Sept organisations syndicales appellent à une journée de grève le 17 septembre

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SOURCE : Le Monde

La CGT avait annoncé dès juillet la tenue d’une journée d’actions syndicales à la rentrée. Vendredi, la fédération des cheminots a déposé un préavis de grève (Note rédaction ARC : le communiqué intersyndical est en bas de la page)

Lors d’une manifestation de la CGT en juillet à Bouguenais (Loire-Atlantique), où sont situés les bureaux régionaux de la filiale d’Air France HOP!.

Près de deux mois après l’appel de la CGT à une journée de grèves et de manifestations le 17 septembre, la Fédération syndicale unitaire (FSU), Solidaires et des organisations de jeunesse (FIDL, MNL, UNEF, UNL) ont rejoint l’appel dans un communiqué commun, publié jeudi 27 août.

« La question de l’emploi est centrale » pour les sept organisations, qui énumèrent leurs revendications : « lutte contre la précarité et la pauvreté, hausse des salaires, développement des services publics, abandon définitif de la réforme des retraites ». Elles appellent à « une première journée d’action » le 17 septembre, « selon des modalités à définir dans les secteurs professionnels et les territoires (grèves, manifestations, rassemblements, etc.) ». La fédération CGT des cheminots a annoncé vendredi avoir déposé un préavis pour une grève du mercredi 16 septembre, à 20 heures, jusqu’au vendredi 18 septembre à 7 h 55.

Le 9 juillet, juste après avoir été reçu par Jean Castex, alors fraîchement nommé premier ministre, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, avait appelé à une journée de grèves et de manifestations le 17 septembre. « Après la rencontre avec le premier ministre, toujours rien de concret pour l’emploi et les salaires. Il faut passer des paroles aux actes », avait expliqué la CGT.

Des aides aux « multinationales sans contrepartie et contrôle d’utilisation »

Les sept organisations exigent la gratuité des masques pour les collégiens, les lycéens et les étudiants. « La réduction du temps d’exposition également nécessaire induit de discuter de l’organisation, des conditions de travail et [de] réduction du temps de travail », ajoutent-elles, réclamant une baisse horaire « sans perte de salaire », au lendemain de l’appel de Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, à « rouvrir le débat » sur le temps de travail.

« Il est également temps d’en finir avec les aides publiques de toute nature dont bénéficient de grandes multinationales sans contrepartie et contrôle d’utilisation », ajoutent les syndicats. Force ouvrière, qui a bataillé cet hiver avec la CGT contre la réforme des retraites, ne s’associe pas à cet appel mais rejoint une large partie de leurs positions, dans un communiqué séparé réagissant à la conférence de presse de Jean Castex consacrée à l’épidémie.

FO « conteste » le fait que la prise en charge des masques ne soit pas systématique pour les élèves. Elle « réitère sa revendication que les aides publiques soient (…) évaluées quant à leur efficacité sur l’emploi, conditionnées systématiquement à l’interdiction des licenciements et du versement de dividendes et contrôlées en conséquence ».

La confédération estime « indispensable » que le plan de relance « conduise au maintien et à la relocalisation d’industries et de services et s’accompagne d’une action résolue contre la spéculation boursière improductive et l’évasion fiscale, ainsi que de la responsabilisation des donneurs d’ordres sur les sous-traitants ».


Communiqué intersyndical – Une rupture profonde s’impose !

La rentrée sociale revêt un caractère tout à fait inédit à plus d’un titre. Aux conséquences humaines de la crise sanitaire, s’ajoutent des mesures régressives portées par le Gouvernement. Celles et ceux qui travaillent et produisent les richesses, dont les salariés qui ont été particulièrement exposés et mis à contribution pendant le confinement, sont les premiers à payer les velléités d’employeurs qui annoncent licenciements et délocalisations. Pendant ce temps, ils maintiennent le versement de dividendes pour les actionnaires et exigent de nouvelles exonérations de cotisations sociales et des baisses d’impôts.

Préparée sans réelle prise en compte de la situation sanitaire et sans moyens supplémentaires, la rentrée scolaire et universitaire inquiète les jeunes, les familles et les professionnels, cela dans le cadre d’un protocole sanitaire ministériel illisible et sans cesse remis en cause. Nous exigeons la mise à disposition gratuite de masques en quantité suffisante à l’ensemble des collégiens, lycéens et étudiants. Il en va de même pour l’ensemble de la population. Pour le monde du travail, il revient aux employeurs de prendre en charge les mesures de protections individuelles et collectives, dont la distribution gratuite de masques en quantité suffisante. La réduction du temps d’exposition également nécessaire induit de discuter de l’organisation, des conditions de travail et réduction du temps de travail.

Les organisations syndicales et de jeunesse affirment ensemble que la priorité doit être donnée à la préservation et à la création en nombre d’emplois stables et qualifiés, à la sortie de la précarité en particulier des jeunes travailleurs, des étudiants, avec leur mise en protection sociale. Cela passe notamment par la réduction du temps de travail sans perte de salaire, le développement des services publics et des industries nécessaires à la réponse aux besoins en biens et services, en prenant en compte l’urgence écologique.

Il est urgent d’augmenter les salaires, les traitements, les pensions et les minimas sociaux.

Il est également temps d’en finir avec les aides publiques de toute nature dont bénéficient de grandes multinationales sans contrepartie et contrôle d’utilisation.

La période a également confirmé les exigences communes qu’ont portées nos organisations lors de la lutte contre la réforme du système des retraites. Nos organisations condamnent toute nouvelle régression en matière de retraite et de protection sociale programmées notamment par le Gouvernement au détour du projet de loi de finances de la sécurité sociale (création de la cinquième branche, augmentation de la CSG, etc. …).

L’urgence sociale impose aujourd’hui tout au contraire, de préserver notre système intergénérationnel et d’envisager une protection sociale incluant la dimension professionnelle tout au long de la vie, des années d’études à la retraite.

La situation impose donc des mesures de transformation profonde en totale rupture avec les politiques économiques et sociales actuelles. Un énième « plan de relance » qui ne remettrait pas en cause ces politiques, ne pourrait conduire qu’à une aggravation de la crise sociale, économique et écologique.

La question de l’emploi est centrale : lutte contre la précarité et la pauvreté, hausse des salaires, développement des services publics, abandon définitif de la réforme des retraites. Les organisations La CGT, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNEF et UNL appellent à faire de la journée du 17 septembre une première journée d’action, selon des modalités à définir dans les secteurs professionnels et les territoires (grèves, manifestations, rassemblements, etc. …) pour imposer le changement nécessaire.

Paris, le 27 août 2020.

 

 

 


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