La Commune de Paris, une révolution prolétarienne et radicale ? Idée reçue n°2

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SOURCE : France culture

Irriguée par une pensée socialiste multi-facettes, la Commune de Paris n’a pas massivement exproprié les bourgeois, confisqué l’or de la Banque de France, ni fait main basse sur les ateliers.

Parmi la Garde nationale, les ouvriers du livre, socialisés à la politique, et aguerris à la mobilisation, sont sur-représentés. Les ouvriers des grandes industries, eux, apparaissent moins mobilisés.
Parmi la Garde nationale, les ouvriers du livre, socialisés à la politique, et aguerris à la mobilisation, sont sur-représentés. Les ouvriers des grandes industries, eux, apparaissent moins mobilisés. Crédits : Hulton Archives – Getty

Deuxième épisode de notre série de cinq pour déconstruire, 150 ans après la Commune, quelques idées reçues toujours attachées à l’événement :

Pour Karl Marx, la Commune de Paris était “la première révolution du prolétariat”. Et aussi “ce sphinx qui met l’entendement bourgeois à si rude épreuve”. Pour l’homme de Londres qui suivit la Commune de près, envoya à Paris des émissaires et échangea même quelques lettres à chaud au cœur de l’événement avec des figures centrales de l’échiquier communaliste, l’épisode insurrectionnel avait marqué l’avènement d’un “gouvernement de la classe ouvrière”. On retrouve cette vision prolétarienne de la Commune de Paris en rouvrant La Guerre civile en France, que Marx faisait paraître dès 1871. Vingt ans plus tard, Friedrich Engels y voyait également une forme achevée de dictature du prolétariat. Bakounine n’en dira pas non plus quelque chose de radicalement différent.

Mais à un siècle et demi de distance, et moyennant un intense renouveau historiographique sur l’épisode depuis plusieurs décennies, rien n’est moins sûr : il faut désormais prendre avec un recul prudent l’idée que l’événement qui projeta durant 72 jours le peuple parisien contre le pouvoir réfugié à Versailles soit de l’ordre d’une révolution stricto sensu prolétarienne, ou même radicalement socialiste – en tous cas, selon le sens dont on leste ces deux mots, qui souvent charrient leur part d’ambiguïté lexicale… comme c’était déjà le cas en 1848 ! Ces deux dimensions, prolétaire et socialiste, furent d’évidents carburants de premier ordre dans l’édification mémorielle de la Commune. Puis dans la consolidation de sa charge politique en une longue traîne. Au point qu’un siècle et demi plus tard, l’idée circule toujours que la Commune aurait été une forme d’expérience d’auto-gestion par et pour les plus démunis, qui se seraient émancipés le temps d’un bref intermède-martyr. Mais, d’un point de vue sociologique, les hommes et les femmes qui ont participé à cette révolution ouvrière faite par le peuple parisien et au nom du peuple parisien, sont loin d’incarner, tous, cette main-d’œuvre peu qualifiée qui cherchera à se faire embaucher dans de grandes usines de la révolution industrielle parachevée. A Paris, à la veille de la Commune, l’activité se fait encore beaucoup à l’échelle d’ateliers de taille modérée.

Distinguer finement qui sont les hommes et les femmes qui font la Commune de Paris (puis la défendent) suppose d’approcher au plus près leur trajectoire. Et notamment de regarder dans le détail leur identité professionnelle de façon à pouvoir les situer aussi subtilement que possible dans les mondes populaires parisiens de la seconde moitié du XIXe siècle. Longtemps, autant dire une vraie gageure : le gros des sources de l’état civil au-delà de 1860 a justement brûlé dans les incendies de la Semaine sanglante, et bien des inventaires sont trop fragiles, ou trop parcellaires, pour passer systématiquement les traces qu’il reste de 1871 aux lunettes d’une approche sociologique exhaustive. Malgré tout, le sillon biographique inauguré par Jean Maitron a fait des petits et aujourd’hui on dispose de plus de 17 000 notices biographiques plus ou moins riches pour des communards et des communardes. Un peu moins de 500 d’entre elles ont encore été retravaillées et enrichies à l’occasion de la publication, début 2021, pour le 150e anniversaire de la Commune de Paris, de l’ambitieux travail collectif coordonné par Michel Cordillot, La Commune de Paris, 1871 – Les acteurs, l’événement, les lieux (aux éditions de l’Atelier). Et une façon de faire ce qu’on appelle “l’histoire par en bas” s’est solidement installée, c’est-à-dire une histoire qui s’attache aux indices documentant la vie des plus anonymes et des plus modestes pour raconter l’événement à hauteur d’hommes plutôt qu’à l’échelle d’une idéologie ou (par exemple) de ses structures partisanes.

