Déclaration de la plateforme A : La (re)fondation d’une organisation révolutionnaire est toujours d’actualité !

Article initialement publié sur le site du NPA.

La pfA s’est réunie le 14 janvier afin de prendre une décision concernant son avenir suite à la scission du NPA. Le texte suivant est la position qu’elle a majoritairement adoptée à cette occasion. Vous trouverez ici une version courte de cette déclaration. Nous appelons les camarades issuEs du NPA convaincuEs par nos perspectives à nous contacter à refonderclarifier.npa@proton.me.

 

Nous n’avons pas pu empêcher la scission du NPA d’avoir lieu lors du dernier congrès. Nous avons pourtant mené jusqu’au bout une politique pour pouvoir l’empêcher sans nous complaire dans le marasme d’un fonctionnement en micro-partis concurrents.

 

Nous avons ainsi :

  • Défendu une sortie par le haut de la crise du NPA en proposant une refondation révolutionnaire qui aurait posé la question de notre projet de parti ainsi que de notre fonctionnement ;
  • Proposé en ce sens une déclaration de fin de congrès amendable par la B et la C, sans réponse de leur part ;
  • Participé activement à la commission de fonctionnement des camarades d’Albi et d’ailleurs ;
  • Pris nos responsabilités en proposant de mettre au vote une motion de fonctionnement, sur la base du rapport de cette commission, dans un effort désespéré pour éviter la scission, juste avant la suspension de séance.

 

Nous considérons à ce jour que ni la B ni la C ne sont légitimes à se revendiquer être « le NPA », étant toutes les deux minoritaires, et portant chacune à leur niveau des responsabilités dans l’explosion de notre parti, même si ces niveaux ne sont pas équivalents, puisque la pfB porte la responsabilité d’avoir provoqué directement la scission.

 

Toutefois, ce qui faisait la spécificité de la plateforme A et qui a fait accord entre l’ensemble de ses militantEs ne se limitait pas au simple refus de la scission.

 

En effet, nous souhaitons toujours avancer sur la construction d’un programme de transition réactualisé. Par ce biais, il s’agirait d’être capable de populariser nos idées et d’esquisser les traits d’une société communiste qui serait adaptée au XXIe siècle, en défendant un projet de société qui soit à la fois crédible et désirable. Cela ne signifie pas qu’il nous faille pour cela tout définir dans les moindres détails. Mais les bases d’un programme de transition pour le XXIe siècle doivent être posées, afin de faire le pont entre les revendications actuelles des classes populaires et l’objectif d’un gouvernement des travailleurEUSEs qui engage la transition vers le socialisme. Un tel gouvernement est en effet une étape centrale pour prendre le pouvoir et avancer vers la mise en place de notre projet communiste.

 

Ce programme ne doit pas seulement être un programme plus à gauche que celui de la France Insoumise, en proposant par exemple un SMIC plus élevé. Entre les réformistes et nous, ce ne doit pas être une différence de degré mais de nature ! Il ne doit pas y avoir d’un côté un programme fait de mesures pour répondre à l’urgence et d’un autre un lointain horizon révolutionnaire. Notre programme doit utiliser les mesures que nous défendons pour démontrer que la réponse à l’urgence est une révolution socialiste, qui réorganisera la production et la reproduction, entre autres par la socialisation des tâches domestiques, en assumant un certain anti-productivisme et même la décroissance dans les secteurs où cela est nécessaire.

Nous souhaitons construire un parti pour lequel la question des oppressions n’est pas un supplément d’âme mais une part fondamentale de sa stratégie, de son programme et de son activité politique. Nous faisons ainsi le constat que le capitalisme est un système qui repose tout à la fois sur une domination de classe, de genre et de race.

Nous souhaitons également rouvrir le débat sur nos diverses hypothèses stratégiques, notamment celle de la grève générale insurrectionnelle (entre autres) pour la prise du pouvoir de notre classe et expliquer pourquoi l’auto-organisation est un élément central de notre stratégie autour de la notion de double pouvoir.

Nous souhaitons construire un parti révolutionnaire, indépendant des réformistes, capable de construire des cadres de front unique sans s’y dissoudre ni s’y laisser aspirer. Nous souhaitons construire un parti révolutionnaire, qui prend au sérieux la menace de l’extrême-droite et qui reconstruit des cadres unitaires anti-fascistes pour lutter contre celle-ci.

 

Pour avoir un poids dans ces différents cadres collectifs, et pour pouvoir mener notre politique même quand nous n’aurons pas d’interlocuteurTRICEs, nous souhaitons construire un parti implanté sur les lieux de travail (en particulier dans les secteurs racisés et féminisés), de vie et d’études. Être implanté, c’est également prendre sa part dans la reconstruction et l’animation des collectifs militants antiracistes, écologistes, LGBTI, féministes, etc., en y défendant notre orientation lutte de classe.

 

Nous souhaitons enfin construire un parti révolutionnaire dans lequel les comités ne sont pas de simples exécutants d’une ligne décidée en haut, mais participent justement à l’élaboration de celle-ci. Si nous reconnaissons le besoin d’une direction nationale capable de prendre des décisions, dans l’urgence si besoin, nous refusons que l’urgence soit en permanence prétexte au contournement des comités.

Suite à la scission, nous souhaitons défendre le droit à l’expérimentation des comités concernant leur structuration locale, pour qu’ils puissent maintenir des cadres collectifs avec l’ensemble des militantEs issuEs du NPA, qu’iels aient voté A, B, C, qu’iels se soient abstenuEs ou aient fait NPPV. Cela pourra passer par des cadres de double appartenance. Cette scission qui leur a été imposée d’en haut menace aujourd’hui la pérennité de ces comités et de ces cadres militants : ce droit à l’expérimentation doit donc leur être garanti.

 

Dans ce contexte, nous souhaitons rencontrer tous ces comités qui refusent l’alignement ou dont la division signerait la disparition pure et simple du comité pour mettre en place des cadres collectifs de discussions et d’échanges.

 

 

À ce jour, nous considérons que nous ne pourrons pas mener cette politique au sein du NPA-C.

 

Nous avons des désaccords non négligeables sur la question des oppressions. Tout en conservant la boussole de classe, nous refusons tout ouvriérisme réducteur et défendons les mouvements autonomes des femmes, des LGBTI, des personnes racisées, etc., et considérons qu’intervenir dans ces luttes ne se limite pas à apparaître les jours de manifestation mais implique de (re)construire les cadres collectifs en y défendant notre ligne.

 

Nous pensons qu’il y a une urgence du combat contre l’extrême-droite nécessitant la constitution de cadres unitaires.

 

Nous défendons le front unique de la base au sommet et non le seul regroupement à la base d’une partie de l’avant-garde. En outre, notre but n’est pas de les contrôler, mais de convaincre honnêtement de notre position en leur sein.

 

Enfin, l’héritage marxiste et révolutionnaire, auquel nous sommes attachéEs, ne doit pas être un prétexte pour éviter toute réactualisation, toute élaboration. À ce titre, le refus de voter lors du congrès du NPA-C une motion pour initier l’élaboration d’un programme de transition nous semble un très mauvais signal.

 

Au-delà de ces désaccords de fond, nous sommes surtout en désaccord avec le fonctionnement en front de micro-partis en concurrence les uns avec les autres, ne permettant pas de mener une politique commune et tirer des bilans communs. Cela a été celui en vigueur au sein de la pfC jusqu’ici.  Pour avoir un poids quelconque dans ce regroupement, nous serions contraintEs de nous construire nous aussi en un micro-parti se suffisant à lui-même et d’adopter des comportements fractionnels. Or, cela n’a jamais été notre but. Nous souhaitons un vrai parti révolutionnaire.

 

 

Aucune des propositions faites par les deux composantes issues de la scission ne nous satisfont vraiment à l’heure actuelle.

 

Nous estimons toutefois toujours nécessaire de militer dans une organisation politique.

 

Dans ce contexte, nous faisons le choix d’entrer dans l’organisation issue de la plateforme B, avec laquelle nous avons des accords sur la nécessité d’un parti, sur l’importance de la prise en compte des oppressions ainsi que l’indispensable traitement des violences sexistes et sexuelles, sur la lutte nécessaire contre l’extrême-droite ainsi que sur l’urgence écologique.

 

Mais nous conservons bien entendu nos désaccords avec cette dernière et ainsi nous gardons une distance critique vis-à-vis de l’organisation que nous rejoignons, sur la nécessité d’un parti et d’un programme révolutionnaire stratégiquement délimité, de produire un projet de société alternatif à celui des réformistes et de le populariser, ainsi que sur la façon d’intervenir dans les cadres de front unique.

 

De la même manière, puisque nous ne considérons pas que le NPA-B (pas plus que le NPA-C) n’est légitime à se revendiquer du NPA, nous souhaitons le processus constituant d’un nouveau parti par un congrès démocratique. Ce nouveau parti ne serait pas un parti large bis, en faisant comme si 13 ans ne s’étaient pas écoulés, mais renouerait avec le meilleur de la tradition de la LCR. Nous nous opposerons fermement à toute tentative de recommencer l’aventure du parti large sans délimitation stratégique qui nous a mené à la catastrophe actuelle.

 

Pour toutes ces raisons, nous souhaitons intégrer l’organisation dite NPA-B sous la forme d’une tendance, dans la lignée de la PfA et de l’ARC, qui cherche à convaincre et dont les idées ont vocation à devenir majoritaires :

  • Nous voulons être la tendance qui porte la nécessité de la réécriture d’un manifeste programmatique et de la réouverture des débats stratégiques ;
  • Nous voulons être la tendance qui défend la construction d’un parti révolutionnaire, stratégiquement délimité ;
  • Nous voulons être la tendance de la démocratie, du pouvoir des comités et de leur droit à l’expérimentation pour maintenir les liens localement entre touTEs les camarades du NPA ;
  • Nous voulons être la tendance qui « garde la porte ouverte» pour permettre à touTEs les camarades issuEs du NPA de rejoindre la nouvelle organisation au fur et à mesure, quels qu’aient été leur choix au congrès, et aprè Nous défendrons au maximum les initiatives communes entre les deux organisations issues du NPA et nous restons ouvertEs à tout processus de recomposition et de réunification. Nous y interviendrons si des perspectives s’ouvrent en ce sens.

 

Nous ne nous prétendons pas l’embryon du parti révolutionnaire et nous ne voulons pas former un groupe centré sur lui-même et incapable de militer avec les autres camarades. Nous ne souhaitons donc pas revenir à un fonctionnement en front de micro-partis en concurrence comme l’était le NPA ces dernières années. Nous souhaitons au contraire avancer sur un fonctionnement de droits et de devoirs pour les tendances tel que nous l’avons porté au congrès et dans la commission paritaire. Néanmoins, nous savons que pour porter nos idées nous aurons besoin d’une tendance, ce qui est un acquis fondamental à préserver de notre tradition politique. Nous chercherons donc à faire vivre ce nouveau parti de manière constructive, en nous investissant dans nos comités, les commissions, les instances de direction, tout en y défendant notre orientation, en particulier jusqu’au prochain congrès.

 

CertainEs de nos camarades feront d’autres choix politiques. En cohérence avec ce que nous défendons pour le droit à l’expérimentation concernant la structuration des comités, nous continuerons le temps qu’il faudra les discussions avec elleux, que ce soit localement ou à l’échelle nationale, en maintenant des structures d’échanges et d’interventions suite à cette scission qui nous a été imposée.
Enfin, alors que la réforme des retraites de Borne et Macron arrivent, il est plus que jamais important de garder ouvert les communications entre organisations issues du NPA, de pouvoir continuer à agir de manière unitaire entre les différentes organisations, en informant notamment des initiatives des uns et des autres – et contrer les dérives d’éloignement issues de la scission. Dans ce combat, nous défendrons au maximum les initiatives communes entre les deux organisations issues du NPA et favoriserons toujours l’unification des cadres de lutte et de débat dans lesquels ces camarades pourraient être impliquées.

 

Aujourd’hui, à laube d’un puissant mouvement social, il est toujours possible et urgent de refonder un parti révolutionnaire !

Nous appelons les camarades issuEs du NPA convaincuEs par nos perspectives à nous contacter à refonderclarifier.npa@proton.me.

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