuites radioactives. En avril 2016, le quotidien israélien Haaretz a rapporté que la centrale présentait plus de 1500 défauts – certains ayant été détectés dès 1963 [8]. En septembre 2017, les retraités de Dimona et les membres survivants de leur famille ont finalement reçu une compensation totale de 22 millions de dollars de la part de la Commission israélienne de l’énergie atomique, qui fait partie du bureau du Premier ministre [9].

Tout cela montre que le programme nucléaire «secret» d’Israël est aussi dangereux pour ses propres citoyens et ses voisins que l’industrie nucléaire iranienne. Il constitue une menace majeure non seulement pour la paix et la sécurité du Moyen-Orient, ainsi que pour l’Europe et l’Afrique du Nord, mais aussi pour l’environnement de la région.

Hopi a toujours maintenu une position très claire: nous voulons une région dénucléarisée, ce qui signifie, bien sûr, la destruction de l’arsenal nucléaire d’Israël. Si l’Iran possédait des armes nucléaires (et rien ne prouve qu’il en possède), nous exigerions également leur destruction. Mais mettre en évidence le programme nucléaire de la République islamique d’Iran tout en ignorant les armes nucléaires réelles d’un autre État religieux est totalement hypocrite.

Quiconque dispose d’un iota d’intelligence sait que le fait de se mêler des systèmes de contrôle d’une centrale nucléaire en piratant son système informatique ou en effectuant des raids aériens contre de telles centrales pourrait provoquer une catastrophe environnementale sans précédent.

Plus près de nous, les événements de ces dernières semaines au Moyen-Orient devraient servir de signal d’alarme à ceux qui ont encore l’impression que les fausses accusations d’antisémitisme dirigées contre la gauche à l’intérieur et à l’extérieur du parti travailliste sont toutes dues à la seule volonté de saper Jeremy Corbyn. La chasse aux sorcières actuelle a des objectifs bien plus ambitieux: il s’agit d’obtenir le soutien de l’Europe au programme géopolitique pro-israélien des États-Unis et de faire taire le mouvement anti-guerre dans ce pays et au-delà. (Article publié dans Weekly Worker, le 16 juillet 2020; traduction rédaction A l’Encontre)

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[1] https://thehill.com/opinion/international/505975-will-iran-go-nuclear-over-its-latest-nuke-site-setback

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Washington_Institute_for_Near_East_Policy

[3] https://www.nytimes.com/2020/07/10/world/middleeast/iran-nuclear-trump.html

[4] https://www.middleeasteye.net/news/iranian-press-review-iran-warns-israel-over-direct-confrontation-follow-natanz-explosion

[5] Ibid.

[6] https://www.rferl.org/a/israel-launches-new-spy-satellite-to-monitor-iran-/30709355.html

[7] https://www.timesofisrael.com/in-hebrew-op-ed-uks-johnson-implores-israel-to-drop-annexation-bid/
[8] https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-dimona-reactor-plagued-by-1-537-defects-scientists-say-1.5440719

[9] https://www.haaretz.com/israel-news/cancer-stricken-israeli-nuclear-reactor-workers-awarded-22-million-1.5451774


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