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SOURCE : Huffington Post
Arrivé troisième avec 9,39% des voix au second tour des municipales 2020, Philippe Poutou obtient son premier mandat politique.
“C’est historique à Bordeaux” et il faut donc le fêter dignement. À l’issue du second tour des municipales qui a vu la victoire – surprise – du candidat EELV, Philippe Poutou avait également de quoi se réjouir, après son élection au Conseil municipal de la ville.
Ce dimanche 28 juin, le candidat de la liste “anticapitaliste” “Bordeaux en Luttes” qui rassemblait le NPA, La France Insoumise et des collectifs citoyens a obtenu 9,39% des voix, lui offrant un total de trois conseillers.
À l’annonce de ces résultats, l’ancien candidat à la présidentielle a été porté triomphalement par ses soutiens, comme le montre cette vidéo du MédiaTV. “On a réussi à faire entendre la colère sociale et faire la démonstration que Bordeaux n’est pas qu’une ville bourgeoise”, s’est félicité le nouveau conseiller municipal.
Philippe Poutou, ouvrier licencié de Ford Blanquefort, est désormais conseiller municipal de Bordeaux. @LeMediaTV #Municipales pic.twitter.com/OMt484DE7H
— Téo Cazenaves (@teocazenaves) June 28, 2020
Après des débuts chez Lutte ouvrière puis un transfert vers la Ligue communiste révolutionnaire devenue le NPA, Philippe Poutou, né en Seine-Saint-Denis il y a 53 ans, a tenté sa chance aux législatives en 2007, aux européennes en 2009 et aux régionales en 2010.
Ce furent ensuite deux candidatures à la présidentielle (1,15% des voix en 2012, 1,09% en 2017) et, entre les deux en 2014, sa première campagne municipale bordelaise (2,5%).
Il a renforcé sa notoriété lors de la campagne présidentielle 2017 avec des tirades accusatrices assénées à Marine Le Pen et François Fillon lors d’un débat télévisé.
“Bordeaux n’est pas qu’une ville de riche”
“Philippe” -c’est ainsi que tout le monde le hèle en manifestation- est un incontournable des rassemblements sociaux bordelais: Ford Blanquefort, bien sûr, dont il était le délégué CGT, mais aussi gilets jaunes, hôpital public, réforme des retraites, opposition au 49.3, décrocheurs de portraits de Macron, climat et, récemment, violences policières.
Chevelure grisonnante et front dégarni, sourire aux lèvres et regard espiègle, Poutou, presque toujours en jeans/tee-shirt, attire la sympathie au-delà des cercles syndicaux ou d’extrême gauche. “Même pour les gens de droite, je suis vu comme quelqu’un globalement de sympa”, s’amuse ce “grand lecteur” et “fan de foot”, même s’il n’assiste plus aux matches des Girondins.
Il a voulu, pendant la campagne, “faire entendre la colère sociale”, dénoncer une “bourgeoisie bordelaise dirigeante qui ne s’occupe pas des pauvres” et fédérer les mécontents de ce qu’il qualifie d’une “cogestion” droite-gauche de la ville. “Bordeaux n’est pas qu’une ville de riches, il y a de la misère sociale”, martèle-t-il, prônant des transports gratuits, la réquisition des bâtiments et logements vides…
Une parole antilibérale que l’ex-réparateur de machines-outils portera désormais à la mairie de Bordeaux, loin du fracas de l’usine et des manifs.