Passer au crible les dossiers des communards et des communardes déférés devant les juridictions d’exception des Conseils de guerre une fois la Commune défaite, ou éplucher un rapport parlementaire sur la répression produit en 1872 (accessible sur Gallica), nous renseigne peu ou prou sur ces protagonistes de la Commune. Même si bien des fils manquent pour tramer une maille resserrée, on ne sait pas non plus riend’elles et eux. Dès 1963, dans Les “Pétroleuses”, puis quelques semaines plus tard, en 1964, dans Procès de communards, Edith Thomas et Jacques Rougerie (qui venaient de découvrir ces dossiers encore mal inventoriés et parfois mal conservés) ont montré, chacun à leur tour, combien certaines professions étaient particulièrement surreprésentés dans l’archipel communaliste. Plus tard, les travaux de Michel Cordillot et d’autres affineront aussi la connaissance qu’on a des réseaux internationalistes, et le poids de l’A.I.T. et de ses membres dans les épicentres du monde communaliste. Toutes ces approches par cercles concentriques pour affiner la focale et faire parler des archives souvent peu disertes permettent de revitaliser une question cruciale : au nom de quoi ces gens-là se sont-ils mobilisés au juste en cette année 1871? Plus récemment, dans Commune(s) paru en 2020 (au Seuil,) Quentin Deluermoz nuançait par exemple ce qu’une affiliation internationaliste pouvait impliquer à hauteur d’homme et de femme :

L’historiographie a montré qu’il est délicat  de décrire le rôle de ces hommes en l’assignant à cette unique appartenance : pendant la Commune, ces “internationaux” furent tout autant ouvriers de métier, militants au sein de leur société, Parisiens insurgés, Français en guerre, habitants du quartier…

Or parmi ces gens de la Commune, on retrouve beaucoup d’ouvriers qualifiés. Eux sont prolétaires au sens où ils ne possèdent pas leur outil de travail et doivent se résoudre à vivre du travail salarié, mais ils n’incarnent pas pour autant les franges les plus dépourvues de la population parisienne : si l’on considère par exemple le poids relatif des typographes, des relieurs – dont fut par exemple Eugène Varlin – dans l’écosystème communaliste, on comprend que c’est souvent à une forme d’aristocratie ouvrière, politisée et parfois initiée en amont à la mobilisation, qu’on a affaire. En valeur absolue, les ouvriers du livre et des industries graphiques sont moins nombreux que les ouvriers du bâtiment (deux fois plus mobilisés qu’ils ne pèsent dans la démographie ouvrière de la capitale) ou les métalliers ; mais ils sont surreprésentés au comité central de la Garde nationale (par rapport à l’état de la population ouvrière parisienne). Et d’ailleurs, les ouvriers du livre représenteront 9% des condamnés à la déportation une fois la défaite venue. De même pour les bronziers, qui s’étaient aguerris en amont à la grève telle qu’elle était en train de naître. Or ce sont là des métiers qu’on peut situer aux avant-postes de l’engagement militant, et notamment du socialisme. A l’inverse, les ouvriers issus des plus grosses fabriques apparaissent s’être moins massivement mobilisés, tout comme ceux qu’on nomme “les journaliers”.

