Veolia-Suez : Arnaud Montebourg dénonce «un scénario à la russe»

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SOURCE : Figaro

L’ancien ministre de l’Économie a adressé une lettre au premier ministre dans laquelle il s’interroge sur «une collusion possible au sein de l’État» dans ce dossier.

L’ancien ministre socialiste de l’Économie Arnaud Montebourg a estimé ce vendredi que le rachat de Suez par Veolia était une «vente truquée» impliquant, selon lui, «une collusion au sommet de l’État». «C’est une affaire extrêmement grave, c’est un démantèlement d’une entreprise saine», a critiqué sur LCP l’ancien député, pour qui «l’État est responsable puisqu’ils ont laissé faire. Ils ont même encouragé».

L’ancien ministre de l’Économie a adressé le week-end dernier une lettre au Premier ministre Jean Castex dans laquelle il s’interroge sur «une collusion possible au sein de l’État» dans ce dossier. Jeudi sur LCI, Arnaud Montebourg avait déjà visé l’État qui «n’a pas fait son travail, il n’a pas mis aux enchères» la part d’Engie. Selon lui, il s’agit donc d’«une vente à caractère dolosif, c’est-à-dire qu’elle a été forcée, sous contrainte», une vente «truquée, qui devra être annulée». «Nous sommes dans un scénario à la russe : le pouvoir a décidé de prendre une proie et de l’offrir sur un plateau à un de ses amis, Antoine Frérot, le patron de Veolia», a accusé Arnaud Montebourg, fustigeant «un scénario de distribution de privilèges à une petite oligarchie».

«On ne peut pas imaginer qu’Antoine Frérot, patron de Veolia, lance une OPA sur Suez, boîte indirectement détenue par l’État, sans aller en avertir le président de la République», a également souligné sur LCP le député (LR) Olivier Marleix, qui avait présidé la commission d’enquête sur la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric (GE) en 2014. «On ne peut imaginer qu’il n’ait pas un accord d’Emmanuel Macron, qu’il connaît très bien puisque le premier (Antoine Frérot) a été un supporter du second pendant sa campagne présidentielle, et donc tout ça se fait avec le soutien de l’État», a-t-il lui aussi accusé.

Selon Olivier Marleix, ce «qui prouve que l’État est tout à fait d’accord avec cette stratégie, c’est que s’il était contre, il aurait demandé une assemblée générale extraordinaire (chez Engie pour empêcher la vente de sa part dans Suez à Veolia, NDLR), et il avait une minorité de blocage pour arrêter l’affaire». Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a «démenti formellement» mercredi l’information de Mediapart sur une intervention de l’Élysée dans le rachat de Suez par Veolia. Et le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a affirmé jeudi qu’il n’y avait «pas eu d’appel de l’Élysée»pour influencer ses représentants chez Engie, qui n’ont pas pris part au vote approuvant la vente à Veolia de près de 30% du capital de Suez.

 


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