Article initialement publié sur le site du NPA.
Vendredi 14 janvier, l’intersyndicale FO-CGT-CFDT-UNSA-CFTC de l’entreprise de convoyage de fonds Loomis appelait à une grève continue pour l’augmentation des salaires. À Blois, les syndicats CFDT et FO appelaient également à la grève sur le site local. L’objectif pour les salariéEs était de gagner une augmentation de salaire de 95 euros brut par mois alors que la direction ne voulait leur accorder que 25 euros.
Le mardi 18 janvier, à partir de 6 heures du matin, les salariéEs tenaient leur piquet de grève, entamé le lundi 17, devant l’entreprise. Sur place, ils et elles dénonçaient le gel des salaires mais aussi le manque de primes liées au Covid-19. Car, comme l’ont rappelé à juste titre les salariéEs, les convoyeurEs de fonds ont continué de travailler tout le long de la crise sanitaire, y compris durant les confinements, sans que des primes leur soient versées et sans remerciements.
Une victoire avec 80 euros de hausse
Rappelons que la dernière augmentation de salaire conséquente pour les salariéEs du site de Blois date d’il y a 20 ans… Enfin cette hausse des salaires est revendiquée également en raison des conditions de travail bien particulières des transporteurEs de fonds. Les travailleurEs commencent tous les jours leur journée entre 5 h et 7 h du matin, effectuent quotidiennement des journées régulièrement de plus de 10 heures sur la route avec des pauses qui fluctuent en fonction de la tâche effectuée. Par ailleurs, le convoyage de fonds est un métier dangereux où toutes les mesures possibles doivent être prises et respectées par les travailleurEs, créant ainsi un climat quotidien anxiogène. Le secteur du transport de fonds est aussi un secteur menacé par la dématérialisation de l’argent, et qui risque de connaître dans les prochaines années des licenciements massifs, y compris à Blois.
Après cette journée de mardi, les salariéEs de Blois, à l’appel de leurs syndicats, ont décidé de passer de la grève à des débrayages tous les jours, ce qui leur a permis de ne pas desservir la plupart des points qu’ils et elles sont supposés effectuer durant leur tournée. C’est alors dans la nuit, entre jeudi et vendredi, que les travailleurEs du site de Blois ont appris l’arrêt de leur mouvement alors que plusieurs distributeurs de billets de la région n’étaient plus alimentés. Ce mouvement, suivi par 35% des salariéEs à Blois, aura abouti sur une hausse de 80 euros et non des 95 euros brut revendiqués. Un bilan malgré tout positif se dégage à Blois pour un secteur qui ne se mobilise que rarement. Reste à voir maintenant le bilan national de cette grève, car si certains sites locaux ont, comme à Blois, trouvé des accords, il n’en est pas de même pour toutes les localités.