Par ailleurs, il faut aussi tenir compte de la place qui est celle d’une foule d’intellectuels avant la lettre, et par exemple l’espace central que peuvent occuper dans le paysage communard les journalistes – hommes ou femmes, de Jules Vallès à la citoyenne André Léo en passant par d’autres noms plus ou moins oubliés. Leur rôle prépondérant s’analyse comme si militer, élaborer, diffuser, relater et faire savoir procédaient d’un même geste – un geste politique. Ils sont ainsi plus d’un à participer activement à la Commune et à diriger un titre ou plusieurs titres de presse. Dans un utile rappel “Qu’est-ce qu’un communard ?” publié dans le volume collectif qu’il coordonne, Michel Cordillot rappelle :

Rouvrant le dossier sur la base de ses travaux (croisement des dossiers des conseils de guerre avec les listes électorales et autres sources), Jacques Rougerie a apporté sur la composition de la population insurgée des réponses que l’on peut résumer comme suit. Il est incontestable que la Commune a été d’abord et avant tout une insurrection ouvrière. Mais si les ouvriers constituent environ les deux tiers des insurgés, il faut quand-même souligner que la participation de la petite bourgeoisie populaire (rentiers, boutiquiers, petits patrons ou employés) est très loin d’être négligeable.

De surcroît, tous les communards n’étaient pas sur la même ligne politique. Et ça compte, au-delà même de la morphologie ouvrière ou des coordonnées sociales de l’insurrection. 1871 ne voit guère la levée en bloc d’un parti de la Commune, mais plutôt la formation d’un rhizome complexe et disparate, qui agrège à la fois des internationaux, des blanquistes, des proudhoniens, des fouriéristes, des anarchistes et aussi des républicains. Autant dire, des nuances importantes dans le paysage idéologique du mouvement ouvrier en train de cristalliser, et parfois des divergences de vue dont on dira beaucoup plus tard qu’elles campaient déjà la ligne de fracture entre gauche révolutionnaire et gauche réaliste. Le tout modèle, comme une glaise à la fois ancienne et renouvelée, des aspirations républicaine, sociale, patriotique qui sont parfois difficiles à comprendre à 150 ans de distance. _“En tant que républicains, les communards sont patriotes parce que la France est la patrie de la Révolution ; en tant qu’ouvriers parisiens, ils sont pour une République démocratique et sociale parce que Paris est le “_bivouac des Révolutions””, écrit encore Michel Cordillot.

Nouveaux chemins, nouvelles divergences

Outre le caractère très éphémère de la séquence, cette mosaïque de doctrines et de réseaux explique largement le fait qu’on ne peut pas faire de la Commune de Paris une “révolution socialiste” sans prendre quelque précaution. On peut même dire qu’au vu des différentes mesures prises dans un temps aussi court, la Commune de Paris fut un moment de compromis moins radical qu’on ne se le figure parfois. Dans le même ouvrage, La Commune de Paris ,1871 – Les acteurs, l’événement, les lieux (aux éditions de l’Atelier), l’historien Jean-Louis Robert ajuste ainsi le projecteur et met les pieds dans le plat :

Mais de quel socialisme parlait-on ? La plus grande confusion régnait. Une idée était unanimement partagée par les communards : le travail devait recevoir sa juste rétribution. Mais de là, de nombreux chemins partaient, voire divergeaient.

Et l’historien de souligner l’apport historiographique important des cinquante dernières années : en réalité, les mesures proprement socialistes de la Commune furent étroites. Cela ne signifie pas que le substrat idéologique n’était pas irrigué par un horizon de démocratie sociale. Après le Siège de Paris qui avait affamé la population, le moratoire des loyers prononcé parmi les toutes premières mesures prises par la Commune, ou encore la fermeture du Mont de piété montrent un souci considérable d’améliorer le niveau de vie des Parisiennes et des Parisiens. La place centrale du travail et d’une réforme de fond qu’on nommera aussitôt “l’organisation du travail” comme l’avaient fait les révolutionnaires de 1848 auparavant, montre aussi qu’il s’agit pour les communards d’endiguer l’asymétrie fondamentale qui dessert la condition des travailleurs. Et conforte les patrons et les intermédiaires, qui, sous le Second empire, prospéraient de placer les uns au service des autres.

