Un aperçu du 5 décembre dans quelques villes de régions

Nous proposons ici un bref compte-rendu de la mobilisation du 5 décembre dans certaines villes de province où nous intervenons.

Clermont-Ferrand : forte présence du privé et grève reconduite dans plusieurs secteurs

À Clermont-Ferrand, la mobilisation a été massive : 15 000 personnes dans la rue selon la Préfecture, 30 000 selon les syndicats (pour se donner une idée, la CGT avait annoncé 12 000 sur la plus grosse manifestation de 2016). Beaucoup de boites du privé étaient présentes. On ne peut toutefois que déplorer le discours de la CGT en fin de manifestation, qui a égrené les dates de mobilisation sectorielle du mois en s’en réjouissant, et qui a finalement appelé à une réunion le 18 décembre…

Le taux de grévistes a atteint 70% dans l’Education nationale, presque autant à la DIRECCTE, 80% à la T2C. Zéro tram, zéro bus sur toute l’agglomération. La reconduction de la grève vendredi a été votée par une AG Éducation nationale de 150 personnes (on est au niveau des plus grosses AG de la dernière mobilisation), votée également par la T2C (un trafic nul est à nouveau annoncé pour vendredi), le CHU et bien sûr les cheminot.e.s (200 en AG le matin).

Le matin même, à l’initiative de la CGT Constellium (entreprise métallurgique), une trentaine de grévistes ont bloqué la gare routière d’où partent les bus Macron, utilisés pour briser les grèves des transports. Même si le blocage a finalement pu être contourné, l’action a provoqué un désordre certain et a surtout lancé une bonne dynamique. Parallèlement, une AG appelée par un des groupes GJ a décidé le blocage de la plateforme ATTAC Logistique en banlieue de Clermont : pour l’instant, l’intervention policière n’a pas encore eu lieu, et les bloqueurs.ses sont déterminé.e.s à tenir le plus longtemps possible.

Ailleurs en Auvergne, la mobilisation a été forte dans les zones rurales. 2500 à Aurillac, pareil à Moulins et Montluçon, 8000 au Puy-En-Velay (!), 200 à 300 à Saint Flour (où il n’y a quasiment jamais de manifestations, et où 70% se sont mis en grève dans le lycée de la ville généralement très peu mobilisé) ; à Mende, en Lozère, ce sont plus de 2000 personnes qui ont défilé !

Nantes : puissante mobilisation chez les cheminot.e.s, au C.H.U et dans l’éducation

À Nantes, la manifestation a été massive : 25 000 personnes. C’est moins qu’en 2010, mais le taux de grévistes était en revanche plus important. Les cortèges cheminot.e.s et CHU étaient très denses, l’Education était elle aussi très représentée.

L’après-midi se tenait une AG Education, qui a réuni quelque 250 personnes. Combative, elle a pris en charge la question de la reconductible immédiatement. Des interventions d’AED (assistants d’éducation), qui se coordonnent sur la ville depuis quelques semaines, ont été très applaudies et ont motivé un certain nombre de personnes présentes. L’AG s’est prononcée à 225 voix (sur 234 présent.e.s au moment du vote) pour la reconductible, poussée par les cheminot.e s qui avaient annoncé qu’ils et elles reconduisaient aussi le 6. Une motion invitant les personnels de l’Education à venir en AG interpro le 6 a été votée également.

À la suite de cette AG se tenait une AG interpro soutenue par certains acteurs de la ZAD (dont la cagette des terres) qui ont contribué assez largement à dynamiser l’AG. Des actions de blocages et une convergence avec les cheminot.e.s ont été votées pour le 6.

Des AG interpro et Éducation se tiennent vendredi, pour faire le bilan des HIS et AG d’établissements. Un mouvement dur jusqu’au 10 se dessine mais reste à construire, au jour le jour.

Samedi, une manifestation “convergence” aura lieu à l’appel de collectifs, de gilets jaunes, d’organisations politiques et syndicales.

Loiret : une mobilisation très massive

La mobilisation a été importante dans tout le département : 2000 manifestant.e.s a Montargis (4 fois plus que les plus grandes dernières manifestations), 700 à Gien (où l’on a plutôt l’habitude de rassemblements de 50 à 100 personnes, et cela alors même que les salarié.e.s de la centrale de Dampierre ont manifesté à Orléans), 200 à Pithiviers et 10 000 à Orléans malgré un temps frigorifique.

De gros cortèges CGT et Sud ont défilé, des cortèges par établissements dans l’Education nationale où le taux de grévistes était considérable (55% dans l’enseignement du premier degré et 40% dans le second degré), mais aussi des contingents du privé (Delpharm, Federal Mogul…), pas mal de gilets jaunes, un cortège féministe…

Une AG Fonction publique, orientée Éducation nationale, s’est tenue dans la foulée et a réuni 70 personnes. Toutes avaient conscience qu’il allait s’agir d’un mouvement dur, qui allait requérir plusieurs journées de grève avant d’être victorieux – avec en outre la date butoir des vacances de Noël. La question de la grève reconductible a néanmoins fait émerger des divergences. En définitive, après avoir constaté la forte mobilisation de la journée du 5 décembre dans le Loiret et la détermination des grévistes pour poursuivre le mouvement, l’AG a notamment appelé à la reconduction de la grève vendredi, à une manifestation puis une AG interprofessionnelle, à une manifestation samedi dont l’heure et le lieu auront été décidés la veille, à une nouvelle journée de grève nationale et à une nouvelle AG Éducation nationale du Loiret le mardi 10 décembre.

De son côté, l’AG SNCF a reconduit la grève, comme les Chèques Postaux.

Pour finir, d’autres chiffres importants dans le reste de la région : 8000 à Châteauroux, 400 à Issoudun; 4000-5000 à Bourges, 400 à Saint Amand Montrond, 2000 à Vierzon, 250 à Saint Florent sur Cher et 60 à La Guerche sur Aubois ; 600 à Vendome, 500 à Romorantin Lanthenay, 4000 à Blois ; 150 à Châteaudun, 300 à Dreux, 4000 à Chartres.

Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut