La date du 5 décembre, posée par les syndicats de la RATP comme point de départ d’une grève illimitée contre la réforme des retraites, rejointe par Sud-Rail et FO-Cheminots, et depuis vendredi 11⁄10 par la CGT Services Publiques, apparaît comme pouvant constituer le point de départ d’un affrontement généralisé opposant les salarié.e.s à Macron et son monde. Mais pour que le 5 décembre soit vraiment le point de départ d’une grève interprofessionnelle illimitée, il faut que les travailleur.se.s s’en emparent, la préparent et se donnent les moyens de diriger leur grève.
En ce sens, l’initiative prise par un groupe de camarades frondeurs de la CGT RATP nous semble mériter d’être largement connue et diffusée. Une réunion à eu lieu afin d’organiser les prochaines échéances en vue du 5 décembre, en voici le communiqué :
Toute la semaine, une discussion s’est déroulée entres administrateurs pour décider de publier cet appel. Cet appel ne faisant pas l’unanimité entres nous, nous, Claude, Jérôme, Waled, syndiqués CGT FRONDEURS, nous le publions sous notre responsabilité.
Nous partons du principe qu’un forum de discussion sur une page Facebook n’est pas fermé comme un parti politique monolithique.
Nous croyons à une liberté la plus totale dans la discussion pour aller à une unité la plus vaste dans l’action. C’est comme cela que nous percevons notre et votre mot ordre : “l’union fait la force”.
Compte-rendu d’une discussion CGT-Frondeurs et groupe L’Union fait la force
Ce dimanche 06 octobre à Paris Nation, des camarades venant de différents dépôts de Bus : Bords de Marne, Saint Maure, Lagny, Saint Denis, Vitry sur Seine, de deux lignes de métro RATP la 3 et la 7, accompagnés d’élus CGT combatifs, tous grévistes le 13 décembre, nous avons débattu largement de la situation du moment.
Ce texte est un compte rendu de ce débat.
Après les présentations, chacun a pris la parole pour souligner que nous avions tous compris que l’urgence n’était pas de se ressasser pourquoi il fallait massivement se mobiliser à partir du 05 décembre, mais qu’il fallait avancer dans le comment nous allions nous y prendre pour faire caner Macron, ses partenaires sociaux et sa réforme libérale des retraites honnie.
Dans la discussion, nous nous sommes convaincus que des assemblées générales se suffisant à elles mêmes étaient insuffisantes pour aller à la structuration du mouvement d’ensemble à l’échelle du pays. D’ailleurs, les assemblées générales du 13 septembre à la RATP avaient, symboliquement, suffisamment éclairés sur l’état d’esprit régnant partout chez les travailleurs dans le pays.
Un tract le 17 septembre résumait cet état d’esprit : « … De nombreuses assemblées générales se sont tenues le 13 septembre, ce qui en ressort majoritairement de la part des agents est : “le retrait du projet de loi sur les retraites”. » Les salariés sont clairs : « aucune négociation, que toutes les organisations syndicales (CGT, CFDT, UNSA, CFE, FO, SUD) refusent de s’y rendre (…) ».
La décision des agents est de partir sur un préavis illimité en décembre.
Voici les aspirations des salariés qui se sont exprimés lors des AG : les organisations syndicales doivent porter les décisions des agents en AG. Bien sûr nous sommes conscients que seule la RATP ne pourra pas faire changer les choses seule. C’est bien un mouvement d’ampleur et national qui fera reculer le gouvernement.
« Dès aujourd’hui, les organisations syndicales doivent faire remonter rapidement les exigences des salariés afin que le mouvement s’étende partout en préavis illimitée au mois de décembre pour une convergence des luttes générale … » (Tract La Base du 17 septembre : “Un vendredi 13 terrifiant”)
Nous constations qu’après un mois passé, pas une seule direction syndicale au sommet n’aura relayé et fait remonter cette aspiration de la volonté de lutte unitaire et générale des agents de la RATP !
Nos camarades frondeurs CGT ont proposé d’aller ensemble le 16 octobre prochain, à l’inter-gare à Saint Denis, rejoindre nos camarades cheminots, pour y défendre notre manière de voir : les abeilles ont leur reine, les cigognes leur conducteur, notre mouvement doit avoir une direction nationale, interprofessionnelle, élue, mandatée, révocable et performante.
Les directions des centrales ouvrières se montrent très réticentes à mettre en musique la volonté de lutte unitaire des assemblées générales, la nature ayant horreur du vide, il faut que d’autres forces militantes s’y collent et pallient à ce manque.
Cette besogne, nous pensons qu’il faut qu’elle soit menée par les forces participantes à l’inter-gare du 16 octobre, et plus largement dans le cadre d’une conférence de préparation à la grève illimitée de décembre.
Il faut élire une coordination mettant en musique les résolutions des assemblées générales RATP du 13 septembre et de toutes celles qui suivront.
Il faut une Coordination Nationale et Interprofessionnelle, Démocratique et Unitaire, palliant les directions inertes des centrales ouvrières, voilà la tache du moment :
- L’ÉLECTION D’UNE COORDINATION RÉUNISSANT RESPONSABLES SYNDICAUX COMBATIFS ET DÉLÉGUÉS OUVRIERS
- DES DÉLÉGUÉS OUVRIERS ÉLUS, MANDATÉS ET RÉVOCABLES A TOUT MOMENT PAR LEURS AG
VOILA LA PROPOSITION QUE NOUS SOUMETTRONS AU VOTE DE l’ASSEMBLÉE CHEMINOT DU 16 OCTOBRE.
NOMBREUX A LA RATP, CE JOUR JOIGNEZ VOUS A NOUS.
(Publié initialement le 06 octobre 2019)