Présentation

Chacun se souvient que le 30 mai dernier, surmontant l’interdiction de manifester du préfet Lallement, des milliers de travailleurs immigrés et français parvenaient à se rassembler à la Madeleine et à l’Opéra et imposaient le droit de manifester à Paris, après de longs mois de confinement des libertés démocratiques.

Constituée en 2018 par des associations et collectifs combattant les violences policières et les lois anti-immigrés, la Marche des solidarités appelle à une marche qui se conclura par une manifestation vers l’Élysée

La Marche est en train s’organiser, avec des départs de plusieurs villes.

    • Marseille/Montpellier en passant notamment par Lyon et auquel pourraient se raccorder des départs de Grenoble, St Etienne…
    • Toulouse/Bayonne, en passant notamment par Bordeaux/Limoges
    • Rennes/Nantes en passant notamment par Le Mans
    • Lille/Rouen en passant notamment par Amiens
    • Strasbourg en passant notamment par Metz, Nancy.

Les départs des villes du sud, les plus éloignées, sont prévus vers le 19 septembre prochain.

De fait cette marche nationale de plusieurs semaines, culminant en une arrivée massive à Paris et une manifestation vers l’Élysée n’aura pas seulement pour effet de rencontrer un écho médiatique mais aussi celui de renforcer la mobilisation dans chaque étape des parcours et d’avancer vers la construction d’un mouvement national.

La date de la marche vers l’Élysée, celle du 17 octobre, est en même temps un hommage à la manifestation massive des Algériens et Algériennes à Paris pour l’indépendance le 17 octobre 1961 qui fut réprimée dans le sang par la police française.

Au moment où il s’avère que la contamination par le Covid-19 connaît de nouveau une progression alarmante, la revendication de fermeture des Centres de Rétention Administrative (CRA) s’impose plus que jamais, comme une mesure immédiate ainsi que le droit au logement et la régularisation, sans condition ni délai, de tous les sans-papiers. Cela ne peut aller sans l’abrogation des lois anti–immigration et en particulier de la loi Macron appelée en novlangue : « Loi pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie« . Les revendications les plus vitales des réfugiés sont incompatibles avec la politique déployée par Macron contre les migrants ; de ce point de vue, l’objectif de la marche,l’Élysée, n’est pas une simple ficelle destinée à créer le buzz, mais a pour claire signification qu’aucune des revendications des migrants ne pourra être arrachée sans affronter Macron.

NB : Nous respectons l’écriture inclusive de la rédaction de l’appel

Document

De toutes les villes, de tous les foyers et de tous les quartiers

On marche vers l’Élysée !

Acte 1 : Le 30 mai des milliers de Sans-Papiers et de soutiens ont bravé l’interdiction de manifester à Paris et dans plusieurs autres villes.

Dans les jours et les semaines qui ont suivi, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre le racisme et les violences policières.

Acte 2 : Le 20 juin, des dizaines de milliers de Sans-Papiers et soutiens ont manifesté à Paris, Marseille, Lyon, Lille, Rennes, Montpellier, Strasbourg et dans de nombreuses autres villes.

Mais Macron n’a eu aucun mot pour les « premierEs de corvée », aucun mot pour les Sans-Papiers, exploitéEs dans les pires des conditions ou perdant leur emploi sans chômage partiel, retenuEs dans les CRA, vivant à la rue ou dans des hébergements souvent précaires et insalubres. Aucun mot pour les jeunes migrantEs isoléEs. Il n’a eu aucun mot contre le racisme, aucun mot pour les victimes des violences policières.

Nous disons qu’une société qui refuse l’égalité des droits aux prétextes de la nationalité, l’origine, la couleur de peau sera de plus en plus gangrenée par le racisme et les violences d’État.

Nous disons qu’une société qui accepte l’inégalité des droits, la surexploitation, la répression, l’enfermement, l’expulsion des Sans-Papiers au nom de la crise, sera désarmée face à toutes les attaques sociales.

Alors nous organisons l’Acte 3 des Sans-Papiers.

En septembre des Sans-Papiers et des soutiens partiront de Marseille, de Rennes, de Toulouse, de Lille, de Strasbourg, Montpellier, Bayonne, Grenoble, Le Havre… de tous nos quartiers, de toutes nos communes et traverseront le pays.

Ces marches convergeront le 17 octobre à Paris pour aller vers l’Elysée.

Parce qu’il s’agit de liberté et de solidarité, nous manifesterons le 17 octobre en hommage à toutes les victimes du colonialisme, du racisme et des violences de la police, en hommage à toutes les victimes des politiques anti-migratoires et des contrôles au faciès.

Parce qu’il s’agit tout simplement d’égalité nous manifesterons pour imposer enfin la régularisation de touTes les Sans-Papiers, la fermeture des centres de rétention et le logement pour touTEs.