Regards sur la RDA et l’Allemagne de l’Est

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SOURCE : Un carnet des germanistes du CEREG

 © Nouveau Monde

(Mediapart)

« Il y a depuis quelque temps un phénomène de réappropriation du passé, une volonté de transmettre une autre histoire de la RDA, de reprendre la main sur ce récit qui a été largement confisqué par les médias, les lobbies et les nouveaux collègues ouest-allemands dans les premières années consécutives à la chute du Mur. »

Dans La RDA après la RDA. Des Allemands de l’Est racontent, les chercheuses Agnès Arp et Élisa Goudin-Steinmann s’emparent de ce mouvement. À travers les témoignages de différentes personnes ayant vécu sous la République démocratique allemande, elles mettent en exergue des récits de vie chamboulés lorsque, il y a trente ans, la République fédérale a absorbé les Länder de l’Est.

Pendant des années, une seule voie leur a été offerte : celle de la conversion tous azimuts à l’économie de marché, avec ses fermetures d’usines, son chômage de masse, ses dérives consuméristes. Tout l’univers culturel de la RDA – ses sociabilités chaleureuses, sa création artistique, la sécurité d’un État protecteur… – était devenu ringard et bon à jeter. À l’image du palais de la République, cette gigantesque maison de la culture en plein cœur de Berlin, démoli pour faire reconstruire à la place l’ancien château royal…

Sans remettre en question le caractère arbitraire et répressif du régime, qui fut l’un des plus durs au sein du bloc de l’Est, les autrices redonnent leur juste place à ces aspects de la vie sous la RDA, longtemps négligés par les dirigeants et le travail historien. Parmi ceux-ci, elles relèvent notamment les droits des femmes, qui étaient bien plus avancés que dans les Länder ouest-allemands aujourd’hui.

Dans cet entretien avec Mediapart, l’une des deux autrices, Élisa Goudin-Steinmann, revient sur ces paradoxes de l’unification. Pour cette maîtresse de conférences en civilisation allemande contemporaine, il est important d’en finir avec ce discours sur « les losers, qui ne font que se plaindre, qui ne sont pas dans le bon sens de l’Histoire… ».Il faut aussi, dit-elle, montrer des histoires de réussites et des gens qui apportent de nouvelles choses.

> Retrouvez le blog d’Élisa Goudin-Steinmann et ses collègues sur la RDA et les nouveaux Länder, Hypothèses.

> Retrouvez tous les grands entretiens du Studio. 

 


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