La modicité des réalisations dans le temps insurrectionnel ne doit cependant pas dissimuler les héritages et les filiations dans lesquels de très nombreux communards ont pu s’inscrire. Le tout a pu jouer un rôle considérable dans la définition, la coloration et le calibrage des objectifs communalistes. D’ailleurs, Jean-Louis Robert considère tout de même que “le “gouvernement” de la Commune était composé assez largement d’hommes qui se revendiquaient du socialisme”. Mais ça signifie plutôt que les principaux décrets que nous pouvons aujourd’hui mentionner sont le fruit de ces compromis entre différents courants, et peut-être d’une volonté de renverser moins vite la table qu’on ne l’imagine parfois. Ainsi, les ateliers ne sont pas réellement confisqués aux propriétaires bien que l’enjeu du travail pour tous soit central. Le décret qui concerne la réquisition des ateliers ne vaut que pour ceux des ateliers qui auraient été abandonnés par leurs propriétaires, et qui doivent être pris en charge par les associations ouvrières. La nuance est de taille : il ne s’agit pas d’expropriation. Et encore ce décret précise-t-il que, si le propriétaire venait à refaire surface, il ne pourrait récupérer son bien… mais qu’il serait indemnisé.

De même, l’économie de marché n’est pas mise à terre par la Commune de Paris. L’un de ses élus, un dénommé Jourde, revendique même l’étiquette de “socialisme pratique” pour justifier sa décision, critiquée, de préserver la Banque de France. Au printemps 1871, les troupes insurgées s’arrêteront en effet aux portes de l’établissement sans faire main basse sur les réserves d’or. Une retenue qui restera comme une ligne de fracture au sein du camp communard. Jean-Louis Robert achève son texte sur ces mots :

La Commune socialiste, peut-être pas ; mais les socialismes de la Commune, assurément.

Un mausolée à repenser

Or, même avec toutes ses nuances, ce changement de perspective a une portée considérable. Rompre avec une représentation radicale de ce que fut, dans le concret, la Commune de Paris invite au fond à en repenser le mausolée. C’est-à-dire la trace qui s’est solidifiée dans les imaginaires et les familles politiques. En 1971 par exemple, le centenaire de la Commune avait fait l’objet de deux colloques distincts : d’un côté, un colloque scientifique organisé par l’historien Jacques Rougerie, et de l’autre, un colloque plus mémoriel, sous la houlette de l’Institut Maurice Thorez. L’occasion de prendre la mesure de l’enracinement du mythe… et de quelques déformations ou boursouflures qui en découlaient.

Cette question du degré de socialisme ou de radicalité de la Commune de Paris en fait partie, car le souvenir de l’épisode n’est pas une impasse ou une lettre morte. Il a lui-même généré un horizon, des représentations, et parfois des espoirs. Au point que ces dernières années, c’est derrière l’idée de la Commune de Paris que les étudiants de l’université Tolbiac se sont mobilisés contre la loi de programmation de la recherche ou la réforme des retraites, et non mai 68 ou encore d’autres épisodes révolutionnaires.

On peut aussi se demander si ces appropriations parfois hasardeuses au plan scientifique, qui souvent consolident une idée de 1871 comme un parangon de pureté socialiste, ne peuvent pas aussi tenir à l’extrême fulgurance de l’épisode. En effet, évoquer la Commune, son socle doctrinaire, et son substrat socialiste, c’est aussi mettre à l’épreuve du calendrier les objectifs que l’état major communard avait pu se donner. Or le calendrier a tourné court puisque, si l’on ne compte que la période entre l’élection du 26 mars et le début de la Semaine sanglante le 21 mai, le temps imparti n’a guère excédé une cinquantaine de jours. Autant dire, très peu pour, à la fois, innover, renverser profondément la table… et s’épargner les désillusions. Cette extraordinaire éphémère, qui frappe d’autant plus en contraste de la notoriété de l’insurrection, a aussi pu servir la cause et quelques récupérations : comment départir au juste ce qui n’a pas été fait parce que d’un point de vue doctrinaire, la Commune ne le souhaitait pas (ou pas suffisamment) et ce qui n’a pu avoir lieu faute d’avenir ?

