Mali: le président Ibrahim Boubacar Keïta annonce sa démission après son arrestation, les militaires promettent des élections

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SOURCE : France TV Info

Le chef de l’Etat, qui faisait face à une contestation populaire depuis plusieurs mois, a également annoncé la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest dénonce un coup d’Etat militaire.

Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, à la tribune lors du sommet de la paix Nelson Mandela à New York, le 24 septembre 2018.

“Je voudrais (…) vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment.” Président du Malidepuis 2013, Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé sa démission, dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 août, dans une allocution télévisée. Une décision prise sous la contrainte, après son arrestation mardi par des militaires, qui ont pris le pouvoir dans un coup d’Etat : “Si aujourd’hui, certains éléments de nos forces armées veulent que cela prenne fin via leur intervention, ai-je vraiment le choix ?”, a-t-il déclaré. Le chef de l’Etat, surnommé IBK, était visé depuis plusieurs mois par un mouvement de contestation populaire.

Les militaires promettent une transition civile. Mercredi matin, dans une autre allocution télévisée, ils ont appelé à ce que cette transition conduise à des élections dans un “délai raisonnable”, et annoncé la création d’un Comité national pour le salut du peuple.

La communauté internationale condamne. Le secrétaire générale de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à la “libération immédiate et sans conditions” du président malien, et son Conseil de sécurité se réunira en urgence mercredi, à la demande du Niger et de la France. Emmanuel Macron a exprimé son soutien à la médiation tentée par les pays voisins. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a dénoncé ce qu’elle qualifie de “putsch”, et a fermé les frontières de ses autres Etats membres avec le Mali.

Les autres organes du pouvoir dissous. Ibrahim Boubacar Keïta a précisé que sa démission entraînait également la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale. Son Premier ministre, Boubou Cissé, avait également été arrêté mardi.

La conséquence d’un mouvement de colère et d’une mutinerie. Depuis plusieurs mois, une coalition d’opposants politiques, de guides religieux et de membres de la société civile réclame le départ d’IBK, accusé de mauvaise gestion et de réprimer la contestation. Mardi matin, des soldats se sont rebellés dans le camp militaire de Kati, près de Bamako, avant de fraterniser avec les manifestants réunis dans la capitale, et d’y arrêter le président et le Premier ministre, qui ont été conduits dans le camp.


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