Article initialement publié sur le site du NPA.
Le mouvement d’occupation des théâtres et lieux de culture ne faiblit pas. Toujours en tête des revendications : l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage.
Des années que la France n’a pas vu de mouvement massif de chômeurs, chômeuses et précaires. Pourtant, on observe une double dynamique : le nombre de contrats précaires se multiplie et tend à devenir la norme des conditions d’emploi ; et dans le même temps, les droits sociaux qui accompagnaient et compensaient cette précarité sont peu à peu détruits.
Historiquement, les intermittentEs du spectacle ont toujours fait exception en parvenant, mobilisation après mobilisation, à empêcher, au fil des années, la casse de leurs droits. Mais les dernières années ont vu aussi les assistantEs maternelLEs entrer dans ce combat, ainsi que des saisonniers. Dans le mouvement actuel, notamment à Paris, de nombreux/euses travailleurEUSEs de l’événementiel sont présentEs, ainsi que des guides-conférenciers. Mais ces convergences, pour foisonnantes et riches qu’elles soient, n’en demeurent pas moins trop marginales, et pas à la hauteur du rapport de force qu’il nous faut construire. Le risque, en l’absence de convergences “durables” avec d’autres secteurs, en l’absence de mobilisation large et inter-professionnelle, est l’étouffement, peu à peu, du mouvement. Nos efforts doivent donc aller en ce sens dans les semaines qui viennent.
Le 23 avril prochain, tous les lieux occupés, ainsi que la CGT Spectacle et SUD Culture Solidaires, appellent à une journée de mobilisation et de grève contre la réforme de l’assurance chômage. La CGT Spectacle et SUD ont déposé des préavis de grève (voir le communiqué ).
C’est l’occasion à ne pas manquer pour commencer à impulser un vaste mouvement de chômeurs et précaires.
Cette réforme, rappelons-le, est d’une violence inouïe et elle dénoncée par tous les syndicats, y compris la pourtant très conciliante CFDT. Cette réforme, si elle passe, aura pour conséquence une baisse en moyenne de 40% des revenus des plus précaires : en effet leur taux d’indemnisation ne sera plus calculé sur la base de leur temps de travail effectué, mais sur la base de toute la période travaillée : selon que l’on aura travaillé 6 mois d’affilé ou 3 fois 2 mois pendant un an, le calcul de l’indemnité ne sera plus du tout le même. Dans le deuxième cas, cela reviendra davantage à un petit à côté pour compléter les “petits jobs”, pourquoi pas au noir, que ces travailleursEUSEs précaires ne seront plus en mesure de refuser pour pouvoir tout simplement survivre.
Une telle réforme touche évidemment directement les précaires, mais fragilise par là-même tous et toutes les travailleursEUSEs. Plus “l’armée de réserve du capital” que représentent les sans emploi est proche de la misère, et plus la pression à la baisse des salaires, à l’augmentation des cadences, et aux heures sup non rémunérées est haute. Cette réforme de l’assurance chômage est un moyen de nous mettre toujours plus à la merci des patrons.
Alors, partout où nous sommes, depuis nos lieux de travail, via nos UD, nos collectifs interluttes, nos AG interpros : construisons la date du 23 avril et jetons les bases d’un mouvement interprofessionnel, pour combattre la réforme de l’assurance chômage !