Reste cependant la force des impensés et du refoulement. Comme la bille d’acier d’un balancier, ces mécanismes viennent frapper de tout leur poids l’écho de l’événement : eux aussi ont contribué à charpenter un contre-usage de la Commune, qui a nourri l’idée d’une révolution socialiste et prolétarienne. Dans leur introduction à l’ouvrage collectif qui verra le jour après un colloque de 2011, La Commune de 1871 – Une relecture (chez Créaphis), Marc César et Laure Godineau rappelaient que, pendant longtemps et jusqu’à la fin des années 90, à quelques exceptions près, “tout se passa comme si l’on ne pouvait faire qu’une histoire militante de la Commune”. Les deux historiens écrivent encore ceci des projections et des interprétations variées dont la Commune a pu faire l’objet à gauche :

Si la Commune est plurielle, c’est aussi par la diversité et l’importance des appropriations ou des rejets qu’elle a suscités. […] L’oubli, l’amnésie demandés par la IIIe République lorsqu’elle accorda l’amnistie aux communards en 1880, la volonté de mettre en avant une réconciliation sous le sceau républicain, la représentation de l’idée et du régime républicains alors en œuvre dans la construction de l’histoire nationale ont certainement contribué à un effacement de la Commune dans notre histoire collective. Le nouveau régime s’est construit sans prendre appui sur l’expérience communaliste et, bien au contraire, lui a tourné le dos. Non intégrée au récit national, la Commune a donc été une matière vivace, une expérience disponible pour les cultures et les mémoires militantes. “Contre-mémoire” pour reprendre l’expression employée il y a plusieurs décennies par Pierre Nora, traumatisme, objet de polarisations et de clivages, elle n’a pas seulement été l’un des terrains d’expression des luttes “franco-françaises” ; elle a aussi été, au XXe siècle, très regardée depuis l’étranger. […] Les usages politiques du passé sont nombreux et pèsent sur l’interprétation de l’événement.

Mais à mesure qu’on se déplace dans le temps, on affine aussi ce que peut bien être le socialisme dont se noue cette insurrection ouvrière qui se lève dans la capitale à un moment où le mouvement ouvrier n’en a pas encore fini de cristalliser. Dans une contribution à La Commune de Paris, 1871 – Les acteurs, l’événement, les lieux (aux éditions de l’Atelier), l’historien Quentin Deluermoz rappelle qu’on a usé jusqu’à la corde une question à ranger du côté de l’éternité : “La Commune, aurore ou crépuscule ?” Essoufflé, ce couple en clair-obscur qui puise à la fois du côté de l’historiographie et de l’usage politique, dit bien tout l’enjeu derrière l’analyse d’un événement comme cette insurrection de 1871 :

Faut-il voir dans la Commune de Paris le crépuscule des révolutions du XIXe siècle, ouverte par la Révolution française, ou l’aurore du mouvement ouvrier moderne ? Ses références multiples aux révolutions de 1848, 1830, 1792-1793 suggèrent la première option. Elle serait là le dernier tour de ce long cycle révolutionnaire, avant que la Révolution ne “rentre au port”, selon la fameuse formule de François Furet, et se sépare de l’idée républicaine. Considérée comme la première révolution ouvrière à caractère socialiste de l’histoire, la Commune alimente en revanche la seconde possibilité : sous cet angle, elle semble ouvrir la voie aux révolutions “modernes”, censées être plus structurées en termes d’organisation et d’idéologie.

A l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris, retrouvez une série d’articles pour éclairer cinq idées reçues sur la révolution de 1871, et leur faire un sort avec cinq ouvrages importants récemment (re)parus :


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