Retraites – Quand la droite sénatoriale joue l’aiguillon de Macron

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SOURCE : Arguments pour la lutte sociale

Ce vendredi, lors de l’étude du PLFSS 2021 (Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale) la majorité sénatoriale de droite, LR et Union Centriste, a voté un amendement relançant la réforme des retraites.

En catimini ? Pas tout à fait car, le 4 novembre la commission des affaires sociales avait adopté, à l’initiative de René-Paul Savary (LR, Marne), rapporteur pour la branche vieillesse, un amendement réactivant la conférence de financement et repoussant, en cas d’échec de celle-ci, l’âge de départ à la retraite à 63 ans en 2025 et accélérant l’allongement de la durée de cotisation pour un taux plein, qui serait de 43 ans en 2027.

La droite sénatoriale veut relancer la conférence de financement à laquelle CGT et FO avaient fini par dire qu’elles ne voulaient plus y aller. Ceci implique dès maintenant pour les militants de ces confédérations d’exiger de leurs directions qu’elles persistent dans le boycott de cette conférence visant à enchaîner les syndicats au char de la contre-réforme et qu’elles s’opposent à cette perspective de régression.

L’affaire a démarré en séance de commission le 4 novembre et on ne l’apprend qu’au moment du vote le 13 novembre : on aurait pu en entendre causer à gauche avant, non ? Le buzz médiatique n’a démarré que vendredi soir à la suite d’un Tweet de la sénatrice communiste Laurence Cohen.

Le vote pour cet amendement a compté 200 voix des groupes LR et Union centriste, tandis que les groupes de gauche et celui de LREM votaient contre par 118 voix. On notera que le groupe écologiste n’a pas pris par au vote, cela lui aurait-il écorché le cœur de voter contre ?

Le gouvernement a fait savoir qu’il ne s’opposait pas à ces objectifs de régression sociale mais qu’il jugeait l’initiative « prématurée ». Ainsi, Macron et son gouvernement, empêtrés dans leur gestion calamiteuse de la crise sanitaire, ne veulent pas y aller tout de suite mais y songent pour quand le Covid leur permettra de souffler. Conclusion : n’attendons pas la fin de l’épidémie pour élever la voix et chauffer nos muscles. Sur les retraites comme sur tous les autres sujets, les syndicats doivent engager un plan de mobilisation adapté pour ne pas être à froid en fin de confinement. Ce dernier n’interdit pas la publication et la circulation de prises de position claires, il n’interdit pas les réunions de syndiqués, en présentiel, avec des mesures adaptées de protection, comme en distanciel. En aucun cas, la situation présente n’interdit de réfléchir à comment s’opposer à toute la politique de Macron, bien au contraire !

Cet incident illustre à merveille que pour défendre nos retraites, nous devons, non seulement, nous débarrasser de Macron mais aussi de la 5ème République et de ses institutions, Sénat compris. Placer ses espoirs sur 2022 pour arriver à un résultat est, en l’état présent des choses, un pari hasardeux. Les 18 mois qui nous séparent de la présidentielle peuvent se révéler mortels pour les retraites et les droits sociaux si nous ne mettons pas Macron KO dès que possible.

15-10-2020.


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